Neuf militants de l’organisation citoyenne « Lutte pour le Changement », LUCHA en sigle, ont été capturés par la Police National lors d’une manifestation pacifique visant à déposer un mémorandum de cette association aux autorités en charge de la sécurité publique. Ces victimes sont coffrées dans le cachot P2 à Goma. Les neufs combattants de la lutte pour le changement ont été appréhendés au niveau du bureau du commissariat provincial de la Police.
Comme toujours, les revendications de la LUCHA s’expriment presque toujours en silence pour souligner le caractère pacifique et non violent de leur lutte. On peut tout de même lire sur leurs panneaux des mentions telles que: « Le Kivu le Kasaï en sang, pourquoi ce silence? », « Congolais telema, le pays va mal » (congolais, mets-toi debout, le pays va mal), « Justice for Beni and Kasaï » (Justice pour Beni et Kasaï), « PCR tunachoka na unyanyasi barabarani » (nous sommes fatigués des pillages le long des routes), « le Nord-Kivu n’est pas une boucherie humaine » etc.
Certes, les autorités du pays se sentent importunées par ces genres de dénonciation, parce qu’on y lit clairement la honte de l’Etat. Pourtant, on n’y trouve que la vérité, en sorte qu’un régime politique responsable s’en servirait en vue de corriger ses erreurs et faire mieux. Sinon, il est évident que ce genre de manifestation deviendra le lot quotidien, au fur et à mesure que s’approche l’expiration du délai négocié par l’accord de la Saint-Sylvestre pour la tenue des élections devant clôturer la période extra-constitutionnelle dans le pays, soit la fin de 2017.
Tchokwe Giodor
Goma
©Beni-Lubero Online.