[Samedi 27 mai 2006: www.benilubero.com] Le Comité des Observateurs des droits de l’Homme (CODHO) basé à Kinshasa s’est dit « très préoccupé par des violations massives des droits de l’homme et de l’insécurité persistante dans la ville de Goma. CODHO affirme que ces actes « sont les faits essentiellement des agents dits de l’ordre « les militaires et les agents de la police » dans un communiqué publié le 18 mai 2006.
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Assassinat
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Le communiqué de CODHO dénonce l’assassinat par des inconnus, dans la nuit du 31 mars 2006, de SIBOMANA Evariste, 41 ans, marié et père de 3 enfants. Parti de chez lui à 18 h00, son cadavre a été retrouvé le lendemain sur la route de l’hôpital Le Chalet à côté des installations de la Régie des Voies Aériennes (RVA) au quartier Katindo-gauche. La victime aurait subi des coups et blessures sur la poitrine et la tête.
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Vols à mains armées et extorsions
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Le Comité des Observateurs des droits de l’Homme revient sur des actes barbares devenus le lot quotidien des gomatraciens : les vols à mains armées et les extorsions. La nuit du 07 avril 2006, des hommes en tenues militaires ont mis à sac la boutique de Jérémie Kasereka. CODHO rapporte la tentative de mise à sac de trois pharmacies dans un même quartier sur l’avenue Muteberwa. « Dans la nuit du 07 avril 2006 vers 1h30’, des hommes en tenues militaires ont tenté de casser les portes de la pharmacie la Famille, la Vertu et l’Arc-en-ciel appartenant respectivement à Monsieur KABUYAYA Jérôme, MUHAIKO ASEKA Léon ». Après l’échec du forfait, « ces hommes en uniforme ont joué le malin plaisir de se cacher dans les endroits sombres pour dépouiller de leurs biens les paisibles citoyens qui passaient» précise le Comité des Observateurs des droits de l’Homme. Selon l’ONG, le quartier « Deux lampes » situé au nord de la Ville de Goma en Commune de Karisimbi, est le plus affecté par l’insécurité actuellement.
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Des paysans réduits à l’esclavage
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Les routes de contrées rurales deviennent de plus en plus dangereuses dans le Nord Kivu. CODHO relate ce qu’il y a lieu de qualifier d’esclavage de temps modernes. Les machiavéliques héros de ces exactions c’est encore des hommes dits « agents de l’ordre ». CODHO relate les déboires de Patrick Bauma Muhima, 16 ans. Le calvaire de Patrick Bauma Muhima, résident de Kitshanga, commence lorsqu’un militaire de la 83ème brigade, RAMAZANI Théogène, l’arrête sur le tronçon routier Kitshanga-Mweso. Le militaire l’oblige de transporter un colis de bois de chauffage jusqu’au camp militaire de Kitshanga. En cours de route, le militaire intercepte une autre personne à qui il demande de remplacer Patrick BAUMA, visiblement à bout de force. La nouvelle victime propose trois dollars au militaire pour échapper à la corvée. L’agent de l’ordre empoche les billets et lui extorque des effets personnels.
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Esclave et otage d’un jour, prisonnier depuis deux mois
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Apres la plainte de Patrick Bauma Muhima auprès de la police de Kitshanga, la Police a intercepté le militaire incriminé. Retournement de la situation, et Monsieur Patrick BAUMA et le militaire sont transférés à l’Auditorat militaire de Goma. Ici, ils ont été détenus pendant un mois. Ils sont transférés ensuite à la prison centrale de Munzenze. Le jeune Patrick BAUMA, esclave et otage d’un jour est devenu prisonnier. Il vient de totaliser deux mois dans les geôles de Munzenze sans avoir comparu devant le juge.
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Des voix réclament justice
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Le Comité des Observateurs des droits de l’Homme a lancé un appel au gouvernement de poursuivre tous les auteurs des violations des droits de l’homme dans la province du Nord Kivu, notamment les assassins de SIBOMANA Evariste et de les traduire devant la justice ; de libérer tous les détenus illégaux ou de les conduire devant les juges compétents pour qu’ils présentent leurs moyens de défense et enfin de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans la Ville de Goma et les contrées rurales.
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Via Kalendi Mulondi
New York/ USA
Beni-Lubero Online