Il y a eu un moment où plusieurs personnes croyaient que l’insécurité et les violences militaires en République Démocratique du Congo étaient l’apanage du Kivu, dans l’Est du pays, et que la dénonciation des massacres des civils par ceux qui les subissent à Beni est une banalité qui ne serait rien d’autre que le cri plaintif d’un peuple (communauté) lâche. Ainsi, la décimation de plus de deux mille civils innocents durant ces deux dernières années a-t-elle constitué constamment un dossier tabou dont ni le gouvernement ni son parlement ne pouvait officiellement faire retentir l’écho. C’est pourquoi, aucune mobilisation n’a été possible pour ramener le peuple congolais entier à solidariser avec leurs compatriotes exposés à l’extermination dans l’est du pays.
Et, maintenant, il devient de plus en plus visible que cette stratégie consistant à soumettre des communautés, des entités, des régions entières aux actes de violence et d’insécurité en vue de les réduire au silence, est le moyen privilégié que le pouvoir en place a choisi afin de demeurer « l’éternelle-ment » invincible. Voilà pourquoi il est aujourd’hui constaté un phénomène d’insécurité et de massacre qui tend à gagner toute l’étendue du pays sous la pulsion d’un régime sanguinaire dépourvu de tout sens de l’humanisme.
Cliquez sur le lien ci-contre pour regarder en vidéo l’horreur des massacres auxquels le président de la R.D. Congo soumet son peuple par les mains de l’armée dont il est le commandant suprême: Fardc massacre au Kasai
Les quelques réalités dudit phénomène repris ci-dessous sont susceptibles de convaincre que l’allégation ainsi formulée contre le pouvoir en place n’est ni une calomnie ni une exagération et encore moins l’expression de haine ou d’excitation à une révolte contre Joseph Kabila et son système politique, mais seulement une interpellation en vue de la prise de conscience pour travailler ensemble à l’avènement d’une ère meilleure en RDC. En effet, nulle part au monde un peuple ne saurait tolérer un pouvoir qui s’obstine à prolonger son règne par défi, sur fond d’une stratégie de déstabilisation du pays qu’il prétend diriger, en exerçant toutes sortes de violence et d’insécurité, tel que cela sévit en RDC:
– En Ituri, le gouvernement congolais a installé des rebelles sud-soudanais contre la population autochtone;
– A Beni, au grand Nord-Kivu, sous prétexte de la présence des rebelles ougandais ADF, le même gouvernement entretient un génocide atroce qui a déjà emporté plus de deux mille victimes durant ces deux dernières années, et qui est loin d’être endigué;
– Au sud du territoire de Lubero et dans les territoire de Rutshuru, Masisi et une partie de Walikale, le président kabila, à travers ses collaborateurs tenant le leadership politique au Nord-Kivu, a financé la création et le fonctionnement de plusieurs groupes armés (les Nyantura, les Mazembe, les Cheka, les Guides etc. auxquels s’ajoutent des rebelles rwandais de FDLR), dont les canons restent orientés contre des innocents civils du milieu, perpétrant des massacres, des kidnappings, des braquages et différents actes de terrorisme;
– Au Sud-Kivu, le pouvoir a de plus en plus affermi les rebelles Burundais de FNL ainsi que ceux Rwandais de FDLR, tout en finançant des groupes armés autochtones tels que les Raia Mutomboki et les Yakutumba, qui bénéficient de l’encadrement des officiers FARDC dont certains (tel que le colonel Moises Kyavagambe) viennent directement de Kinshasa;
– Dans le Maniema, le pouvoir en place a allumé un feu (animosité) entre les Pygmées et les Bantous, qui se trouvent de ce fait entraînés dans une guerre dangereusement destructive; ce phénomène est également observé avec acuité au Nord-Katanga;
– Dans le Kasai, le mouvement naissant du groupe Kamwena Nsapu est devenu le prétexte des massacres aussi affreux que celui de Beni, perpétrés par des soldats du gouvernement congolais, tel qu’on peut le constater dans l’extrait vidéo placé plus haut dans cet article;
– Au Bas-Congo, le phénomène Buddu dia Kongo a pris de l’ampleur; l’insécurité qui en ressort ces jours est à l’origine de l’alerte invitant les voyageurs dans cette région à la prudence, précisément sur l’axe routier Kinshasa – Matadi;
– Dans l’ex-Equateur, la présence des immigrés militaires centrafricains versés en RDC par la vague des guerres qui ont récemment secoué la République Centrafricaine est une autre menace permanente contre les autochtones sur le plan sécuritaire;
– En remontant vers le nord-ouest et le nord du pays, au Bas-Uélé et au Haut-Uélé, on rencontre l’empire des rebelles terroristes ougandais de la LRA (Lord Resistance Army) que Joseph Kabila avait invités au pays en prévision des échéances électorales de 2006, renforcés par des éleveurs ouest-africains armés « Mbororo », qui ont également envahi cette région, toujours avec la complicité du pouvoir en place et au détriment des autochtones.
Au sommet de cette liste se trouve aujourd’hui le M23 ressuscité, dont Joseph Kabila a décidé de financer la réorganisation. Les combattants membres de cette rébellion ont repris leurs positions dans les fiefs qu’ils occupaient en 2013 dans le territoire de Rutshuru. Déjà dotés en uniformes et en armes des FARDC, ces pseudo-rebelles, agents pro-gouvernementaux, n’attendent que le moment opportun pour conduire le pays dans un déluge qui ne permettra plus jamais l’organisation des élections attendues et espérées à la fin de cette année 2017.
C’est de cette manière que Joseph Kabila a fini par prendre en étau d’insécurité le géant Congo dont l’avenir est plus que jamais horriblement sombre. Toutes ces magouilles se passent pendant que Kabila continue à se moquer des congolais par un dialogue distractif dont il voudrait passer pour héros, mais sans aucune volonté d’en signer les accords et/ou les résolutions.
La CENCO a été entraînée dans un piège dont nul ne saurait imaginer l’issue. Quant à Joseph Kabila, il avait seulement besoin de se tirer de la pression de la communauté internationale. Dommage pour nos Evêques qui feignent ignorer que Kabila n’a aucun égard pour une vision démocratique sur la RDC, en persistant dans son jeu de distraction (un dialogue virtuel) dont le prolongement est déjà un cautionnement du glissement sur lequel ce président malhonnête n’a cessé de tabler.
Jusques à quand appliquera-t-on la patience à l’endroit d’une telle personne à caractère inhumain? Ah! Si seulement le peuple congolais pouvait prendre conscience de son pouvoir et de sa force…
Jean-Luc Br.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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