Kasindi: deux personnes fusillées par des policiers passent deux jours sans être mis en terre
Pendant que les députés nationaux et provinciaux sont en vacances parlementaires dans la cité frontalière de Lubiriha, les semeurs de la mort continuent à opérer sans s’inquiéter. Les députés n’ont aucune emprise sur la situation dramatique du peuple qu’ils sont sensés représenter. Pour rester à la mangeoire du pays pendant 5 ans, les honorables députés préfèrent garder silence sur les vrais mobiles de l’insécurité qui tue comme aujourd’hui à Kasindi, leurs proches, parents, amis, etc. On note effectivement qu’aucun député n’a encore démissionné en signe de protestation contre l’insécurité permanente en Beni-Lubero.
La population de Kasindi-Lubiriha pleure ses deux citoyens victimes du génocide des populations de Ben i-Lubero. Il s’agit du taximan NelsonKambale Camel, âgé de 20 ans et du cultivateur Chrysostome Kakule Tsongo de 50 ans.
Monsieur Nelson Kambale, habitant du Quartier Congo Ya Sika, célibataire de son état, était en plein service. Il transportait son client sur l’artère principale vers 20 heures du mardi 19 février 2013. D’un coup, les phares de sa moto ont projeté la lumière sur deux bandits en pleine opération de braquage chez maman Katungu, vendeuse de poissons. Ces deux hommes armés et habillés en tenue de la PNC n’ont pas su supporter la lumière. Ils ont immédiatement tiré sur le pauvre taximan et son client. Le taximan est mort sur place et son client se trouve dans un état très critique à l’hôpital Générale de Lubiriha/Kasindi.
Jusqu’à 8h00 du mercredi 20 février le corps de ce taximan gisait encore sur le lieu du drame. Ses collègues taximen (motards comme on les appelle dans cette contrée) accompagnés des karaté-men ont pris le corps de Nelson et l’ont conduit au bureau de la PNC. Ils n’ont pas fait 100 mètres sans voir les éléments de la PNC réprimer leur manifestation. Ces policiers sans éducation ni formation ont encore une fois tiré des balles réelles sur des civils sans armes.
Monsieur Chrysostome Kambale Tsongo, âgé de 50 ans, originaire de Lubero, marié et père de 13 enfants était au bord de la route pour assister à la manifestation. Comme pour faire disparaître les témoins gênants, un des policiers a tiré sur ce pauvre cinquantenaire. Il a été atteint de deux balles dans son abdomen. Il a succombé de ses blessures sur-le-champ. Voyant que la situation prenait une allure très grave, les manifestants se sont dispersés, laissant ainsi sur la route deux cadavres sans sépulture. Au cours de ces échauffourées 23 autres personnes ont été atteintes de balles. Ils poursuivent des soins appropriés dans les structures sanitaires de la place.
Mais la situation s’empirait davantage. Trois élus de ce coin y séjournaient pour les vacances parlementaires. Il s’agit de l’Honorable Jaribu Muliwavyo député provincial, Honorable Mulemberi Bahumawa député national et Honorable Robert Lufungula député national également. La tradition n’a pas changé. Quand un député est en vacance, c’est le moment d’entrer en contact avec les associations des jeunes et des femmes pour distributions des dons. A ces trois hommes politiques se sont ajoutées les autorités militaires du territoire de Beni, venues d’urgence d’OICHA pour cette circonstance. Ils n’ont pas pu maîtriser la situation jusqu’à ce que tard dans la soirée, les corps restaient sans sépulture.
L’Administrateur de Territoire de Beni, Monsieur Amisi Kalonda qui est aussi venu assister à cette messe noire dit attendre l’arrivée du Gouverneur de Province pour lever les corps de ces disparus car, ni leurs familiers, ni la population, personne n’a accepté de mettre sous terre ces victimes de l’insécurité avant que la main ne soit mise sur les auteurs du crime.
Pendant ce temps, pas d’activités ce mercredi et ce jeudi 21 février 2013.
Edgar Mateso
Butembo
Benilubero Online