L’ambiance à Butembo est très tendue ce dimanche ! Toute la ville est en ébullition ! Même les enfants de moins de 4 ans veulent en découdre avec l’armée !
Ce matin 21/08/2016, en ville de Butembo, un minibus non immatriculé avec des rideaux non ouverts,en provenance de Rutshuru s’arrête au niveau de LA CONCORDE pour raison de crevaison. Les passagers ne descendent pas. Vu tout ce qui circule ces trois derniers jours sur les réseaux sociaux, des habitants suspectent que ce véhicule transporte des ennemis. Ils approchent, jettent un coup d’œil dans le véhicule, découvrent qu’il n’y a pas de siège mais seulement une bâche qui couvrent des effets. Ils alertent le groupe des jeunes dits « verandistes » qui arrivent sur le lieu. Sans tarder, ils procèdent à la fouille du minibus !
La surprise est grande! Ils n’en reviennent pas! Les passagers sont des « Hutus » couchés et couverts par le bâche : enfants, femmes et hommes.
Ils ont pour bagages : Machettes, Couteaux, Haches ! La fouille continue : Ils sont munis des papiers signés par des chefs de Masisi ! Ils sont à la recherche des terres arables. Mais le trésor est caché au fond : Une découverte surprenante, des nouvelles tenues que portent désormais les Fardc au front, à la suite de la décision de l’état major des armées, comme vous pouvez le voir sur les images.
La nouvelle se répand comme une drainée de poussière ! Les vérandistes viennent d’arrêter un groupe des égorgeurs à Butembo. On y trouve des enfants, des femmes, des jeunes et des adultes, à l’image des groupes qui arrivent dans les villages pour massacrer les populations. La foule est de plus en plus en colère en retrouvent des Nouvelles tenue de l’armée National au front entre leurs mains.
Dans les vidéos, on voit la foule énerver, en colère, ahurie et prête à les lapider. Des images difficiles à supporter, surtout lorsqu’on voit une maman être traînée avec son enfant au dos ! L’enfant fait tellement pitié que la population en colère s’abstient de les lapider et démontre par là qu’elle a du cœur. C’est du crime contre l’humanité que de se servir des enfants pour accomplir un génocide !
La police arrive et retire de justesse les présumés égorgeurs » ! Trop tard, l’armée est prise la main dans le sac ! Le port de nouvelles tenues militaires avait pour motivation de supprimer les preuves de son implication dans le génocide du peuple Nande !
Au nord de la ville, à Furu, la population décrète une manifestation hic et nunc et descend dans les rues pour dénoncer cette complicité du régime! Il n’y a plus de doute : le couvre-feu décrété dans les villes de Beni et Butembo ont pour objectif de faire entrer l’ennemi dans la ville.
L’ordre est donné. La police et les militaires doivent intervenir et empêcher la population de manifester sa colère. Dans la vidéo, on peut voir la population courir dans tous les sens et entendre les crépitements de balle. Jusqu’à cette heure, il est 18h00, on entend toujours les crépitements de balle dans toute la cité !
Ces faits sont très graves et soulèvent quelques questions auxquelles le régime en place doit répondre sans délai.
1. Parmi les effets, avons-nous dit, la population a trouvé la nouvelle tenue militaire ! Comment en une semaine, ces tenues sont déjà en circulation ? Qui les leur a données ? Les ADF ? Antipas Mbusa Nyamwisi ? Hahahahahaha !
2. Il y a deux ans, le gouvernement (Mende et Julien Paluku s’en souviennent très bien) avait ordonné aux populations d’évacuer leurs terres et champs jusqu’à ce que l’armée rétablisse l’ordre. Car, selon lui, il serait irresponsable pour un gouvernement de voir son peuple mourir et de ne pas prendre des mesures pour le protéger. Comment se fait-il alors que simultanément le gouvernement encourage d’autres populations à se rendre dans les terres d’où ont été évacués manu militari les autochtones pour raison de sécurité.
3. Il y a quelques mois, Julien Paluku a signé sur recommandation de l’assemblée provinciale un décret suspendant tout mouvement des déplacements des populations à l’intérieur de la province, lequel décret est toujours en vigueur jusqu’à ce jour. Pourquoi ce mouvement reprend-il juste après le passage de Joseph Kabila et le massacre de plus de 200 personnes à Beni?
4. Selon, la feuille de route signée le 15 août 2016 par le Mwami Bauma BITSIBU WA BULENDA de Masisi. Sur la même feuille de route, la date du départ c’est le 12 août. Et ils sont interceptés à Butembo le 21 août. Toujours selon la même feuille de route, ils se rendent à Irumu dans le groupement de Walese pour rejoindre leurs familles. Effectivement, c’est à Irumu-Tchabi que se trouvent concentrées la plupart des rwandais venus de la Tanzanie. Mais, chose étonnante, l’un d’eux est muni d’un acte de vente d’un champ en RD Congo mais signé et délivré en Ouganda en date du 19 Mai 2016. Comment se fait-il qu’un habitant de Masisi achète à un ougandais un champ en RD Congo?
5. Enfin, par rapport au minibus: pourquoi la police routière a-t-elle laissé circuler un véhicule transportant des passagers sans aucune plaque d’immatriculation?
Mentez , mentez ; il en restera quelque chose, écrivait Voltaire ! Ce qui vient de se passer aujourd’hui met au nu, une fois de plus, la complicité du régime dans le massacre de chez nous ! Un signal fort, lorsqu’à Beni le pouvoir s’époumone à organiser un procès pour vouloir mentir à l’opinion tant nationale qu’internationale que l’égorgeur « s’enracine dans la communauté locale », selon les termes insultants du représentant spécial adjoint des Nations Unies sur les ondes de la Radio Okapi, Mr Mamadou Diallo.
Une dépêche vient de tomber dans notre boîte. Un taximan a été criblé de balles par la police au rond point de Kauntura. Qu’il repose en paix ! Il s’agit de MBUSA KANDUKI, né a Kayna le 16/08/1984, de la cellule Kihate, Taximan ATAMOV, MAT 143/C, carte no 1739. Un deuxième est grièvement blessé. Toujours selon la même dépêche, pour contourner la population, un autre minibus arrive par Kyondo pour se rendre à Beni.
Voilà la paix que Joseph Kabila a promise à la population de Beni et de Butembo.
Dans un pays de droits, la Cour Suprême de Justice devrait assumer ses responsabilités !
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, Parole qui l’a fait assassiner le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.
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