Les jeunes de deux communautés qui, selon les autorités congolaises, seraient en conflit interethnique dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri, en l’occurrence les Lendu et les Hema, se lèvent pour dénoncer unanimement le mensonge de l’Etat congolais sur la situation des massacres prévalant dans leur territoire.
S’étant mobilisés contre le gré des manipulateurs et tireurs de ficelle officiels, ces jeunes munis des armes blanches se sont mis ensemble pour assiéger ce lundi 05 mars 2018 le bureau du gouverneur de la Province, Monsieur Abdallah PENEMBAKA, que les opinions Ituriennes citent explicitement parmi les acteurs politiques clés dans l’actuelle tragédie en Ituri. La complicité de l’Etat dans cette affaire se manifeste à la fois par la désinformation de la masse sur les événements malheureux en cours, ainsi que la léthargie à engager des moyens (humains et matériels) conséquents, c’est-à-dire des moyens militaires proportionnés pour stopper la tragédie. Aussi, la coalition des jeunes des communautés Hema et Lendu exige aux autorités de réagir sans délai pour mettre fin à ce genre d’aventure sadique.
Par la même occasion, les deux communautés concernées dénoncent la velléité de certains leaders politiques autochtones qui ont cédé leur loyauté à la corruption du régime en place qui, profitant de leur situation sociale vulnérable, utilise l’argent de l’Etat congolais pour les motiver à exciter ex nihilo les membres de leurs communautés à des agressions mutuelles qui ne profiteront qu’au glissement du pouvoir en faveur des prédateurs qui règnent à Kinshasa. Le jeu d’excitation se joue à deux temps de la manière suivante:
– Par des personnes politiques interposées, certains leaders de la communauté Lendu ont réussi à attraper dans le piège du pouvoir en place quelques délinquants de leur communauté, dont les manipulateurs avaient besoin pour faire porter la casquette des égorgeurs qui viendraient du réservoir du système de Joseph Kabila (ce réservoir n’est autre que l’empire des immigrés imposés aux autochtones au nord du territoire de Beni et au sud de la province de l’Ituri, tout en se renforçant par des soldats terroristes masqués au sein des FARDC). Ainsi, le prétexte du rebondissement des conflits Lendu-Hema était acquis.
– Simultanément, une forte campagne de sensibilisation soutenue par « un laboratoire rwandais de conception » ciblant la communauté Hema s’attèle à démontrer la menace des agressions que cette dernière devrait subir des soi-disant Lendu, tout en lui (communauté Hema) proposant une offre attrayante d’armes et d’argent, comme à l’époque de l’UPC/Thomas Lubanga, en vue de maîtriser les antagonistes Lendu. Cette campagne s’applique essentiellement à établir un lien entre Hutu et Lendu présenté une alliance de forces de massacre contre les Hema, en persuadant que seul l’appui des Rwandais (comme en 2002-2003) pourrait permettre aux Hema de relever l’échine.
D’où, les deux communautés (Hema et Lendu) ont estimé urgent de dénoncer également les marionnettes de ce système de destruction massive dénichés parmi leurs propres membres. Une mise en garde a été adressée à ces traitres.
Aujourd’hui, Hema et Lendu sont unanimes pour dénoncer devant les opinions aussi bien nationales qu’internationales le complot dont ils sont victimes de la part d’une politique fondée sur le sadisme de l’alliance Kabila-Kagame, comme prolongement du plan des massacres de Beni et du Kasai, voulus pour le seul motif du glissement de mandat présidentiel en R.D. Congo.
Largage d’une armée rusée
Le grand paradoxe pour la sécurité des autochtones se situe au niveau de la ruse utilisée au sein même des forces supposées être « forces de l’ordre, de défense et de sécurité ».
Joseph Kabila et ses alliés rwandais ont constaté l’échec de la stratégie qui visait à duper les opinions par une fausse guerre interethnique en Ituri afin de couvrir sa tactique de se maintenir sur fond des violences.
C’est pourquoi, il y a eu aussitôt changement de méthode: les policiers qui sont en train d’être déployés en foules immenses en Ituri en général et dans le territoire de Djugu en particulier ne sont nullement des protecteurs ni défenseurs de la population autochtone. D’ailleurs, ils ne sont pas non plus à considérer comme des policiers tout court. Ce sont des éléments de la force spéciale du président rodés dans des missions « terroristes » du genre en cours en territoire de Beni sous la couverture des « présumés ADF » et du genre de ce qui a été vécu au Kasaï sous le masque des « Kamwina Nsapu ».
D’aucuns se souviennent des actions du tristement célèbre général AKILI MUHINDO alias Mundos à Beni, et de la manière dont le régime l’a couvert et protégé contre toute menace judiciaire. Entretemps, ses œuvres sont complétées dans la région par d’autres officiers FARDC tel que le général Fall Sikabwe. Pareillement, la situation de tuerie en Ituri tend à passer à sa vitesse supérieure, car désormais ce sont des véritables escadrons de la mort que le pouvoir en place vient de larguer sur le terrain sous les uniformes de la Police Nationale. Et les tueries qu’ils vont amplifier seront toujours faussement imputées au soi-disant conflit Hema-Lendu.
En bref, c’est utopique d’espérer que le feu allumé pour embraser l’Est de la RDC en général, et Beni-Ituri en particulier, pourrait être éteint des mains de Joseph Kabila qui en est lui-même le souffleur. Ceci constitue autant de tactique possible dans sa guerre acharnée contre l’alternance au pouvoir, pour ne pas dire contre les élections illusoirement envisagées avant la fin de cette année 2018.
KPAJO-KPAJO LONDROMA Bruce
Bunia
©Beni-Lubero Online.