L’occupation de l’ouest et du sud-ouest du territoire de Lubero par la milice Mai-mai Mazembe s’avère de plus en plus préoccupante. Tantôt les combattants de cette milice étaient accusés d’imposer une sorte d’administration parallèle, compte tenu de l’instauration des taxes arbitraires qu’ils ont initiées un peu partout, tantôt on les a vu investir des centres d’enrôlement de la CENI avec l’intention de s’emparer des kits du recensement.
Actuellement, le rayon de Muhangi – Manguredjipa est passé sous le contrôle quasiment radical des Mazembe. Ces Mai-mai y ont impos130 auquel même les FARDC se trouvent scandaleusement soumis. En effet, pour vivre et circuler sereinement dans le rayon susmentionné, il est obligatoire d’obtenir un jeton (tenant lieu de laissez-passer) auprès des éléments Mazembe contre le paiement de cinq cent Francs congolais (500 FC). Ceux qui les personnes qui tentent de s’obstiner à se soustraire à un paiement volontaire sont alors contraintes de payer le double, soit mille Francs Congolais.
Il est curieux de constater que même les soldats de l’armée gouvernementale ont fini par se plier sous cette loi. Ils se justifient par le prétexte de vouloir éviter d’alimenter des tensions et par le désir d’éviter d’embraser la région par une guerre interminable contre lesdits Mai-mai. Bref, les FARDC sont en train de payer comme tout civil le jeton de circulation pour échapper aux mesures disciplinaires des miliciens.
Ainsi, une société régie par des lois modernes et dotée des institutions étatiques se courbe peu à peu sous la loi de la jungle au Nord-Kivu.
Journal du paysan
Muhangi
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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