Déjà rendue publique par la CENI depuis le 18 Avril 2016, Benilubero.com se donne le devoir de vulgariser aujourd’hui cette liste pour répondre au besoin de ses aimables lecteurs, conformément au désir exprimé par un certain nombre de personnes non seulement au niveau local, mais aussi à travers le monde.
D’emblée, il en ressort une représentation écrasante de la Majorité Présidentielle (MP), qui rafle 75% des fauteuils disponibles. Les Indépendants viennent en seconde position avec 25%, soit cinq postes sur les 19 provinces. L’Opposition en sort main bredouille car ils sont rester catégorique NON à se mascarade des élections, sauf le G7 pour formalité. La CENI avait reçu les dossiers de cent trente-cinq (135) candidats, dont seulement soixante-seize (76) ont été jugés recevables. Le recours des candidats malheureux n’a rien changé au résultat initial rendu public depuis le 28 mars 2016. Eh bien ! Ce sont-là ceux qui devront diriger les provinces naissantes jusqu’à l’organisation des prochaines élections générales dans le pays.
La meilleure identification qui leur conviendrait dans le contexte politique actuel serait bien l’appellation de « Maître ». Un terme qui, du coup, est de nature à faire frémir. En effet, nos populations ont vraiment de quoi frémir, et même trembler. Car, croyez-vous que la direction de 14 nouvelles provinces arrachée au profit de la MP l’ait été par mérite ? Assurément pas ! D’ailleurs, sur toute l’étendue de la République, il a été suivi avec passion les tumultes et grognes provoquées par la circulation des macro-enveloppes bombées des billets verts, et qui ont lâchement acheté la conscience de ceux qui étaient sensés porter l’espérance du peuple. Penserait-on que l’Opposition ait été évaluée pire que tout, pour avoir ainsi lamentablement « échoué » ? Absolument non ! Son plus grand péché, c’est de s’être présentée au scrutin avec une « poche maigre » ou totalement vide. Il y aurait, peut-être, lieu d’espérer que les indépendants qui se sont hissés au sommet de leurs provinces respectives y soient parvenus par une confiance inspirée. Bienheureuses seraient alors ces provinces, si tel est vraiment le cas.
Sinon, il semble très ridicule que la Démocratie, le principe de Liberté de conscience et la Souveraineté du peuple soient sabotés jusqu’à ce niveau. C’est aussi une grande honte qu’une géante « République » (géante en tout : dimension ou superficie, démographie, richesse du sol et du sous-sol, richesse culturelle et ethnique etc.) choisisse la corruption comme voie loyale de conquérir le pouvoir, la corruption qui est, de surcroît, une antivaleur combattue sur toute la planète. C’est enfin une grande moquerie en l’endroit d’un peuple qui croupit sous une misère noire (manque de route, manque d’hôpitaux dignes, manque d’écoles convenables, fonctionnaires impayés ou insuffisamment rémunérées, armée mal encadrée à cause d’insuffisance logistique etc.), quand un dirigeant se fourvoie à acheter la voix d’un électeur à cinquante mille dollars américains (US $ 50.000), au moment où le même dirigeant prétend que la caisse publique manque de fonds nécessaires pour l’organisation des élections générales qui sont, pourtant, la réclamation de tout le peuple congolais. Un tel gaspillage sans calcul est signe visible et preuve suffisante que les dirigeants possèdent de réserves considérables de biens mal acquis, c’est-à-dire de l’argent volé à la Nation.
Que devra-t-on espérer de ces « Maîtres » ? Un bonheur pour demain ?… Peut-être, par la grâce de Dieu ! En effet, les conditions de leurs élections et celles dans lesquelles ils sont appelés à fonctionner font assez comprendre que la machine du pouvoir est activée pour baliser le terrain, afin d’étendre un règne de chaos, où des vautours se mobilisent pour déchiqueter sans pitié ni remord le géant éléphant qui n’est qu’encore à moitié mort. Sinon, pourquoi un tel acharnement pour arracher à tout prix l’implantation de son pouvoir dans des entités où aucune infrastructure n’a été préalablement préparée ?
Le pays est condamné à devenir chaque jour plus vulnérable que jamais, car les ambitions politiques égoïstes ont entrainés ses dirigeants à se passionner sur les voies d’aventure de mauvais goût. Eu égard aux innombrables besoins urgents s’observant dans les différents secteurs de la vie publique du pays, il est impossible d’ériger et de faire fonctionner instantanément dix-neuf (19) provinces à la fois, au moment où le budget annuel de tout l’Etat n’atteint guère huit milliard de dollars américains.
Le morcèlement des provinces, dans un cadre réaliste, devrait être un processus à exécuter progressivement et proportionnellement aux moyens de bord. D’où, cette installation précipitée des nouveaux Gouverneurs et leurs gouvernements provinciaux, avec les services connexes, sans préparation d’infrastructures nécessaires ni budget de fonctionnement, obligera ces organes et lesdits services à fonctionner ventre creux, sous les arbres, dans des salles de classes etc. pour enfin susciter de nouveaux problèmes sociaux que le pouvoir en place souhaiterait voir surgir, afin de détourner l’attention de la population de la principale préoccupation actuelle qui reste la tenue des élections de novembre 2016. Voilà le règne du chaos auquel il convient de s’attendre de la part des nouveaux « Maîtres », et auquel on force nos entités respectives à soumettre leur destin bon gré mal gré.
Tableau des Gouverneurs et Vice-gouverneurs des 19 nouvelles provinces :
No Circonscription Sigle Gouverneur Vice-gouverneur
1 Bas-Uele Indépendant Mr. KASUMBU MBAYA BORREY ARMAND Mr MAYONGA BARE-KANOMBE FRANCOIS-BARTHELEMY
2 Equateur Indépendant Mr BOLAMBA TONY TONY CASSIUS Mme INTOMBI EMBELE JEANNINE
3 Haut-Katanga MP Mr KAZEMBE MUSONDA JEAN-CLAUDE Mme MUSHITU KAT N’FUNDU BIJOU
4 Haut-Lomami MP Mr MBUYU KABANGO MUKOLWE CELESTIN Mme ILUNGA MUKOLWE NKULU NENE
5 Haut-Uele Indépendant Mr LOLA KISANGA JEAN-PIERRE Mr. MANGBUKELE MANGADIMA PROSPER
6 Ituri MP Mr ABDALLAH PENE MBAKA JEFFERSON Mr KETA UPAR PACIFIQUE
7 Kasaï MP Mr MANYANGA NDAMBO MARC Mr MBINGHO N’VULA HUBERT
8 Kasaï Central Indépendant Mr KANDE MUPOMPA ALEX Mr MILONGA MILONGA JUSTIN
9 Kasaï Oriental MP Mr NGOYI KASANJI ALPHONSE Mr MUTANDA KABUYA JEAN-PIERRE
10 Kwango MP Mr KABULA MAVULA LAROUSSE Mr KAPUTU VITA EMERY
11 Kwilu MP Mr KINYOKA KABALUMUNA GODEL Mr BULUKUNGU BERA-KAY NICOLAS
12 Lomami MP Mr KAMANDA TSHIBANGU MUTEBA PATRICE Mr KAZADI NGOYI GABRIEL
13 Lualaba MP Mr MUYEJ MANGEZE RICHARD Mme MASUKA SAINI FIFI
14 Maï-Ndombe MP Mr NGOBILA MBAKA GENTINY Mr MASSAMBA MALIKA ANTOINE JOB
15 Mongala Indépendant Mr ESSIMBA BALUWA BOLEA BIENVENU Mr BOKUNGU BUBU AIME
16 Sankuru MP Mr ULUNGU EKUNDA LUKATA BERTHOLD Mr LOKADI OTETE POTHA PIERRE
17 Tanganyika MP Mr NGOY KITANGALA RICHARD Mr ALI BIN OMARI SIMUKINJE
18 Tshopo MP Mr ILONGO TOKOLE JEAN Mr BASANGO MAKEDJO LEON-DEHON
19 Tshuapa MP Mr LOMBOTO LOMBONGE CYPRIEN Mme IFOKU MPUTA MPUNGA MARIE JOSEE
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016).
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