« Pour quoi l’Occident Préfère-t-il Kagame à Mugabe? ». Article bien écrit. Sans que je sois du même point de vue sur certaines questions plutôt politiques, je partage cette analyse avec l’auteur particulièrement l’extrait : « Personne, aucune puissance ne développera le Congo. Seul le travail, l’éducation, le savoir-faire, l’esprit d’initiative, l’entreprenariat, le sacrifice de soi, sauveront le Congo, l’Afrique de la servitude actuelle. Il n’y a pas à désespérer de cette entreprise qui paraît titanesque. Le Congo n’a pas le monopole de la souffrance ou de l’esclavage. Les premiers esclaves du monde n’étaient pas congolais. D’autres peuples ont souffert et souffrent encore mais travaillent activement pour s’en sortir. »
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Et dans cette perspective, du 14 au 25 avril 2008 je viens d’animer 10 séminaires en territoire de Beni et de Lubero (respectivement à Oicha, Bulongo, Mangina, Maboya, Kyondo en territoire de Beni, Butembo, Manguredjipa, Luotu, Lubero et Kirumba en territoire de Lubero) pour essayer de discuter des questions similaires. Si des idées pareilles pour le développement sont continuellement discutées, je pense que finalement nous pourrons changer notre stratégie de développement et montrer à la face du monde, de nous-mêmes et de nos enfants que nous sommes capables d’organisation et d’auto-développement sans toutefois nier que nous aurons besoin de nos voisins africains et même des occidentaux pour l’aboutissement de ce processus qui doit avancer dans le respect mutuel et dans un partenariat d’égal à égal entre les Etats, en évitant qu’une nation ne soit lésée par une autre. L’équipe d’animation était composée aussi bien des membres de la Société civile, des organisations locales que des services étatiques spécialisés, particulièrement le service de développement rural et le service rural d’hydraulique.
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Je partage aussi cette stratégie proposée par l’auteur de l’article : « Pour commencer ce travail titanesque qui sauvera le Congo, il faut des volontaires qui s’associent entre eux pour former des communautés de base où la personne humaine est au centre de l’administration de la cité et où chaque représentant au niveau local, territorial, régional, national est redevable à sa communauté de base (…). Le premier rôle de ces communautés de base sera d’aider les congolais à reprendre leur destin en main. »
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Ces communautés de base que nous venons de former en territoire de Beni et de Lubero s’appellent des comités locaux de développement selon un arrêté du gouverneur de province du Nord-Kivu. Leur rôle : identifier les problèmes spécifiques dans chaque milieu, en déterminer les contraintes et trouver des solutions qui peuvent être locales sinon entrer en contact avec d’autres comités pour étudier ensemble la question avant de pouvoir recourir à une solution externe. Leur composition : les compétences du milieu dans tous les domaines sans exiger nécessairement la possession d’un diplôme. On a insisté sur la présence des agriculteurs, des opérateurs économiques locaux et des confessions religieuses compte-tenu de leurs capacités mobilisatrices. L’éducation permanente des enfants, des jeunes et des adultes restera le cheval de bataille pour le changement effectif des mentalités …
J’espère que benilubero.com pourra nous aider à faire passer continuellement des idées de ce genre.
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Mbusa Kito
Beni
Beni-Lubero Online