Après avoir vainement mille et une fois tourné à rond sans trouver un bouc émissaire à revêtir du crime des massacres qui ont arraché à la vie plus de 1700 filles et fils de Beni-Lubero à Beni, sans compter les innombrables kidnappés, un brave volontaire, fils du milieu, aveuglé par la cupidité d’argent, bien sûr complice de près ou de loin dans cette tragédie, se présente enfin en holocauste pour payer la rançon dont l’Etat congolais est débiteur devant les opinions nationales et internationales.
En effet, c’est par un courage suicidaire que Kakolele Bwambale, alias Aigle Blanc, s’autoproclamant général, vient de surprendre tout le monde en revendiquant le commandement et la planification du groupe armé naissant appelé « Corps du Christ » à Butembo et à Beni. Et chaque témoin de cette déclaration s’interroge si l’intéressé avait vraiment sa conscience en forme ou était dans toutes ses facultés pour peser toutes les implications d’une telle déclaration.
En tant que commandant en chef du Corps du Christ, Kakolele est responsable des meurtres des casques bleus onusiens tués à Butembo le 19 décembre 2016.
A peine trois semaines se sont écoulées depuis le jour où les combattants du Corps du Christ attaquaient la ville de Butembo le 19 décembre dernier. Officiellement, un soldat onusien fut tué et deux autres blessés à cette occasion. Mais, des agents du secourisme et d’autres témoins, il est fait état d’au moins quatre casques bleus morts suite aux affrontements de ce jour-là à Butembo. En représailles, la MONUSCO avait aussitôt décidé de prendre globalement pour cible toute la jeunesse locale, en la qualifiant comme partie intégrante de la milice qui venait de causer un si important dégât à la mission onusienne sur place.
Il est donc consolant que le véritable responsable de la mort des soldats de maintien de la paix des Nations Unies à Butembo se soit aujourd’hui personnellement déclaré. La population locale de Butembo, qui a aussi subi les dégâts provoqués par l’attaque Mai-mai du 19 décembre 2016, attend impatiemment que des actions judiciaires soient immédiatement initiées à l’encontre de l’auteur auto-déclaré de ce crime à la fois de la part du gouvernement congolais et de celle de la communauté internationale.
Car, si les seigneurs de guerres de l’Ituri d’autrefois n’ont pas été épargnés de punition pour des crimes qu’ils ont commis contre leurs compatriotes et contre les Agences de la communauté internationale, pareillement Monsieur Kakolele Bwambale a l’obligation de répondre des actes criminels des meurtres, massacres et pillages que sa seule déclaration de ces jours suffit pour en lui reconnaître la charge et la responsabilité.
Kakolele a trahi complètement la complicité du gouvernement congolais dans les crimes en cours au Kivu-Ituri
Tenez! Au moment où Kakolele se déclare patron des combattants ou miliciens du Corps du Christ, il demeure fortement habillé du drapeau (c’est-à-dire membre fervent) du PPRD, le parti qui tient la présidence du pays et pour lequel il a publiquement et constamment renforcer son engagement surtout depuis l’année 2011.
En effet, nul n’ignore le zèle avec lequel Kakolele alias Aigle Blanc a battu campagne pour Joseph Kabila à Beni contre son propre frère et parrain politique, Antipas Mbusa Nyamwisi, à qui il devrait reconnaissance pour lui avoir façonné une personnalité du rang de dirigeant à l’époque du mouvement politico-militaire RCD/K-ML. Dès lors, ayant goûté au délice juteux du régime prédateur de Kabila, Kakolele n’a cessé de se faire « garçon de course » très fidèle du régime Kabiliste au détriment non seulement de ses propres frères de Beni-Lubero, mais également contre toute tendance s’avérant critique à l’endroit du népotisme du régime en place. A ce titre, le divorce fut-il radicalement consommé entre Kakolele et son patron d’autrefois du RCD/K-ML, l’honorable Mbusa qui prenait de distance avec un régime à allure prédatrice.
Pour maximiser la réussite de la mission déstabilisatrice de Kakolele parmi ses frères et ailleurs dans l’Est de la R.D. Congo, le régime a délibérément entretenu un flou sur son statut professionnel, en sorte que personne ne sait identifier si l’intéressé est civil ou militaire. Cette confusion a permis au pouvoir en place de l’utiliser efficacement dans des missions paradoxalement subversives contre les institutions du pays, entre autres pour créer des groupes armés, pour ravitailler les milices en armes au gré du régime en place etc.
D’où, en se déclarant aujourd’hui comme responsable de l’organisation de la milice « Corps du Christ », il sied de comprendre que cette milice est bel et bien une entreprise que le régime expirant de Kabila a voulu mettre sur pied en vue de maintenir l’Est du pays dans le chaos et ne point permettre une passation du pouvoir par les élections que le peuple attend avant la fin de cette année 2017.
Au cours de ces quatre dernières semaines, BLO a suivi avec attention le passage de Kakolele, avec l’appui du gouvernement de Kinshasa, spécialement avec le soutien de la DEMIAP, service de renseignement militaire dépendant directement de la présidence de la République, en Chine, à Nairobi, en Zambie, puis encore à Nairobi, et en Ouganda par où il passera très discrètement pour déboucher à Beni et donner la déclaration de son aventure. Par, ailleurs, aucune des données de contact que Kakolele a eu avec le groupe du M23 en Ouganda n’a échappé aux services d’investigation de BLO.
Aux côtés des généraux Mundos et Fall Sikabwe, Kakolele est partisan actif dans les massacres de Beni
Les investigations fouillées démontrent que Kakolele Bwambale est ami personnel à ces deux généraux fortement impliqués dans la complicités aux massacres en cours à Beni.
En effet, pendant que le général Fall Sikabwe était encore commandant de la région militaire de l’Ituri, Kakolele, en provenance de Kinshasa, et de commune collaboration avec le général Fall, ne cessait de ravitailler en armement la milice des Simba dépendant du commandement du feu Morgan Sadala à Mambasa et à Epulu. Ce fut grâce à cette fourniture que Morgan opéra les multiples crimes, dont le massacre des gardes de la Réserve à faune d’Epulu ainsi que des Okapis protégés sur place.
Par la suite, il envoya un ancien commandant Mai-mai du groupe de Vurondo du nom de Saperita auprès du général Mundos dont le quartier le commandement venait d’être installé à Mambasa en vue de l’aider à recruter des autochtones Nande à associer aux égorgeurs de Beni, dans le but d’aider le gouvernement congolais à convaincre les opinions internationales que ce sont des autochtones Nande qui sont en train d’égorger leurs propres frères. Le retour sur terrain de Saperita dans le cadre de cette mission fut dénoncé à plusieurs reprises par les publications de Benilubero Online, y compris l’implication du Gouverneur Julien Paluku qui fournissaient le moyen nécessaire de motivation pour stimuler ce recrutement.
La réapparition de Kakolele se place au cœur du parachèvement du plan du gouvernement congolais de Joseph Kabila visant l’évincement des Nande dans leurs territoires par des immigrés clandestins Rwandais.
Kakolele veut faire passer les victimes pour des bourreaux
Convaincre malhonnêtement les opinions que les bourreaux des victimes des massacres de Beni sont des ressortissants Nande, c’est la préoccupation principale du régime Kabila qui espère couvrir par ce fait sa responsabilité dans ce crime qu’il a délibérément organisé pour imposer des immigrés rwandais aux populations de Beni, Ituri et aussi Lubero.
Bientôt Kakolele va épater les opinions en présentant au public une foule des nationaux qu’il revêtira faussement de la couleur des égorgeurs. En effet, Kakolele et ses collègues Mundos et Fall Sikabwe estiment avoir gagner leur pari sur fond du calcul suivant:
1/ Des nombreuses victimes de kidnapping, capturées aux champs ou en routes par leur complicité de connivence avec les égorgeurs qu’ils soutiennent dans le maquis de Beni, ont été soumis à une formation forcée à devenir des tueurs aux côtés de leurs propres bourreaux.
2/ Par le biais de Saperita, ils ont pu faire recruter des autochtones qui pensaient qu’on les enrôler pour défendre leurs frères contre les égorgeurs, pendant que l’intention de leurs maîtres est de les transformer en bouc émissaire devant porter la responsabilité de crimes dont la communauté nationale et celle internationale réclament acharnement le compte judiciaire.
Voilà les deux catégories de victimes que kakolele, pour avoir été payé par l’argent de crime de Kabila, cherche à transformer en bourreaux, espérant que cet unique geste éliminera la détermination de la Cour Pénale Internationale à réclamer un compte rigoureux au gouvernement congolais au sujet des crimes dont l’écho retentit à partir de Beni et du sud de l’Ituri.
Objectif final: couronnement des égorgeurs comme autochtones, pendant que les véritables autochtones sont condamnés et dépossédés de leurs droits
L’intervention hative de Kakolele qui, à en croire le ton du journaliste de la VOA intervieweur, a fourni un maximum d’effort pour provoquer ce reportage, n’émane pas du hasard. Le temps presse. L’heure est aux enrôlement au Nord-Kivu. Il faut enfin couronner les hôtes clandestins et terroristes de l’Etat en les gratifiant contre tout gré de la Nationalité congolaise.
D’où, il faut vider les autochtones par une condamnation judiciaire abusive. En les faisant porter la responsabilité d’égorgeur, ils pourront être relégués loin de leurs terres par la prison. Or, les envahisseurs terroristes auront été rapidement dotés des cartes d’électeurs comme tout autochtone, et s’installeront avec fermeté dans les terres d’où ils ont bouté dehors les propriétaires. Les massacres pourront alors se taire. Et, Kakolele, appuyé de Joseph Kabila, déclarera qu’il a terminé de recueillir les tueurs et se proclamera héros pacificateur. Et, aussitôt, appuyé de ces « nouveaux faux congolais » au Nord-Kivu et en Ituri ainsi que des ex-M23/ex-CNDP, Kabila pourra bien bâtir un Empire où lui et sa dynastie pourront régner en maître par un régime de terreur dans l’Est du pays, en dépit de toute prévision donnant l’espoir à une éventuelle alternance politique à la tête du géant Congo.
Voilà comment se dessine la fin du jeu d’ironie d’humiliation d’un peuple et d’une nation.
Adéline KASOKI M.
Beni.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.