





Dès le premier jour de l’événement de la tragédie du samedi ayant frappé le cœur de la ville de Beni, nous promettions d’actualiser les informations y relatives au fil du temps. Le dimanche les contraintes de la pluie ont fait limiter le comptage à une cinquantaine de morts dans la matinée. Mais plus tard dans la journée, ce chiffre a été porté à une centaine. Finalement, le dernier bilan recueilli jusqu’au soir du même dimanche fait état de 120 morts. Et ce chiffre est toujours susceptible d’être revu à la hausse.
120 morts! Un bilan particulièrement lourd et difficile à comprendre. En effet, comment les ennemis peuvent-ils parvenir à traverser tout le bouclage du centre militaire de Nyaleke qui quadrille la périphérie par où les assaillants ont fait irruption et ont opéré, si vraiment il n’y a pas une complicité ou trahison préalable ?
Voici en quels termes la population de Beni exprime ses sentiments de révolte:
« Avec tous ces massacres qui perdurent, s’amplifient et atteignent maintenant les grandes agglomérations, dites-nous c qui peut encore nous pousser à vous faire confiance. Nous allons tous mourir alors que vous etes là, censés nous protéger ! Le peuple vous a confier le pouvoir. Vous avez tous les moyens à votre disposition : ressources minières, argent, armée (la 6e de l’Afrique), services de renseignement, etc… Que voulez-vous encore ? Vous aviez dit aux gens de quitter les zones rurales proches de l’ennemi, cela fut fait. Aujourd’hui l’ennemi est dans la ville. Qu’est-ce que vous nous dites encore ?… de quittez maintenant les villes ?… C’est choquant voire révoltant, quand celui qu’on appelle « Père de la Nation » et ses collaborateurs « les dirigeants » prennent plaisir au pire du sadisme, comme s’il était possible de voir un père broyer son propre fils, le fruit de ses propres entrailles… »
Malheureusement, malgré ces interpellations, les nouvelles du terrain signalent qu’un climat de panique et de nouvelles menaces est encore très visible dans la ville au soir de ce dimanche 14 août 2016, précieusement à Paida, Talyata, Bellair, Kasanga…
©Beni-Lubero Online.





