





« L’éducation inclusive à travers et par la langue : la langue, ça compte ». Est le thème de la Journée internationale de la langue maternelle (Jilm) pour cette année 2015. Cette journée a été décrétée par l’UNISCO en 1999 et est célébrée le 21 février de chaque année. Parler le Kinande (Oluyira) et participer à l’éducation à la paix de Beni-Lubero.
(Photo BLO: 7ème Conférence Butembo 2015)
Se confiant à la Rédaction de Beni-Lubero Online en marge de la célébration de cette journée, le Secrétaire Général de l’Association Culturelle Kyaghanda Asbl « Obughuma bw’aba Yira », considère que la langue maternelle ou première a un rôle primordial dans la construction de l’identité de l’être humain. Conscient de la lourde tâche que les parents endurent en tant que responsables de leurs enfants, Edgar Mateso leur rappelle que la tâche d’apprendre à l’enfant sa langue maternelle leur revient en premier. Et cet apprentissage est très nécessaire car, ajoute-t-il, non seulement la langue maternelle constitue notre identité culturelle, mais également elle est indissociable de la pensée. Pour être plus scientifique, Edgar Mateso a cité Henri Delacroix : « la pensée fait le langage en se faisant par le langage ». Il a poursuivi son intervention en affirmant que c’est lorsqu’il commence à parler, que l’enfant pense. Mais bien avant d’être capable de parler, donc de penser, l’enfant entend la langue de ses parents et comprend ou plutôt établit des liens entre les actions de sa mère et les mots qu’elle prononce. Dès les premiers mois de sa vie, l’enfant est très sensible aux sons, aux couleurs, aux formes de ce qui l’entoure.
A en croire le Secrétaire Général, la langue est également un marqueur d’identité : les locuteurs d’une même langue appartiennent au même groupe, ils se comprennent entre eux et sont facilement identifiés par les autres. Le fait de parler notre luyira/kinande définit plus précisément notre identité, puisque notre langue trahit notre provenance régionale. Chaque personne doit donc aimer sa langue maternelle et être fier de la parler. La langue et l’attitude du locuteur sont donc en accord parfait et s’influencent mutuellement. Le lieu de naissance influence certainement notre mode de vie, notre façon d’être et notre façon de penser. C’est pourquoi la maîtrise de la langue maternelle est d’une importance capitale.
C’est à ce sens qu’à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Langue Maternelle le Secrétaire Général lance un appel aux Yira (nande) du monde entier de protéger notre identité culturelle, la langue. Cette langue, le luyira (kinande) nous devons l’apprendre à nos enfants, quel que soit le lieu où ils se trouvent. Mais, ajoute-t-il cette tâche revient à premier aux mamans en tant que premières éducatrices.
A toutes et à tous, bonne fête de la langue maternelle.
« Obhulhimundu, eyalhy’eyo abhughy’oluyira lwethu. Sithukwire lw’isoni, thukangiriraye lw’abhana… »
Gift Baraka
Butembo
Beni-Lubero Online





