





En territoire sous-contrôle du M23 comme en celui sous contrôle du gouvernement congolais dans la province du Nord-Kivu, la situation est la même et se résume en des mots comme mort, tueries, viols des femmes, braquages sur les routes, vols à mains armées, etc. Les victimes de cette insécurité généralisée se recrutent dans toutes les couches de la population. Les militaires comme les policiers ne sont pas épargnés. Seuls les auteurs proches et lointains des crimes semblent être au-dessus de la mêlée. Leur stratégie de se cacher sous les noms des groupes armés qui existent ou qui ont existé dans la région leur réussit bien, l’ignorance de la population et la complicité des gouvernants aidant. Il ressort de l’insécurité généralisée en Province du Nord-Kivu que la cible des tueurs qui pullulent la région est aussi bien les civils que les militaires congolais, le but ultime des tueurs étant l’occupation de la région.
La tuerie de trois militaires Fardc de Kimbau à 3km de Maimoya, Oïcha, en territoire de Beni, le lundi 4 mars 2013, ne cesse d’étonner les observateurs en ceci qu’elle a eu lieu en plein jour, soit entre 7h00 et 8h00 du matin. Les assaillants avaient attaqué les Fardc en plein jour. En dépit de cela, aucune poursuite des assaillants n’a eu lieu. Au contraire, les rescapés de la tuerie ont tourné leur prétendue colère vers les civils du coin. En effet, dans leur revanche mal orientée, les rescapés Fardc ont abattu et découpé à la machette Mr André Paluku Mutahinga (36 ans), père de deux enfants au lieu de poursuivre les assaillants. Un militaire rwandophone a sans honte ni peur révélé qu’il était le tueur de Mr Mutahinga. De cette révélation, les habitants de Maimoya ont conclu que l’embuscade de Kimbau était l’œuvre des militaires rwandophones soupçonnés d’être une position avancée du M23 pour décimer ce qui reste de l’armée congolaise loyaliste et de la population civile. Les trois militaires tués étaient en effet tous des congolais authentiques. Les habitants de Maimoya commencent ainsi à comprendre pourquoi les commandants militaires de la région qui sont en majorité rwandophones ou rwandophiles ne diligentent pas d’enquêtes ni des poursuites des assaillants après des faits atroces comme la tuerie de Kimbau/Maimoya-Oïcha.
La perspective de l’intégration du M23 dans l’armée nationale est ainsi perçue à Maimoya comme une suite logique de ce qui se passe sur terrain, à savoir l’occupation progressive de la province du Nord-Kivu par le M23 bien que ce M23 continue la dépopulation du Nord-Kivu par des tueries et autres exactions sur les congolais, les militaires comme les civils. Il est probable que le M23 intégré dans les Fardc refuse comme par le passé d’être déployé ailleurs qu’au Nord-Kivu. Si le gouvernement congolais se plie de nouveau à ce diktat, il aura bouclé sa boucle de la trahison de la nation congolaise.
Kambale Matabishi
Oïcha
©Beni-Lubero Online





