





Le mercredi 24 Février 2010, le village de Katanda, Groupement Isale-Bulambo, Collectivité des Bashu en Territoire de Beni a été frappée par la mort de 3 personnes dans un trou plein d’eau de pluie. Ce trou par lequel la mort s’est frayée un chemin se trouve dans une mine artisanale d’or.

Le trou d’or de Katanda/ISALE
Les creuseurs, le Directeur de l’Ecole Primaire, ainsi que le chef du village n’avaient pas vu le danger que présentait ce trou de 7 m de profondeur à 50 m de l’Ecole Primaire de Mbungwa.

Ecole Primaire de Mbungwa où étudiaient les deux victimes Masika et Kavugho
Au contraire, selon les informations que nous avons recueillies sur le lieu du deuil, les adultes, les jeunes comme les enfants avaient déjà transformé ce tombeau ouvert en piscine du village pendant la saison pluvieuse. Dans ce village perché sur une colline à environ 1700 m d’altitude, l’eau du trou de la carrière était devenue une aubaine pour les paresseux qui redoutent descendre au fond de la vallée pour se baigner. Malheureusement, il n’y avait personne au village de Katanda pour mesurer le niveau d’eau du trou surtout en ce moment où des fortes pluies s’abattent sur la région.

Le mercredi 24 Février dernier, plusieurs fillettes revenant de l’école primaire Mbungwa étaient parties se baigner dans ce trou d’or sans se rendre compte que le niveau d’eau avait dépassé le 6 m de profondeur.

Une fillette du nom de Mlle Masika Kithi, de 3ième Primaire qui avait été la première à faire le plongeon dans ce trou d’or s’était noyée à la minute. La voyant en danger de mourir, son amie la plus proche du nom de Mlle Kavugho SAA SITA de 2ième Primaire, plonge au secours. Elle aussi se noie à la minute. Pour ne pas continuer la noyade en série, les camarades des victimes courent toutes au village pour annoncer la nouvelle au chef KATOTA du village de Katanda. Arrivé au trou d’or, le chef fait la même erreur que les enfants. Il ne s’assure pas d’abord du niveau d’eau avant de plonger dans l’eau du trou d’or pour sauver les deux fillettes. Le chef du village ne fait pas mieux que les enfants. Il se noie aussi et alourdit le bilan de la noyade mortelle au trou d’or de Katanda.

Trois montagnards sont ainsi morts d’une mort qui jusqu’au mercredi 24, n’arrivait qu’aux riverains. A Katanda, la noyade a cessé d’être l’apanage des riverains et des marins. C’est la consternation au village. Ceux qui apprennent la nouvelle refusent de croire. Certains se demandent si des clandestins armés ne seraient pas venus utiliser malicieusement ce trou pour dépeupler Katanda , ce village aux gisements d’or encore inexploités, de ses enfants et de ses chefs ! Notez que le village de Katanda est, selon la liste du HCR-PNUD, un des ceux devant recevoir des démobilisés et des retournés de…(shhhhh silence) . Le chef coutumier du clan Patanguli y a déjà été assassiné nuitamment il y a de cela un an par des clandestins armés dont l’identité n’a jamais été découverte. L’or
Mais le témoignage venant de la bouche des enfants mettre fin à toutes les suspicions d’une attaque extérieure au village. La faute est locale. Le trou d’or ne devait pas exister à 50 m de l’Ecole Primaire. Les creuseurs devaient boucher le trou après y avoir exploité de l’or. En apprenant cette triste nouvelle, les creuseurs du village ont pris la poudre d’escampette, craignant certainement une justice populaire. Mais sont-ils les seuls responsables ? A la juste coutumière de répondre !

Les cadres enseignants et infirmiers du village du Katanga autour du correspondant de BLO en macaron
Fallait-il que le village perde trois de ses membres pour que la solidarité africaine s’active pour boucher le trou ? C’est ce que malheureusement on peut dire ! La solidarité du village a réussi à tirer les victimes du fond du trou d’or. L’union fait la force. Ensemble les membres du village ont trouvé la solution pour sauver les corps des victimes. Depuis la mort par noyade, le trou d’or est entrain d’être boucher pour éviter une pareille catastrophe dans l’avenir. Toujours est-il que la prévention de cette noyade aurait été mieux que la gestion solidaire de la catastrophe !
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Juvénal Paluku
Isale- Katanda
©Beni-Lubero Online





