





La Mission d’Aide aux Déplacés (MAD en sigle) confirme avoir identifié 3500 déplacés en ville de Butembo dont 950 ménages, 169 hommes (civils), 735 femmes adultes, 1352 filles, 122 garçons, plusieurs épouses et enfants de militaires congolais. Notez que ce chiffre ne comprend pas les milliers des déplacés qui sont hébergés chez des familiers, des amis, ou des personnes de bonne volonté. Ces 3500 déplacés recensés sont ceux qui n’ont pas encore une famille d’accueil et qui sont dans le besoin d’une aide urgente. Selon des sources humanitaires, 44 déplacés blessés (dont certains grièvement) et malades reçoivent des soins dans les hôpitaux de Lubero, Matanda, et Katwa, etc. Des milliers d’autres déplacés sont encore dans la brousse sur l’axe Kanyabayonga-Butembo où ils dorment à la belle étoile sans aucune assistance humanitaire. D’autres dorment dans les chapelles, les églises, les écoles, les chantiers de construction, sous les arbres, le long de la route, etc. Il s’agit donc d’une grave catastrophe humanitaire qui doit trouver une solution maintenant avant qu’il ne soit tard.

Au cours d’une réunion avec le Ministre Provincial de l’Intérieur, Mr Charles KASEREKA KALWAGHE, à l’Hôtel Auberge de Butembo, les organismes humanitaires nationaux et internationaux, ainsi que la Monuc/Butembo, ont demande que les 3500 déplacés qui errent dans les rues de Butembo soient cantonnés pour prévenir la ville contre les épidémies mais aussi pour faciliter le partage de l’aide qui arrive au compte goutte à Butembo. Interrogés, plusieurs déplacés disent que, s’ils avaient un choix, ils préféreraient rester dans une famille d’accueil au lieu de subir la deshumanisation des camps des déplacés.

L’argumentaire ci-dessus n’a pas convaincu les observateurs qui pensent que la formule d’accueil des déplacés dans des familles volontaires est à encourager pour éviter tous les maux que l’on déplore dans des camps de fortune, qui ressemblent souvent a des camps de concentration. Personne ne peut se tromper dans l’accueil car un infiltré rwandais se ferait avoir facilement par le simple test de prononciation du mot " Congolais" qu’il transforme en "Congorais"… Ce qu’il faudrait mettre en place, serait un bureau d’enregistrement de tout déplacé congolais ( et non congorais) mais aussi de toute famille qui voudrait volontairement accueillir un ou deux déplacés, …, une clinique de dépistage des maladies pour tout déplacé avant d’entrer en ville, plusieurs cantines à travers la ville où les déplacés inscrits peuvent venir recevoir des vivres et des vêtements selon un calendrier établi et connu de tous. Offrir un logis à un rescapé du génocide de Rutshuru et du Masisi est un acte patriotique mais aussi une occasion pour la famille d’accueil de découvrir les atrocités commises par les rwandais dans les Territoires de Rutshuru et de Masisi.

Comme on peut le constater à partir de ce chiffre de MAD, la guerre d’agression que le Rwanda livre au Congo fait rage parmi les couches masculines. Ce que les évêques catholiques de la R D. Congo et les Députés Nationaux du Nord-Kivu ont déjà qualifié de Génocide à partir du massacre de Kiwanja et dont le dernier bilan s’élève à 700 personnes (selon la déclaration des Députés Nationaux du Nord-Kivu) vise essentiellement les hommes, c’est-à-dire, la force qui pourrait se lever un jour défendre la R.D. Congo. Cette indice jette plus de lumière sur l’objectif des Rwandais de faire du Kivu une colonie de peuplement. C’est en vertu de ce projet machiavélique que l’on peut comprendre aussi pourquoi l’ONU accusée par tous de complice des rwandais ne fait rien pour protéger les déplacés et encore moins pour les ramener chez eux. Au vu et au su de 17 000 casques bleus, les déplacés congolais sont massacrés, affamés, battus, pourchassés, pillés, etc. pour casser leur morale et leur ôter toute dignité et tout honneur. Ce traitement inhumain constitue bien une autre forme de génocide, un mot déjà employé par les évêques catholiques du Congo et les Députés Nationaux du Nord-Kivu pour qualifier les graves violations des droits humains au Nord-Kivu.

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Philippe MAKOMERA
Butembo
Beni-Lubero Online





