





L’Institut de Mulo Saint Charles Lwanga, anciennement appelé « Ecole Normale de Mulo Saint Charles Lwanga », en Territoire de Lubero, vient de totaliser 75 ans d’existence. Il a ainsi fêté le samedi 09 juillet 2011 son Jubilé de Diamant placé sous le signe du Magnificat par l’officiant de la célébration eucharistique du grand jour, en l’occurrence, l’Abbé Octave MULEKYA COMMISSAIRE, ancien recteur de l’Ecole Normale de Mulo Saint Charles Lwanga et représentant personnel de Son Excellence Monseigneur l’Evêque du Diocèse de Butembo-Beni, Paluku SIKULI Melchisédech, à ces festivités.
Bon nombre d’anciens normaliens se sont donné rendez-vous à leur Alma Mater, cravate au cou. L’afflux des invités avait commencé à atterrir à Mulo depuis le jeudi 07 juillet 2011. Les ressortissants de l’ENM habitant à Butembo sont partis de Butembo pour Mulo le samedi 09 juillet 2011 à 7h15 à bord de deux minibus en passant par Musienene, Kimbulu, Vukano et Lubero pour arriver à Mulo à 9h30.
Les activités du jour étaient axés sur trois grandes manifestations ;
1. La célébration eucharistique ;
2. La plantation de l’arbre jubilaire et
3. Le repas de la fraternité.
La célébration eucharistique avait débuté à 10 heures locale comme prévue. L’officiant du jour, l’Abbé octave Mulekya Commissaire, dans son homélie avait commencé par remercier tous les invités et fidèles présents qui, de ce fait, montrent leur attachement à l’Institut de Mulo.
Se référant aux saintes écritures du jour tirées, la première lecture du premier livre de Samuel 2, 1-11, la deuxième lecture du deuxième livre de Saint Paul aux Thessaloniciens 2, 13-17 et afin la troisième lecture tirée de l’Évangile de Saint Luc 1, 46-56, l’officiant disait : « Marie avait rendu grâce à Dieu pour les merveilles réalisées en elle. Et c’est le magnificat.
De même pour nous aujourd’hui c’est la joie dans nos cœurs car Dieu a réalisé des merveilles pour nous et en nous par le don de l’Institut Mulo: 75 ans de bénédictions dans la formation des éducateurs. C’est pourquoi je vous vois tous habillés en tenues de fêtes. C’est la grâce pour nous tous spécialement pour les ressortissants de l’Institut de Mulo. Beaucoup sont déjà rappelés chez Dieu mais nous sommes encore là pour la fête de ce jubilé de diamant. Je vois beaucoup de vieux comme moi. D’où, nous rendons grâce à notre Dieu pour nous avoir permis de participer à ce jour de grande joie».
Par la suite l’officiant du jour a donné une brève historique de l’Institut de Mulo: « Mulo est une pépinière de la culture et de développement. C’est la première école créée en Diocèse de Butembo-Beni. En réalité cette école avait commencé en 1934 à Beni-Païda. Au début elle était pour la formation des moniteurs catéchistes où les prêtres venaient étudier.
La deuxième école secondaire à être créée est le petit Séminaire de Musienene créée en 1940, la troisième est l’école moyenne qui par la suite deviendra l’ETSSAV, Ecole Technique Secondaire Supérieure Agricole et Vétérinaire, puis ETSAV quand on aura supprimé le mot supérieur et afin ITAV, Institut Technique Agricole et Vétérinaire. La quatrième école secondaire à être créée sera le Collège Pie X qui est connu aujourd’hui sous le nom de Collège Kambali ou mieux Institut Kambali créé en 1959.
Mulo est donc la première école secondaire du Diocèse. C’est la fête de tous ceux qui y sont passés comme élèves et enseignants mais aussi les administratifs et ouvriers.
Cette école avait été créée sous Monseigneur Henri Piérard, religieux assomptionniste belge et premier évêque de notre Diocèse. Les premiers enseignants étaient des pères missionnaires assomptionnistes sous la direction notamment du Père Marc Champion, a.a., Père Homer Collar, a.a., Père Karel Copray, a.a., etc. Nous ne devons pas oublier les dirigeants congolais comme Monseigneur Théophile Kasereka Nzughundo, Abbé Philippe Musubao Mulyatsenge et Abbé Valérien. Ils méritent des éloges car ce sont eux qui ont érigé cette école.
Dans les intentions de prière du jour, les intervenants ont prié pour la bénédiction de l’Institut de Mulo, de tous ceux qui y sont passés. C’est une pépinière qui a formé plusieurs cadres de la R.D.C. Il a été demandé à Dieu de les fortifier afin qu’ils continuent leur rôle de formateurs de la jeunesse, espoir de la nation. Notez que beaucoup d’hommes politiques congolais de haute facture sont passés par l’Institut de Mulo. Cependant les enseignants sont actuellement méprisés, leurs droits bafoués par les gouvernants. Aux enseignants, les participants au jubilé ont dit : courage car Dieu qui bénit n’oublie aucun bienfait accompli par ses créatures. Que les jeunes qui ont choisi cette voie de devenir enseignants ne se découragent pas au vu des conditions déplorables dans lesquelles les ainés éducateurs vivent actuellement.
Après les intentions de prière, il y avait quelques cérémonies symboliques :
1.Deux jeunes filles ont déposé une couronne de fleurs auprès de l’effigie représentant Saint Charles Lwanga, Saint Patron de l’Institut de Mulo en mémoire de tous ceux d’entre les ressortissants de l’Institut de Mulo qui sont déjà morts.
2. Une autre jeune fille, après avoir présenté à l’assistance l’arbre jubilaire le déposa également auprès de l’effigie du Saint patron de l’Institut de Mulo, Saint Charles Lwanga.
3. Deux femmes portant, l’une un panier de pommes de terre au dos et l’autre une houe de fabrication traditionnelle, ont symbolisé le labeur des parents dans leur tâche d’éducation de leurs enfants. Elles disaient en substance que suite à la démission de l’État congolais ce sont les parents qui supportent tous les frais que l’État devrait payer pour le bon fonctionnement de toutes les écoles du pays alors que les parents ne sont même pas payés eux-mêmes !
La célébration eucharistique était agrémentée par la chorale Institut de Mulo et tous les acolytes étaient des élèves de l’Institut de Mulo Saint Charles Lwanga. Cette chorale avait présenté sa chanson de clôture de la célébration.
Le père Croisier, curé de la paroisse Sainte Thérèse de Mulo a informé les participants qu’actuellement la paroisse de l’Institut de Mulo est dorénavant dénommée « Paroisse Bethlehem ».
Vint ensuite les présentations des invités.
Parmi les prêtres concélébrant, il y avait quatre ressortissants de l’Institut de Mulo dont le curé de la paroisse de Mulo, le père Jean-Baptiste. C’est aussi à la paroisse de Mulo que Monseigneur Henri Piérard avait été sacré Evêque en 1938 comme Evêque du Vicariat Apostolique de Beni, l’Evêque titulaire étant à cette époque à Kisangani.
Parmi les invités on a remarqué la présence de monsieur le chef de division provinciale des écoles primaires, secondaires et professionnelles de Nord-Kivu II, monsieur Constantin Kalumwendo Kombi ressortissant de l’institut de Mulo mais aussi Monsieur le chef de sous-division des écoles primaires, secondaires et professionnelles de Lubero, Monsieur Pius Kataliko Boboto, lui aussi ressortissant de l’Institut de Mulo.
Deux invités, en provenance de la ville ougandaise de Kampala, Madame Félicité et Monsieur Michel sont venus rehausser de leurs présences les cérémonies marquant les 75 ans d’existence de l’institut de Mulo. Madame Félicité avait donné un cadeau, remis au préfet de l’institut de Mulo, au nom de son fils, présentement hospitalisé à Kampala et qui avait étudié à l’Institut de Mulo. Parmi ces cadeaux figure un parapluie à l’effigie de Saint Charles Lwanga où sont écrites les paroles de Saint Charles Lwanga que nous paraphrasons : « Vous me tuez par les flammes mais c’est comme si vous me versez de l’eau pour me laver ».
Il y avait aussi la présentation des anciens préfets de l’Institut de Mulo qui étaient présents au nombre de huit à la cérémonie jubilaire. Au total l’Institut de Mulo compte une vingtaine de préfets.
Dans son discours de circonstance, le préfet actuel de l’Institut de Mulo, Monsieur Jean Kayange Lutera, lui-même ressortissant de l’Institut de Mulo a parlé notamment du fait que l’Institut de Mulo a façonné plusieurs personnalités de la République Démocratique du Congo et que l’année 2011 est à marquer d’une pierre blanche. Que l’Institut de Mulo avait commencé le 01 mars 1936 à Païda avec la formation des moniteurs catéchistes. Il a été transféré à Mulo à mars 1937. C’était en 1989 que l’école normale de Mulo a été débaptisée par Monsieur Alex du SECOP, Service de Contrôle et de Paie, et avait pris le nom de l’Institut de Mulo.
Depuis sa création l’Institut de Mulo a connu une vingtaine de préfets et a délivré 1923 titres scolaires dont 1868 en option pédagogie et 55 en option technique commerciale administrative.
Les objectifs assignés à l’Institut de Mulo sont, entre-autres :
Approfondissement de l’instruction;
Éducation du caractère;
Enseignement adapté à la vie concrète;
Ouverture à la vie sociale et nationale et
Son modèle de vie: Saint Charles Lwanga.
Etant donné que les infrastructures de l’Institut de Mulo sont en ruines, le préfet lance un appel urgent aux hommes de bonne volonté, surtout à ses ressortissants à sa réhabilitation dont les coûts sont de l’ordre de 86.000$. Ceci permettra en même temps la préparation du centenaire de l’institution qui aura lieu d’ici 25 ans.
Dans son mot de circonstance, le représentant des ressortissants de l’institut de Mulo a commencé par remercier tous les invités pour avoir accepté de rehausser de leurs présences les cérémonies marquant le jubilé de diamant de l’Institut de Mulo tout en rendant grâce à notre Dieu pour ses merveilles. Remerciement à Monseigneur l’Evêque du diocèse de Butembo-Beni, chancelier de toutes les écoles catholiques du diocèse pour nous avoir délégué son représentant en la personne de Monsieur l’abbé Octave Mulekya Commissaire, ancien recteur de l’Ecole Normale de Mulo dans les années 1970.
Selon le représentant des ressortissants de l’Institut de Mulo, cet événement est à marquer en lettres d’or dans nos cœurs car cette école a formé une grande partie de l’élite de Beni-Lubero. 75 ans renferment en eux trois générations qui sont réunies ici pour la fête du magnificat comme l’a annoncé l’officiant du jour.
L’orateur a ajouté que nous avons été allaités par cette vieille grand-mère, l’Institut de Mulo qu’il faut réhabiliter mais aussi l’équiper en équipements modernes. Il serait judicieux de créer la « fondation Institut de Mulo » pour sa réhabilitation qui sera alimentée par nos cotisations. L’orateur a informé l’assistance qu’un compte n°20/30 est déjà ouvert à la COODEFI/Butembo à cet effet. Toute institution, ajoute-t-il, se régénère par ses fils, selon Madame KASWERA KAKUHI, Directeur général de l’ISP/Muhangi à Butembo. Et ces fils dont il est question c’est nous les ressortissants de l’Institut de Mulo. Il ajoute encore que l’Institut de Mulo a pleinement joué son rôle car l’enseignement qu’elle a donné durant les 75 ans de son existence constitue une base, une clé passe-partout pour la vie.
Hommage à tous ceux qui ont rendu service à notre nation et qui ne sont plus de ce monde. A l’occasion, le représentant des ressortissants de l’Institut de Mulo a entonné l’hymne aux martyrs de l’Ouganda qui a été chanté avec beaucoup d’émotions en Kiganda par tous les anciens normaliens : aïbada ee, aïbada ee, aïbada aïbada mwendo wa ngalaba aïbada.
La série des mots de circonstance a été clôturée par celui de Monsieur l’abbé Déogratias Kambale Kahumba, coordinateur diocésain des écoles conventionnées catholiques. Ce dernier orateur a été frappé par le mot de circonstance des mamans qui nous avaient présenté leur panier de pommes de terre au dos et la houe à la main.
Directement à la sortie de l’Eglise les participants aux festivités du magnificat sont allés assister à la plantation de l’arbre jubilaire. C’était le chef de division provinciale des EPSP, Nord-Kivu II, Monsieur Constantin Kalumwendo Kombi qui avait l’honneur de planter cette plantule jubilaire dans la cours de l’Institut de Mulo.
Le dernier temps fort des cérémonies jubilaires fut le repas fraternel agrémenté par la musique distillée par l’équipe de la radio Moto/Butembo. Et tous les participants ont dansé qui au rythme de «Kanyumba k’abambute» qui de «kungut’ 0vuyimbi» ou à la rumba congolaise.
SYASAKA Eugène
Ancien de l’Institut Mulo et participant au jubilé de diamant
Butembo
©Beni-Lubero Online





