





Depuis que la société chinoise Synohydro a réhabilité la route Beni-Bunia, on observe une montée à flèches des accidents de circulation des taxi-moto, des voitures, des camions de transport, et surtout des véhicules appartenant à la Monuc. L’association PDI de Beni dirigée par Robert Ndoyva et Esther Soki a fait un comptage journalier pendant les mois de janvier et de février 2007. La moyenne journalière qui s’est dégagée de leur décompte est effrayante et se chiffre à 2,10 morts par jour, sans compter un nombre très élevé des blessés légers et graves.

D’après les responsables de l’Hôpital Général de Beni, d’Oicha, et de celui de Nyakunde, les blessés des accidents de circulation sur la transafricaine Beni-Bunia constituent un nombre important des malades hospitalisés dans leurs institutions pour le moment.
La route réhabilitée pour faciliter la communication rapide entre les localités situées le long de la transafricaine Beni-Bunia joue en même temps un rôle non escompte, à savoir celui de précipiter ses usagers vers l’au-delà. Rien ne sert donc à courir sur la route Beni-Bunia. L’essentiel est d’arriver pas en temps mais sain et sauf !
Pour la population qui n’est pas habituée aux victimes des accidents de la route, l’origine du carnage actuelle est vite trouvée. Il s’agirait en effet des esprits des ancêtres qui réclameraient des sacrifices pour la modification de leur environnement pas les engins chinois. Selon ceux qui s’improvisent devins pour interpréter la volonté des ancêtres en cette matière précise, chaque village situé le long du tronçon Beni-Bunia devrait offrir en sacrifice au moins deux personnes pour que le carnage s’arrête. Et pourtant, il apparait très clairement que les accidents sont provoqués soit par l’excès de vitesse, le non respect du code de la route, soit par l’alcool au volant. L’engin roulant pour pouvoir rouler doit être enivré par quelques litres d’essence. Et quand son conducteur s’enivre par quelques mesures d’alcool, on arrive dans une situation de deux ivrognes sur la route qui prouvent être un danger public.
Les chauffeurs des engins roulants comme tous les habitants de la région Beni- Bunia doivent être initiés sans tarder au respect du code de la route, que les piétons et cyclistes soient initiés aux précautions à prendre pendant la traversée de la route, ou d’une avenue fréquentée par les engins roulants.

Les nombreux accidents sur la route Beni-Bunia rappellent combien la solution à un problème peut en créer plusieurs autres. Un fait que donne raison à ceux qui soutiennent que seule une solution compréhensive et prévoyante de ses conséquences de son application est la seule qui vaille la peine d’être appelée solution.
Esther SOKI
Beni
Beni-Lubero Online





