





Prof. Etienne Ngangura Kasole, frère du célèbre cinéaste Congolais Ngangura, est décédé à Kinshasa le 21 Février 2006. Après son court séjour au sein du mouvement rebelle RCD-Goma, Prof Etienne demanda pardon au peuple congolais et écrivit ce qui suit:
"Pourquoi je suis à Kinshasa ?
Après ma déclaration politique de démission du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (R.C.D.) faite à Bruxelles le 6 juin 2000, j’ai librement décidé de venir à Kinshasa où je suis arrivé le 26 août 2000. Le président Kabila m’a reçu le 29août ; le 12 septembre, par décret, je fus nommé député de l’Assemblée Constituante et Législative Parlement de Transition de la République Démocratique du Congo. Au cours d’une session extraordinaire convoquée par décret présidentiel le lendemain, le parlement institua une commission spéciale relative au Dialogue Intercongolais dont je fus désigné Vice-Président.
A la cérémonie d’ouverture de cette session, étreint par l’émotion
jusqu’aux larmes, j’ai publiquement demandé pardon au peuple congolais et particulièrement au peuple du Sud-Kivu pour tant d’humiliation, d’injustice et de criminalité.
(1) Mon intention d’aller à Kinshasa
A la suite des discussions avec des compatriotes qui, comme moi, avaient deserté la rebellion, il nous est apparu impérieux de nous engager positivement et activement dans un combat pour que cesse la guerre, que soit restaurée l’intrégrité territoriale du pays, que soit mis un terme à la partition de fait du pays et qu’un dialogue intercongolais intervienne le plus rapidement possible.
Curieusement, c’est à ce même moment que des signaux sont venus de Kinshasa dans le même sens. J’ai dû interrompre dans la plus grande discretion, mon séjour de travail dans un monastère de la région de Namur (Belgique) pour regagner Kinshasa via Paris.
Contrairement à ce que d’aucuns pouvaient croire, ma présence à Kinshasa ne répond à aucune visée opportuniste ni à aucune intention politique carriériste.
réalité une guerre d’agression, je voudrais demander l’indulgence pour moi-même et d’autres compatriotes qui, de très bonne foi, ont été entraînés dans cette galère. Ce n’est pas par cécité intellectuelle ou politique. Nous avons été victimes d’une manipulation savamment organisée. Les stratèges militaires, les spécialistes des services de rensegnements et même les psychologues sont à même de comprendre qu’un engrenage de manipulation nourri de malice, de mensonge de mauvaise foi et de fourberie n’est pas facile à démonter de l’intérieur une fois qu’on y est enfermé. Naiveté, ambition personnelle ? Peu importe le déclic du départ.
Une chose est certaine : le cynisme, l’arrogance, le mépris, la démesure des Rwandais et des Ougandais d’une part, l’humiliation et les injustices imposées à la population congolaise, d’autre part, nous ont amenés à comprendre que l’objet annoncé de chasser Kabila du pouvoir n’était qu’un prétexte, un faux alibi pour mener une guerre d’agression, d’occupation ou de partition du pays. A cela, nous nous sommes toujours opposés. Même la question tutsi dans la région des Grands Lacs de l’Est africain ne peut justifier le déclenchement d’une guerre de cette envergure.





