






Beaucoup de langues semblent se délier au sein de l’opinion officielle congolaise avec tendance de « faire l’avocat du diable ». Cette attitude est incarnée dans le Premier Ministre du gouvernement actuel. Mais il y aurait plutôt lieu de cesser de défendre une personne accusée d’un crime aussi horrible que celui dont on accuse Tambwe Mwamba.
Seule la justice devrait trancher. Le monde entier a suivi cet homme, qui était en guerre contre son pays, revendiquer la destruction d’un avion privé et civil portant des civils dont 50 ont trouvé une mort atroce. Qu’il soit Ministre ou Congolais, le sentiment de fraternité ne devrait pas corrompre notre lecture des faits ni les déformer. En effet, toutes les allégations recueillies en charge de Tambwe rapports des faits aussi graves qu’évidents: les gens sont morts. Des civils. Des innocents. Il s’ en est réjouit publiquement. Applaudir un crime de guerre est déjà un crime.
Le Gouvernement congolais doit s’abstenir de rechercher quelque prétexte pour tenter de couvrir un tel dossier privé concernant un crime non amnistiable.
C’est juste question d’humanisme ne fût-ce qu’au niveau élémentaire. L’amour en l’endroit de ce frère fautif oblige à l’aider par une correction exemplaire aussi bien pour lui-même que pour tout autre individu qui continue à croire que la justice incombe aux faibles, aux pauvres, tel que le système du gouvernement du régime de Kinshasa actuel s’en persuade.
Pire encore le courageux Ministre revendiquait le crime ici reproché en tant que porte-parole du Rassemblement Congolais pour la Démocratie à l’époque des faits.
Ce courage de sa part est encore effrayant. Car, Lambert Mende, qui était le commissaire à l’Information et porte parole du RCD à cette époque a, de commun accord avec son Directeur de Cabinet, Monsieur Yves OKOTA, soigneusement évité de commenter l’affaire, pour avoir compris sa gravité.
Il y a lieu de souligner une banalisation de la vie humaine qui choque dans le chef de cet homme qui se trouve aujourd’hui pourtant tristement honoré comme Ministre de Justice un peu comme une moquerie en l’endroit de la mémoire des innocents morts dans l’avion qui a été sadiquement abattu. Est-ce ceux qui demandent que la RDC porte plainte contre la Belgique au sujet du dossier Tambwe se souviennent-ils vraiment que les 50 morts étaient presque tous des congolais en situation de détresse, c’est-à-dire fuyant les catastrophes imminentes de la guerre qui étaient à leur porte?
Mettez vous à la place des familles des victimes.
Il suffit de se mettre à la place des familles des victimes pour laisser la raison parler au cœur aveuglé par les sentiments stupidement exaltés par un amour ou prétendu amour fraternel criminel. Depuis quand l’exercice du pouvoir donne-t-il le droit au gouvernant à la vie des citoyens ?… Ce qui se passe par le dossier Tambwe n’est pas une affaire du pays. D’ailleurs, honnêtement parlant, le Premier Ministre congolais devait demander à son Ministre de Justice de démissionner durant le temps qu’il doit prendre pour se défendre devant la justice.
Bien plus, comment un pouvoir se disant patriote peut-il défendre un crime de guerre commis par un pays agresseur ?
Comment dire aux congolais: voilà, mon Ministre avait raison d’autoriser aux rwandais d’abattre un avion civil transportant 50 compatriotes?
Un témoin des actions du RCD s’indigne:
« Car en vérité une des sales blagues du RCD qui ont fait fuir les Wamba, Zahidi, Ngangura, Sesanga, Luhaka, Mbusa, Kyaviro, Mende et les autres c’est justement ces opérations rwandaises mises sur les dos des congolais sans les avoir associés ni dans la planification, ni dans les informations. On a coupé le courant à Inga sans consulter un seul congolais, par exemple. Notre frère a accepté de porter un chapeau dont il ignorait l’origine. Vous voulez que le fils de celui dont on cherchait la tête défendent les personnes rattrapées par les crimes horribles qui ont accompagné l’agression ? »
Le Gouvernement congolais doit être sérieux !
Ceux qui défendent ce genre de cas rendent un très mauvais service au pays et à son Chef. Le Premier Ministre doit éviter d’officialiser un dossier aussi manifestement criminel et personnel. Le Chef de l’Etat lui-même devrait ouvertement se prononcer pour donner libre cours à la Justice qui s’est saisi du dossier d’atteindre ses objectifs, sinon il n’y aura aucun doute qu’il partage personnellement tous les crimes qui endeuillent ce pays jusqu’à ces jours.
Justine Dilolo
©Beni-Lubero Online.





