Le couple Jacques Malikidogo et Kyakimwa Tasiwamuhere a accueilli avec joie et émotions le 27 mai dernier la naissance de trois bébés filles à l’Hôpital Général de Vuhovi, Collectivité Chefferie des Bashu, en Territoire de Beni.
Une vue de l’Hôpital Général de Vuhovi
Le triplet qui vient augmenté la famille Malikidogo de trois enfants en une fois accuse un faible poids :
Kahambu 1 850 gr
Katungu 1 620gr
Kyakimwa 1 870 gr
La nouvelle de la naissance du triplet est sur tous les toits dans la localité d’Isonga/ Groupement Bunyuka. Avant la naissance de ce triplet, la famille Malikidogo avait 8 enfants issus de 8 grossesses dont 6 de sexe masculin et deux de sexe féminin. Aujourd’hui, la famille Malikidogo a six garçons et cinq filles.
En apprenant la nouvelle de la naissance de son triplet, Mr Malikidogo se serait exclamé «avoir 11 enfants à l’âge de 40 ans, serais-je capable de les nourrir tous ? ». L’autre question qui se pose est celle de savoir si le couple ne cherchera pas à avoir d’autres enfants car son épouse est encore très jeune. Au village, une tante lui aurait dit d’arrêter quand il aura 15 enfants.
Si vous aviez un conseil à donner, que diriez-vous au couple Malikidogo/Kyakimwa ?
Juvénal Paluku
Butembo
©Beni-Lubero Online
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1. Si vous aviez un conseil à donner, que diriez-vous au couple Malikidogo/Kyakimwa ?
A cette question de la rédaction de Beni-Lubero Online, il n’est pas aussi aisé d’y répondre avec satisfaction, considérant la complexité du comportement en matière de pratiques sanitaires.
De prime à bord, nous voudrions louer Dieu qui a soutenu cette maman dont l’âge ne nous a pas été révélé dans le maintien de cette grossesse jusqu’à son terme et dans l’issue d’un accouchement eutocique je l’espère bien.
L’approche moderne d’aider un individu, un couple ou un groupe de personnes à changer de comportement est basée sur l’application de plusieurs théories psychologiques appliquées en promotion de la santé. Elle exclue toute méthode restrictive et toute sorte de victimisation de la personne affectée.
Tout part de l’identification des déterminants du comportement pour comprendre ce dernier. Il s’agit donc ici de comprendre d’abord pourquoi ce couple avait déjà 8 enfants à cet âge, car le problème ne commence pas avec 11, s’il s’en tenir la définition de la grande multiparité.
Apres cette étape, il faudra procéder à l’identification de leurs besoins en termes de ce qu’ils connaissent et ce qu’ils voudront connaitre en matière de santé de la reproduction. Ceci vous conduira à planifier ensemble avec le couple tout un programme à suivre, passer à la mise en œuvre et finalement à l’évaluation.
Vous comprenez que quiconque voudra échouer avec ce couple, c’est celui qui commencera son conseil par la condamnation du genre « Pourquoi n’avez-vous pas arrêté lorsque vous avez eu 8 enfants ? Ne savez pas que ceci met la santé de votre épouse en danger ? Comment allez-vous répondre aux besoins de ces 11 enfants ?… ». Chers collègues professionnels de santé, il faudra éviter cette approche que malheureusement nombreux qui n’ont pas eu de training en éducation sanitaire et counselling continue à utiliser.
Parmi les modèles qui peuvent être utilisés dans le cas d’espèce, nous avons :
1. Le modèle Image de la santé (Health belief Model en anglais) qui est fondé sur le principe que ce sont les croyances qui influencent le comportement sanitaire. Ses composantes sont : perception de la sévérité, susceptibilité, bénéfice, barrières/obstacles, auto-efficacité, et début de l’action.
2. Le modèle transthéorique de la disposition au changement tente de répondre à la question « Pourquoi n’y a-t-il pas eu changement de comportement ? ». Il comprend les composantes comme la précontemplation, la contemplation, la préparation, l’action et la maintenance
3. La théorie d’apprentissage social se base sur le principe que l’apprentissage est une relation réciproque entre comportement, environnement et facteurs individuels. Cette théorie consiste à impliquer les autres ayant été dans la même situation que Malikidogo/Kyakimwa et qui ont du réussir. Pareille couple « plays a role model » comme on le dit en anglais.
Celui qui donc connait la réalité du couple Malikidogo/Kyakimwa peut choisir quoi appliquer pour amener ce dernier lui-même à prendre une décision à partir d’un choix informé.
Mais alors l’urgence n’est pas toutes ces théories, il faut qu’on trouve un moyen de venir en aide à ces petits poids de naissance pour une amélioration de leur statut nutritionnel.
Thaddée Katembo Kambere, RND, MPH
Doctorant en santé publique
Spécialité: Soins de santé préventifs
Philippines/Extrême-Orient
2. De Kazadi, Afrique du Sud
Mes Félicitations au couple Malikidogo/Kyakimwa. Comme conseil, je demande que tous encouragent le couple à qui l’Eternel a donné le don de la fertilité. La RDC a besoin de couples fertiles pour repeupler le pays après le génocide du peuple congolais du Kivu par les rwandais. Génocide oblige la procréation ! (Kazadi)