





Le comportement du gouvernement congolais et de son armée enfonce davantage la population de Beni et de l’Ituri dans le désespoir. Les opérations de grandes envergures lancées contre les présumés ADF depuis le mois d’Octobre 2019 a constamment tourné au cauchemar le plus affreux. Chaque jour qui passe enregistre une nouvelle élévation du degré d’aggravation de la situation, et la toute dernière semaine en a atteint le sommet de tragédie jamais réalisé jusque-là. Au fil des jours, on compte des vingtaine, des trentaine, des quarantaines de victimes massacrés, tantôt autour de la ville de Beni, tantôt dans le rayon de Oicha, ou bien sur l’axe Kamango, ou encore axe Maimoya…
Qu’est-ce qui décourage davantage en tout cela?
1. L’indifférence totale du gouvernement
Est-ce que la population de Beni, voire de l’Est du pays en général peut vraiment avoir la fierté d’avoir des gouvernants, des dirigeants qui tiennent lieu d’un père de la Nation, d’un protecteur de ses citoyens et d’un défenseur de l’intégrité du territoire nationale? Absolument non!
Ce soi-disant gouvernement, aussi bien au niveau de la province qu’au niveau national, est totalement apathique aux souffrances les plus tragiques de sa population. C’est une interpellation qui doit s’adresser avant tout au président Felix, quand on se rappelle toutes les promesses juteuses qu’il a faites aux populations meurtries de l’Est du pays en général, mais à celle de Beni et Ituri en particulier. Et, lorsqu’un « père » de la nation et son gouvernement banalisent jusqu’à ce niveau la mort quotidienne des dizaines, de trentaines de sa population, que pourrait-on attendre de plus des pays voisins ou de la communauté internationale? Le peuple congolais devrait comprendre que le salut de nos frères de Beni doit partir des actions destinées à corriger Félix TSHISEKEDI et son régime de cette attitude éminemment criminelle affichée pour injurier la dignité humaine au grand Nord-Kivu et en Ituri.
2. Commandements parallèles au sein des FARDC
Les FARDC en oeuvre dans la région de Beni sont devenus une armée qui, au lieu de combattre le présumé ennemi sur les fronts, est portée à s’affronter contre elle-même.
En effet, il existe une face visible de commandement FARDC exaltée par le média du gouvernement et apparemment poussé dans la chasse derrière les présumés ADF. Les FARDC de cette catégorie ont souvent la fierté d’être qualifiés des véritables loyalistes par ceux qui les voient. A côté de ceux-ci, il existe un autre commandement voilé, mais plus puissant, camouflés sous des uniformes des FARDC sans pourtant être des soldats de la patrie. Ces derniers sont surarmés et suréquipés; c’est une véritable force portée avant tout pour évincer les « vrais militaires loyalistes » du sein même de l’armée. C’est l’armée d’occupation que Joseph Kabila et son ami Paul Kagame ont infiltrée au sein des forces congolaises; ils sont constitués de tous ces ex-CNDP, ex-M23, des mercenaires rwandais, Erithréens, Somaliens, ougandais, burundais introduits en RD Congo par les frontières du Kivu sous la couverture et protection des officiers militaires terroristes qui Kabila a imposé à la tête des FARDC depuis qu’il était encore au pouvoir. Sur les fronts ces derniers se rangent aussitôt aux côtés des égorgeurs et massacres à la fois les civils et les FARDC véritablement congolais.
3. Les FARDC sont en train de traquer le « vide »
Depuis le mois d’Octobre 2019, le haut commandement militaire des FARDC ne cesse d’étourdir les oreilles avec un slogan qui dit « les FARDC ont marqué des avancées significatives », « les rebelles sont maîtrisés dans plusieurs contrées », « l’armée a détruit plusieurs camps des rebelles »…
Et pourtant, les mêmes rebelles que les FARDC prétendent avoir maîtrisé ont continué à provoquer des dégâts pires qu’à l’époque où « cet avancée significative » de l’armée congolaise n’était pas chantée sur terrain.
Mais un secret très honteux indiquera que les FARDC sont juste en tourisme au fond des forêts, en train de passer leur temps dans les zones où lesdits égorgeurs ne sont plus. Et souvent c’est toujours à partir de certains officiers bien connus des FARDC que ces inciviques désertent leurs bases avant l’arrivée des soldats gouvernementaux; ils peuvent réapparaître ou se cacher suivant des consignes bien coordonnées à partir du même état-major des FARDC à Beni. La cartographie élaborée par Monsieur Boniface Musavuli dans ce sens fait assez comprendre ce théâtre cinique de la complicité de l’armée congolaise qui orientent la traque là où les ennemis n’existent pas.
Les militaires FARDC connus comme de la brigade ou bataillon commando « Hindou » formés par les chinois sont entièrement consacrés au soutien des égorgeurs dans le rayon de Kamango – Semuliki. Ce sont eux qui patronnent les massacres dans cette contrée en se masquant dans la forêt qui s’y étend.
4. Création des faux Mai-mai pour exterminer les autochtones
Depuis que les attaques contre les services humanitaires, dont le MSF, sont devenues recurrentes sur l’axe Mangina – Biakato – Mambasa, l’officiel congolais ne cessent d’alerter les opinions sur le retour en action des groupes Mai-mai. Cette thèse est archifaux. Un groupe Mai-mai dans le milieu Nande ne s’est jamais créé sans que des structures sociales locales n’en aient été informées au préalable, car ce sont des groupes qui naissent en vue d’une autodéfense locale. Ce qui se passe sur l’axe Mangina – Biakato – Mambasa est tout contraire à cette réalité, du fait que la communauté n’a jamais été informé d’une telle initiative et surtout du fait que ces présumés Mai-mai opèrent plutôt contre les intérêts de la population locale.
Les investigations menées par BLO sur fond de cette contradiction ont dévoilé ce qui suit:
– Les Mai-mai qui se prétendent tels entre Mangina, Biakato, Mambasa etc. ne sont autres que les mêmes égorgeurs qui opèrent dans la zone Est de la région de Beni, mais qui ont décidé de migrer progressivement vers l’ouest de cette région en vue d’embraser toute la région.
– Il existe d’autres Mai-mai, non pas typiquement d’origine locale, mais membres de Nduma Defense of Congo qui sont installé dans la ferme de Joseph Kabila aux environs de la ville de Beni et qui, connecté sur des éléments que Kakolele a gagné parmi des Nande, sont utilisés pour renforcer les actions des égorgeurs dans le rayon de Mangina-Biakato-Mambasa, juste pour trouver des arguments de calomnie contre les autochtones visés par un génocide.
– C’est curieux de remarquer les prétendus Mai-mai dont il est question à Biakato ne parlent que Kinyarwanda…
5. Une base bien garnie des ex-CNDP et ex-M23 au sud de Lubero
Tout se fait avec une étroite connexion sur le Rwanda. Des milliers de soldats dépendant des ordres de Kagame et Kabila consolident leur position au sud de Lubero, précisément dans la localité de Bunyatenge. Ils y sont acheminés presque chaque jour à bord des bus qui les transportent ouvertement en passant par Kirumba, sous prétexte des personnes allant cultiver le champ.
Les faits lamentables sont bien plus nombreux qu’on ne saurait les répertorier entièrement.
Néanmoins, devant des preuves si accablantes de complicité du gouvernement perçue à travers un silence et une indifférence totale aussi bien au niveau national qu’au niveau provincial, quelle confiance peut-on encore garder dans le régime au pouvoir?
Brigitte Kahindo
BLO
©Beni-Lubero Online.





