





20 octobre 2010 : Kinshasa, complice du terrorisme de Bosco Ntaganda au Nord-Kivu
La raison pour laquelle le gouvernement de Kinshasa ne veut pas livrer Bosco Ntaganda à la CPI pour qu’il réponde de ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ne tient plus debout. Pour rappel, en refusant d’exécuter un mandat d’arrêt international délivré par le CPI à l’encontre de Bosco Ntaganda, le gouvernement de Kinshasa disait vouloir privilégier la paix à la justice. En d’autres termes, l’avènement de Bosco Ntaganda à la tête de l’ancien mouvement rebelle de Laurent Nkunda sonnait l’ère de la paix entre cette ancienne rébellion et la R.D.Congo. Mais que constate-t-on ? Deux ans après l’avènement de Bosco Ntaganda à la tête de l’armée intégrée à l’Est de la R.D.Congo, la violence s’y est intensifiée plus que pendant l’époque de Laurent Nkunda. Il y a certes des relations paisibles entre les membres du gouvernement de Kinshasa et Bosco Ntaganda, mais pas avec le reste du peuple congolais. Si c’est de cette paix entre les princes qu’il s’agit, une paix qui les aide à promouvoir leurs propres intérêts égoïstes et qui n’a que faire de droits et libertés fondamentaux du peuple congolais, alors Kinshasa n’a plus de raison de ne pas livrer Bosco Ntaganda à la CPI. Et si la complicité dans le mal perdure entre les deux princes, il faudrait que la CPI rédige un autre mandat d’arrêt international pour Bosco Ntaganda et le gouvernement de Kinshasa pour qu’ils soient jugés ensemble.
Général Bosco Ntaganda alias Terminator
Les deux exemples ci-dessus démontrent la complicité de deux camps dans le pillage des ressources naturelles de la R.D.Congo mais aussi dans la violation des droits humains, l’anéantissement de l’appareil d’Etat congolais, etc.
1. Cas Colonel MBONEZA du CNDP
Ce Colonel Tutsi du CNDP était en mission à WALIKALE en réalité pour encadrer l’exploitation des substances précieuses pour le compte du Rwanda. Tous les militaires congolais qui voulaient lui résister en lui rappelant les directives de gouvernement congolais en la matière étaient passés à tabac et jetés dans un cachot privé sous son contrôle. L’Auditorat Militaire à GOMA saisi de tous les méfaits commis par le Colonel Mboneza décida de son arrestation et de son évacuation sur Goma où il fut emprisonné dans le cachot de l’Auditorat.
Alerté de cette arrestation, Bosco Ntaganda dépêcha une douzaine d’officiers CNDP à l’Auditorat Militaire de Goma où ils ont réussi à appréhender l’AUDITEUR MILITAIRE en charge du dossier en lui collant une arme sur sa tempe et en l’instruisant de procéder, toutes affaires cessantes, à la libération du Colonel Mboneza. L’Auditeur Militaire prit alors son téléphone et appela le Général MAYALA VAINQUEUR, Commandant de la 8ième Région Militaire, pour lui demander son avis. Quelques minutes plus tard MAYALA dira à l’Auditeur qu’il venait d’avoir la Haute Hiérarchie de Kinshasa et que cette dernière ordonnait la libération immédiate de Mboneza AU NOM DE LA PAIX.
Mboneza rentra à Walikale et expulsa du lieu le Colonel CHUMA ainsi que tous ceux qui avaient porté l’accusation contre lui. Le Colonel CHUMA et ses collaborateurs furent purement et simplement mis à la disposition de la 8ème Région Militaire à Goma où ils sont actuellement sans affectation.
2. Cas du Député Provincial KACHABA
Ce Député Provincial élu de Goma est HUTU et membre du CNDP. Il avait commis plusieurs actes répréhensibles pour lesquels il fut condamné à 20 ans de prison ferme à la Prison de Goma appelé PRISON DE MUNZENZE. Informé, Bosco Ntaganda dépêcha à 20h00 de la nuit un important contingent des Militaires CNDP qui nuitamment encerclèrent la Prison.
Le Commandant de la Ville de Goma (et Commandant de la Police d’Intervention rapide P.I.R) appelé communément JOHN (et Originaire du Bas-Congo) accompagné de quelques éléments de la P.I.R effectua personnellement une descente sur les lieux. Ce qu’on pouvait craindre est arrivé: Un échange nourri des coups de feux eu lieu et le Vaillant Commandant JOHN grièvement blessé fut conduit à l’Hôpital. Le Député Kachaba fut libéré sur d’ordre de la hiérarchie et au nom de la Paix. Au moment où nous couchons ces lignes, le Député Kachaba se la coule douce chez lui gardé par des Militaire CNDP commis par Bosco Ntaganda pour sa protection.
Le fait que Kinshasa ne veut pas exécuter le mandat d’arrêt international à l’encontre de Bosco Ntaganda, ce dernier continue de commettre d’autres crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Comme Bosco Ntaganda n’est pas devenu un soldat de la paix au Kivu, il est temps que le gouvernement congolais prenne se responsabilités devant l’Histoire pour requalifier son alliance avec le CNDP de Bosco Ntaganda et la situation qui prévaut à l’Est du Pays qui est tout, sauf la paix !
Correspondance particulière de Goma
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23 mai 2012 : Kinshasa : Lambert Mende confirme la complicité entre CNDP et FDLR
https://benilubero.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3163:kinshasa-lambert-mende-confirme-la-complicite-entre-cndp-et-fdlr&catid=15:editorial&Itemid=48
Parlant de la guerre à l’Est de la R.D. Congo, Lambert Mende, Ministre de la Communication a fait la révélation suivante : « Nous détenons la preuve que Ntaganda et une poignée des mutins sont, au moment où nous parlons, confinés dans un réduit entre les collines de Runyonyi et de Mbuzi ensemble avec Makenga qui ne dirige donc pas une prétendue rébellion distincte de la mutinerie initiée par son chef de file Ntaganda. S’y trouvent aussi, les officiers Ndahuye, Zimulenda, Sadam, un chef coutumier prénommé Erasto et le colonel Mandevu, un des principaux chefs des FDLR dont Ntaganda et consorts ont toujours pris prétexte de la présence de la présence en terre congolaise pour justifier leurs exactions ». (Le Journal LE PHARE, Lundi 21 mai 2012).
Il a fallu du temps pour qu’un porte-parole du gouvernement de Kinshasa reconnaisse que les FDLR ne sont qu’un prétexte pour justifier les exactions contre les populations civiles congolaises. Si Lambert Mende ne retire pas cette déclaration dans les jours à venir, on peut espérer que le gouvernement Matata tirera toutes les conclusions de cette vérité ancienne que les analystes de BLO n’ont cessé de dire haut et fort sans se faire entendre de décideurs congolais.
La vérité est qu’il n’existe plus des FDLR menaçant le Rwanda comme celles créées en 2001 sur les ruines des FAR du Régime de Juvénal Habyarimana. Il en est de même des ADF-NALU et du LRA. Sous ces étiquettes, il y a des forces répressives créées directement ou indirectement par le Rwanda, l’Ouganda voire la RDC, pour servir le pillage des ressources naturelles du Kivu-Ituri. Le rôle de ces milices est d’administrer le choc aux populations congolaises perçues comme obstacle à l’avènement du capitalisme sans visage humain (pour ne pas dire sauvage) dans la région des Grands Lacs africains. C’est ainsi par exemple que la sauvegarde des gorilles de montagne est plus financée que la sécurité des milliers des déplacés congolais. Il en est de même de l’éviction sans préavis des populations aux alentours du Parc National des Virunga où se font des explorations pétrolières. Aussi, au mois de novembre 2011, les chars de combat étaient déployés dans les rues contre les populations congolaises qui fustigeaient les fraudes électorales. Aujourd’hui, dans les villes et cités du Kivu-Ituri où les attaques des mutins du M23 sont monnaie courante, il n’y a pas des chars de combat. Il n’y a même pas un déploiement militaire conséquent pour rassurer les civils pour la simple raison que les différentes milices sont au service du même patron. Pour obtenir ce qu’il veut, ce patron envoie la milice de son choix pour attaquer les civils d’un tel village. Deux jours après l’attaque, il envoie une autre milice soi-disant pour remettre de l’ordre. Mais en fin de compte, c’est toujours les civils qui paient les frais. Le bilan dans les rangs des milices n’est jamais connu car il se pourrait qu’il n’y en ait pas. Il n’est pas impossible que les combattants dans ces différentes milices soient manipulées par le patron qui seul connait le secret du jeu ! En ce titre, les combattants sont aussi des victimes de la manipulation de leur patron.
Le rapport de 2009 de Global Witness avait déjà démontré que les Fardc, le CNDP et les FDLR étaient toutes des forces engagées dans l’industrie extractive des minerais au Kivu-Ituri. Les Fardc et les FDLR contrôlent les carrières d’extraction où les travailleurs reçoivent un salaire d’esclave. Le CNDP assure, quant à lui, le transport des minerais vers le Rwanda, le Burundi, et l’Ouganda. Cette façon de travailler coûte moins cher aux exploitants qui n’ont aucune responsabilité sociale et qui ne craignent pas des grèves des travailleurs ou des syndicats comme on en trouve dans les pays socialistes. Les meilleurs travailleurs du capitalisme sans visage humain sont les hommes en armes, ceux qui travaillent sous un commandement et une discipline militaires exactement comme du temps de la terreur du caoutchouc rouge sous l’Etat Indépendant du Congo de Léopold II, roi des belges.
Selon le belge Filip Reyntjens, les FDLR ont cessé d’être une menace pour le Rwanda depuis 2003 (The Great Africa War…, 2009, p. 209) En novembre 2003, les généraux des FDLR avaient quitté le maquis pour rejoindre les rangs de l’armée rwandaise avec à la tête le Général Paul Rwarakabije. Depuis lors, les FDLR ne sont plus une menace ni pour le Rwanda ni pour les Tutsi vivant en R.D.Congo. C’est ainsi qu’en 2010-2011, on a vu revenir au Kivu (cas de Luofu en Territoire de Lubero) des FDLR qui étaient rapatriés au Rwanda par la MONUC dans les années 2004, parce qu’ils n’étaient plus une menace pour les Tutsi congolais.
Selon plusieurs sources, en 2007, Kigali avait fait signer des accords de collaboration entre les Tutsi et les Hutu congolais pour permettre au Rwanda d’accomplir sans entraves sa mission en terre congolaise. Les Tutsi et les Hutu congolais qui n’avaient pas vu l’opportunité de ces accords sont aujourd’hui l’ombre d’eux-mêmes et sont victimes des exactions des »Faux FDLR » au même titre que les congolais de souche. Par contre les Hutu et les Tutsi signataires de ces accords, ont droit au chapitre et ne meurent que de maladie ou de vieillesse.
Dire que le CNDP ou les mutins du M23 se battent pour protéger les Tutsi congolais contre les FDLR c’est donc se moquer du peuple congolais qui vit une autre réalité sur terrain. Les congolais n’ont jamais été une menace aux Tutsi et aux Hutu. Les incidents de 1994/1995 contre les Tutsi congolais étaient l’œuvre des Ex-FAR Hutu du Rwanda refugiés à l’Est de la RDC où ils s’étaient alliés aux Hutu congolais du Magrivi ( Mutuelle des Agriculteurs des Virunga). Maintenant que les Tutsi et les Hutu se sont réconciliés, l’argument de la protection des Tutsi n’a plus de fondement. Sur terrain, ce sont les congolais qui tombent du jour au lendemain et qui constituent l’espèce humaine en voie de disparition. C’est eux qu’il faut protéger contre les forces répressives au service du pillage des minerais.
La déclaration de Lambert Mende donne ainsi une clef de réponse à plusieurs questions et prétextes relatifs au chaos du Kivu-Ituri, notamment :
– Le prétexte de la menace des FDLR pou le Rwanda
– Le prétexte de la protection des Tutsi congolais contre les FDLR, les congolais, etc.
– La question du massacre des populations congolaises par les FDLR qui sont supposés des alliés des congolais et ennemis de Tutsi,
– La question du fiasco des opérations DDRR (Désarmement, Démobilisation, Rapatriement et Réinsertion des FDLR),
– La question du fiasco des opérations militaires conjointes Amani Leo, Rudia, Kimya, etc.
– La question de la nébuleuse des groupes armés sans objectif clair qui pillulent seulement au Kivu-Ituri et dont l’apparition dans un lieu est souvent un signe annonciateur d’une grande attaque en route. Le cas actuel des Mai-Mai signalés au Sud Lubero où ils s’attaquent aux camps militaires (cas de Luofu et de Kasando).
Il faut donc espérer que le gouvernement Matata tirera toutes les conclusions de déclaration de Lambert Mende et que les parlementaires saisiront cette occasion pour aider le gouvernement Matata à aller jusqu’au bout de la guerre en cours afin de sortir la RDC du traquenard des FDLR –ADF-NALU-LRA-MAI-MAI dans lequel il se trouve coincé depuis 1996. La capture de Bosco Ntaganda est certes nécessaire car il a commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en R.D.Congo, mais elle ne peut pas à elle seule mettre fin à la violence au Kivu-Ituri. Le cas de Nkunda est là comme rappel. Ce qu’il faut, c’est mettre fin une fois pour toutes et dans la transparence aux prétextes CNDP/FDLR/ADF-NALU/LRA /MAI MAI par la force militaire, seul langage que ces différentes milices comprennent.
Que les medias, les ONGs, la société civile tirent aussi les conclusions qui s’imposent dans le traitement de l’information relative aux groupes armés. Continuer à utiliser la nomenclature FDLR/CNDP/M23/ADF-NALU-LRA-MAI-MAI comme des milices autonomes opposées les unes aux autres, c’est apporter de l’eau au moulin des tueurs.
Comme les noms des groupes armés anciens sont utilisés pour couvrir les opérations de pillage et de choc contre les populations congolaises, les congolais doivent corriger leur vocabulaire et se garder de parler des FDLR, ADF-NALU-LRA-MAI-MAI tout simplement parce que la radio okapi, la RFI, la Monusco, etc. l’a dit. La déclaration de Lambert Mende qui met à nu le prétexte CNDP/FDLR est une invitation à changer de nomenclature vis-à-vis des groupes armés qui endeuillent le Kivu-Ituri. L’expression « forces d’occupation et de pillage » paraît plus appropriée pour désigner la nébuleuse des FDLR, CNDP, M23, ADF-NALU, LRA, NALU, MAI-MAI, PARECO, CHEKA, RUDI, RASTA, etc. dans leur configuration et mission actuelles.
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3 juin 2012 : La diversion du feuilleton Bosco Ntaganda fait des victimes à Mambasa
Un éditorialiste des Pères Comboniens dont les congolais saluent le courage exceptionnel et unique venant du monde religieux en ce temps de génocide planifié au Kivu-Ituri, a écrit : « Le mensonge est devenu une arme de guerre » à l’Est de la R.D. Congo. En effet, toute l’édifice de ce qu’on appelle guerre de l’Est de la RDC est basée sur du mensonge, la guerre étant une agression de l’intégrité territoriale de la R.D.C. Aujourd’hui, le plus grand mensonge est de faire croire qu’il y a guerre entre les dirigeants congolais, rwandais, ougandais, Monusco, CNDP, FDLR, M23, Mai-Mai Cheka, PARECO. Depuis 2009, tous les acteurs ci-dessus sont au service de la balkanisation de la RDC voulu par le capitalisme néo-libéral avec les Etats-Unis comme chef d’orchestre et le Rwanda comme D.J. Vu que les minerais stratégiques du troisième millénaire se trouvent au Kivu-Ituri, et que les Tutsi jouent bien leur partition depuis le génocide du Rwanda, les grandes puissances et leurs multinationales intéressées par les minerais susmentionnés travaillent pour que le Kivu-Ituri demeure sous le contrôle du Rwanda et de l’Ouganda, et si possible, qu’il soit peuplé des Rwandais et des Ougandais pour faire durer la fête de l’exploitation.
La situation qui prévaut aujourd’hui en RDC est celle que visaient les parrains de l’AFDL, de triste mémoire, en 1996/1997, à savoir, gérer la RDC à partir de Kigali. Avec le soldat du peuple congolais Mzee LDK, l’enrôlement massif des Kadogo, l’entrée en dance des ex-gendarmes katangais, l’aventure Tutsi était réduite à sa plus simple expression. Contre toute attente, Mzee LDK s’était doté d’une armée congolaise où les tutsi bien qu’aux postes de commandement étaient devenus minoritaires. C’est cette loi du nombre qui permit à Mzee LDK de résister pendant 4 ans. Aujourd’hui encore, la même loi du nombre démographique permet au Kivu-Ituri de résister à l’occupation rwandaise qui ne peut être effective qu’avec un génocide des civils, policiers, et militaires congolais. D’où les massacres en cours en plus de 8 millions des morts congolais que la communauté internationale passe sous silence contrairement aux centaines des morts syriens qui agitent le Conseil de Sécurité de l’ONU.
Depuis 16 ans, les Tutsi cherchent sans trouver le motif déclencheur d’un génocide rapide au Kivu-Ituri pour pouvoir y régner en maîtres. Leur cliché des FDLR est tellement usé qu’il ne réussit plus à justifier l’intervention du Rwanda au Kivu-Ituri car les victimes des FDLR sont des congolais et non des Tutsi que le Rwanda prétend protéger au Kivu. Les massacres de Bunyakiri, Walikale, Masisi, Rutshuru, Sud de Lubero, etc. sont autant d’exemples qui mettent à nu la supercherie du Rwanda mais aussi la complicité du gouvernement congolais qui reste indiffèrent devant des actes d’extermination de sa population. Quand les représentants du peuple cherchent à en savoir plus, le Président de l’Assemblée Nationale Aubin Minaku décrète un huis-clos. Quand les congolais de la capitale cherchent à manifester sa solidarité vis-à-vis des congolais du Kivu, la police disperse la manifestation. Autant de faits qui démontrent la complicité du gouvernement congolais dans le massacre des populations du Kivu-Ituri.
La traque de Bosco Ntaganda s’inscrit ainsi dans la recherche des occasions de diversion pour dépeupler le Kivu-Ituri. Pendant que les medias des néocolonialistes louent la bravoure des soldats congolais formés par les belges à Kindu, au front de Rutshuru, et autour de la ville de Goma, tout le reste du Kivu-Ituri est en feu et en sang, oeuvre du CNDP. En effet, depuis 2007, le Kivu-Ituri est sous le commandement militaire du CNDP. La mutinerie du M23 n’ayant concerné que le Masisi, Walikale, Rutshuru, et le Sud de Lubero, le reste du Kivu-Ituri reste sous la coupe du CNDP. Pendant que l’opinion se focalise sur le M23, le CNDP non mutiné poursuit la sale besogne. Les congolais quant à eux continuent de tomber aussi bien sous les armes des mutins du M23 que sous les bombes des Fardc.
En même temps, des délégations des ministres congolais défilent à Kigali avant d’entrer en fonction. A ce jour, aucun cabinet ministériel du gouvernement Matata n’est entré en fonction, un mois après la composition du gouvernement. En réalité, le gouvernement parallèle fonctionne déjà à Goma et à Kigali. Celui de Kinshasa peut attendre car il ne traitera aucun dossier important.
Le feuilleton Bosco Ntaganda comme celui de Nkundabatware a ainsi été créé pour détourner les yeux des congolais de massacres en cours et du déplacement des populations congolaises. Pour exemple : Le Territoire de Mambasa, en Ituri/ Province Orientale.
Manif de la population de Mambasa contre l’insécurité
Pendant que le feuilleton Bosco Ntaganda occupe le devant de la scène nationale, les congolais de Mambasa en Ituri déplorent les tueries, les pillages, les séquestrations, les tortures qu’ils subissent au quotidien. Les opérateurs économiques Nande sont les plus visés dans ce territoire de Mambasa. L’axe routier Mambasa-Beni, plus spécialement l’intervalle de 45 km allant de Butama (PK 15) à Lwemba (PK 60) est le plus sinistré de la région.
Des forces spéciales composées de plusieurs gangs de 10 personnes chacun opèrent au vu et au su des autorités locales sans se faire inquiéter. La Police et l’Armée congolaises commandées par le CNDP ne protègent pas les populations civiles congolaises. Chaque fois que la population recourt à la police, cette dernière se dit mal armée pour en découdre avec les tueurs non autrement identifiés. De fois, cette police fait semblant d’intervenir. C’est le cas du Commandant de Malutu (PK 56) qui s’était fait ravir son fusil de type AK 47 alors qu’il prétendait intervenir pour sauver une famille en date du 20/05/2012 aux environs de 21h00. Les tueurs qui n’épargnent pas les civils, lui avaient ravi son fusil avant de le laisser partir sain et sauf ! La population de PK 56 a conclu à la complicité entre le commandant de Malutu (PK 56) et les tueurs.
Au Km 26, notamment à SOME, Mr KAKULE avait été mis en prison pour avoir témoigné lors d’une enquête qu’il avait vu de ses yeux les assaillants dans la parcelle de son voisin. La description des assaillants par Mr Kakule contredisait la version de la Police qui voulait attribuer l’attaque aux Mai-Mai.
Un autre cas est celui du Président de la FEC d’une localité pillée qui s’était présenté devant le commissariat de Police de la place pour solliciter son intervention. Le commandant de la police lui demanda de signer une décharge de prise en charge garantissant les frais de l’opération (déplacement, motivation des policiers) et du dédommagement des familles des policiers si ces derniers tombaient sous les coups des assaillants. L’intervention de la police n’avait pas eu lieu car le Président de la FEC ne pouvait pas garantir le dédommagement des familles des policiers au cas où ces derniers étaient tués par les assaillants.
La population congolaise de Mambasa est ainsi abandonnée à son triste sort. Une organisation locale évalue à 142 790 US$ la valeur des biens et argent pillés au cours de la période allant du 12 mars au 30 mai 2012.
L’an dernier en date du 28/08/2011, au Quartier Mirindi, en plein centre de Mambasa, les assaillants avaient attaqués les plus grands commerçants Nande de la place et extorqués des grosses sommes d’argent : Kambale Kivegherya Mangolo (40 000 US$), Kakule Vasale Claude (45 000 US$).
La population de Mambasa exige le départ immédiat de tous les militaires et policiers en poste en Territoire de Mambasa qu’elle juge complices des tueries et des pillages en cours. En attendant, elle recourt à la justice populaire à l’encontre de tout suspect. Les opérateurs économiques de SOME (PK26) quant à eux viennent de lancer une grève de fermeture des magasins jusqu’à ce que la sécurité soit restaurée sur l’ensemble du Territoire de Mambasa et sur l’axe de ravitaillement Mambasa-Beni.
ATIBO MAPASA Justin
Mambasa
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3 mai 2012 : La chasse à Bosco Ntaganda : Nouvel alibi d’attaque des civils et militaires congolais ?
La chasse à Bosco Ntaganda est à l’image de la guerre opaque, sans attachés de presse indépendante, sans briefing quotidien de la part du gouvernement, et sans bilan humain vérifiable qui sévit en RDC depuis 1996, avec son lot des massacres des populations, déplacés internes, pillages des biens, etc. Les déplacés qui ont réussi à atteindre la ville de Goma disent qu’ils avaient fui leurs villages à la suite des tirs à l’arme lourde mais qu’ils sont incapables de dire s’il y a véritablement un combat rangé entre les forces dites loyalistes et les déserteurs fidèles à Bosco Ntaganda. Comme lors des Opérations Rwenzori en Territoire de Beni, les tirs à l’arme lourde ne signifient pas nécessairement qu’il y a guerre ou combat. En effet, les Fardc et les rebelles ADF-NALU tiraient soit à l’air soit contre les populations civiles pour les chasser de leurs maisons et de leurs champs.
Recherché par la CPI
Il se pourrait que cela soit le cas des tirs à l’arme lourde en territoires de Masisi et de Walikale. En effet, les observateurs ne comprennent pas pourquoi la désertion des militaires fidèles à Bosco Ntaganda n’était pas suivie d’un déploiement des troupes loyalistes dans les positions abandonnées. En outre, il faut rappeler que les déserteurs qui assuraient le commandement des troupes partout au Nord-Kivu, avaient emporté avec eux véhicules, armes, et minutions de guerre. A Runyoni-Rutshuru, ils avaient mis, avant leur fuite, les véhicules militaires à feu à la suite de l’annonce que les formateurs américains de l’Africom/Kisangani venaient d’atterrir à Goma. Autrement dit, les militaires congolais qui sont restés dans les positions abandonnées par les déserteurs sont mal armés.
La conséquence de cela est que, depuis la désertion, ils tombent quotidiennement victimes des attaques armées. Ainsi, pendant que les tirs à l’arme lourde font fuir les congolais de Masisi et de Walikale, les militaires et les civils de Beni-Lubero tombent sous les balles des déserteurs. D’où la question de savoir où sont les déserteurs? Comme les multiples opérations parallèles contre les FDLR que les armées de la RDC, Rwanda, Uganda, Monusco, Africom… n’ont jamais réussi à mettre hors d’état de nuire, celles contre les déserteurs risquent ainsi d’être illimitées et sans localisation fixe comme la guerre des américains contre le terrorisme. Ainsi, on pourra annoncer l’existence des déserteurs partout où l’on voudra mener une attaque contre les civils et les militaires congolais dont le grand nombre reste gênant pour les occupants qui souffrent de la loi du nombre pour occuper une Province du Nord-Kivu (59 483 km²) 2,3 fois plus grande que le Rwanda (26 000 km²). Et si on ajoute cela le Sud-Kivu 64 851 Km² soit 2,5 fois le Rwanda, et la Province Orientale 503 239 km² on comprend l’origine du génocide des populations congolaises comme méthode de conquête territoriale.
Si le gouvernement Matata ne change pas de stratégie de combat au Nord-Kivu on risque d’assister à l’exil doré de Bosco Ntaganda au Rwanda comme ce fut le cas pour Nkunda et à la nomination d’un nouveau patron du CNDP pour poursuivre la conquête rwandaise du Kivu-Ituri avec une armée des déserteurs qui bénéficieront d’une nième amnistie présidentielle au nom de la paix du cimetière.
C’est donc une grave erreur de réduire le problème du Kivu-Ituri à l’arrestation de Bosco Ntaganda surtout quand celle-ci est voulue par les mêmes puissances pour qui la guerre du Kivu-Ituri est plus profitable que la paix. La paix du Kivu-Ituri passe par le contrôle des frontières avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, la nomination des commandants patriotes congolais dans les provinces de l’Est et la gestion transparente de la sécurité de l’Est par les élus du peuple, au niveau national, provincial, et local.
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3 avril 2012 : Menaces de la Communauté Tutsi si Bosco Ntaganda est conduit à la CPI
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14 novembre 2011 : Entre Bosco Ntaganda, Laurent Nkunda, Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi, qui doit aller à la CPI ?
Quand la fabrique du mensonge se met en branle, elle met dans le coup les médias dominants et exploite l’amnésie de plusieurs compatriotes, enfermés dans un phénomène de colportage, sans aucune référence aux textes, aux écrits. Nous sommes plusieurs à tomber dans une ignorance crasse, dans une inculture dont nous risquons de payer le prix, à court terme.
La guerre d’agression et de prédation que les forces économiques et financières mondiales mènent en permanence à notre pays est l’une des mieux documentées. Ces forces économiques et financières travaillent en réseau. (C’est le mérite d’Honoré Ngbanda Nzambo (malgré les critiques personnelles que nous pouvons lui adresser à tort ou à raison) d’avoir était parmi les premiers Africains et Congolais à décrire la nature de ces « crimes organisés en Afrique centrale » comme participant d’une guerre conduite en réseau. D’où le sous-titre de son livre : Révélation sur les réseaux rwandais et occidentaux. ») Qui dit réseau dit (entre autres) interconnexion entre plusieurs acteurs. Le livre d’Alain Deneault (avec Delphine Abadie et William Sacher (intitulé Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique) mentionne certains de ces acteurs en dressant, en annexe, la liste des principales sociétés multinationales qu’il cite. Il suffit de lire les noms des membres du conseil consultatif international de Barrick Gold Corporation (USA) pour se rendre compte de l’implication des « acteurs majeurs » dans cette guerre de prédation.
Pour sa part, Pierre Péan, dans Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, cite certains lobbies qui la soutiennent et la financent. Et l’interconnexion entre « ces acteurs majeurs » et « les acteurs apparents », ceux qui sont régulièrement visibles sur le devant de la scène africaine dans les Grands-Lacs, rend inefficace les institutions judiciaires nationales et internationales au point de condamner notre pays à demeurer, pour longtemps, une jungle où la loi du plus fort permet à ces réseaux de réaliser leurs rêves les plus fous sans les limites que peuvent imposer la justice et le droit (justes). Florence Hartmann, dans Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales, explique clairement comment les tribunaux et les cours pénales internationaux sont impuissantés par les « acteurs majeurs » agissant au sein de ces réseaux. Ces derniers entretiennent une violence structurelle aux antipodes de l’appel du « méchant loup Kasaïen » lancé à ses combattants. Cette violence structurelle est mortifère et cela sur le temps.
Et s’il y a une violence suffisamment documentée, c’est celle contre laquelle notre pays est confronté depuis l’assassinat de Lumumba en passant par la guerre de l’AFDL. En dehors des livres susmentionnés, il y a les rapports de l’ONU. Ces rapports ont, entre autres avantages, d’indiquer certains noms des membres des réseaux d’élites prédateurs.
Le rapport Gersony de 1994, enterré par l’administration Clinton, sous l’instigation du Président Rwandais, Pasteur Bizimungu, un Hutu. « L’enterrement du rapport est décidé, selon Jean-Marie Ndagijimana, (ministres des Affaires étrangères du gouvernement rwandais), au Département d’Etat, par George Moore, sous-secrétaire d’Etat pour l’Afrique :- Nous vous aiderons. Mais aidez-nous à vous aider, dit l’Américain. Puis le rapport disparaît. » (P. PEAN, O.C., p. 550) Voilà ! Dans la structuration de la violence, il y a redistribution des rôles. Souvent, il y a instrumentalisation de l’ethnie. Au Congo, « derrière la façade de la guerre ethnique, écrit Slovoj Zizek, nous sont donnés à voir les rouges du capitalisme global. » (S. ZIZEK, Vivre la fin des temps, Paris, Flammarion, 2011, p.232). Fort de ce constat, Zizek écrit : « Mais cela nous amène à ce qui constitue sans doute « la contradiction principielle » du Nouvel Ordre mondial : l’impossibilité structurelle de trouver un ordre politique global qui corresponde à l’économie capitaliste globale. » (Ibidem, p. 239).
Le rapport Kassem de 2001 indique les noms des « nouveaux prédateurs » et de certaines entreprises impliquées dans cette prédation et soutenant les seigneurs de la guerre travaillant pour la balkanisation du Congo. Il n’est suivi d’aucun effet dissuasif.
Le rapport Mapping du 1er octobre 2010 revient sur les crimes commis au Congo de 1993 à 2003. Certains compatriotes ont réussi, une année après la publication de ce rapport, à identifier plus ou moins 400 criminels. Certains d’entre eux sont présents dans les institutions du pays. Ils ne sont pas beaucoup inquiétés par la CPI ou un quelconque tribunal international.
En juillet 2009, la FIDH dresse un dresse un rapport de 41 pages intitulé « République démocratique du Congo. La dérive autoritaire du régime ». Deux ans après, le Bureau Conjoint des Nations Unis aux Droits de l’homme vient publier un rapport de 25 pages sur les Droits de l’homme et les libertés fondamentales en période pré-électorale en République démocratique du Congo. Ces deux rapports ont des similitudes incroyables. Tous les deux dénoncent les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales par le pouvoir en place dans notre pays aux dépens des textes légaux. Ils décrient l’instrumentalisation de la justice et des services de sécurité au profit du pouvoir en place au Congo.
Il est quand même drôle que les acteurs de la violence structurelle étant connus depuis la guerre de l’AFDL (et même depuis l’assassinat de Lumumba), la fameuse communauté internationale et quelques élites « illuminées » de notre pays puissent chercher à dénicher quelques boucs émissaires après l’appel de Monsieur Tshisekedi à « terroriser les terroristes ». La logique aurait été qu’elles, luttant contre « le terrorisme », fassent d’Etienne Tshisekedi et de ses fidèmes combattants leur allié…Non. Que du contraire ! Elles font comme si la légitime défense était un crime en droit international ! Le monde à l’envers!
Malheureusement, plusieurs de nos compatriotes sont tombés dans le colportage. (Ils colporte ce que relatent les médiamensonges, propriétés de certaines multinationales impliquées dans la guerre de prédation chez nous.) Rares sont encore ceux et celles d’entre nous qui ont encore le temps et le désir de se documenter, de lire et de s’informer sur l’histoire du cinquantenaire de notre indépendance politique. Le fanatisme et le fondamentalisme alliés à une bonne dose d’amnésie sont en train de causer des dégâts sérieux dans notre communauté.
Il arrive même que certains d’entre nous lisant des ouvrages sérieux ou regardant des documentaires aussi sérieux que « Le conflit au Congo. La Vérité dévoilée » ou « Meurtre à Kinshasa. Qui a tué Laurent-Désiré Kabila », ils continuent à plébisciter « les acteurs apparents » des réseaux de prédation de notre pays comme étant les acteurs incontournables de notre devenir collectif sans renoncer à l’instrumentalisation de l’ethnie !
Dieu merci ! Les minorités averties et agissantes ont compris. Les véritables Patriotes-Résistants Congolais, par exemple, n’ont plus l’ethnie ou la tribu comme référence. Ils luttent au nom de la Mère-Patrie. Ils font désormais partie de ces minorités agissantes d’où viendra notre émancipation de l’impérialisme et du néocolonialisme aux abois…
J.-P. Mbelu
Brussels-Belgïe
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23 mars 2010 : Bosco-Ntaganda défilera-t-il à Kinshasa le 30 juin 2010 ?
Selon des sources proches de militaires rwandophones de l’ex-CNDP, le Général Bosco Ntaganda aurait reçu comme tous les caciques du régime de Kinshasa une invitation à défiler à Kinshasa à la tête des troupes rwandophones actuellement déployées à l’Est de la R.D.Congo le jour de la commémoration du 50 ième anniversaire de l’Indépendance de la R.D. Congo.
Pour Kinshasa, ce geste démontrerait à la face du monde et de tous les congolais qui parlent d’occupation rwando-ougandaise de l’Est du pays, que la guerre d’agression et d’occupation est belle et bien terminée et qu’il n’y a qu’une seule armée en R.D. Congo avec comme unique commandant suprême, le Raïs Joseph Kabila.
Selon les mêmes sources, le Général Bosco Ntaganda chercherait à décliner cette invitation de Kinshasa. Les observateurs pensent qu’il ne veut pas se faire arrêter par Kinshasa pour le compte de la CPI. En effet, le jeu par lequel le Général Laurent Nkunda s’était fait cueillir comme un fruit mûr à Gisenyi (Rwanda) peut être aussi utilisé pour le tombeur de Nkunda. Le fait que Bosco Ntaganda soit encore en liberté aujourd’hui terni l’image des régimes de Kigali et de Kinshasa qui voulaient troquer la tête de Nkunda contre un chèque à blanc de pacificateurs de la Région des Grands Lacs Africains. Le fait que Laurent Nkunda ait été remplacé par Bosco Ntaganda reste un petit caillou dans les souliers de Joseph Kabila et de Paul Kagame pour ce qui est de la promotion de droits humains et de la justice internationale.
Selon les mêmes sources, certains acolytes de Bosco Ntaganda , en l’occurrence, le Colonel MAKENGA (Bukavu ), le Colonel RWARIMBERE (Rutshuru), et le Colonel BISAMBAZA (Lubero) proposeraient d’utiliser une clause des Accords d’IHUSSI pour expliquer autrement l’absence de leur maître aux cérémonies du 30 Juin 2010 à Kinshasa. En effet, selon une clause des Accords d’IHUSSI, les troupes de l’ex-CNDP ne peuvent pas quitter l’Est de la R.D.Congo. Mais cela veut-il dire aussi qu’elles ne peuvent pas non plus participer à un défilé de deux heures à Kinshasa et rentrer à l’Est du pays ? Sommes-nous toujours en présence d’une même armée ou de deux? That’s the question !
Nous espérons que le Général Bosco Ntaganda et ses troupes changeront d’avis pour défiler dans la capitale congolaise le 30 juin prochain afin que le monde et les congolais de la capitale voient les visages des guerriers qui règnent sur l’Est du Pays.
.Correspondance particulière de Rutshuru
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26 Décembre 2009 : Butembo : Un officier CNDP sort de force 5 criminels Tutsi de Prison
La ville de Butembo n’a pas passé un Noël apaisée. Cela n’est pas une surprise car depuis le mois de mars 2009, date qui correspond aux accords de paix entre Kinshasa et le CNDP, la paix au sommet peine à s’étendre aux populations civiles à la base qui vit dans les pleurs et les grincements des dents. Pour la population civile, l’accord d’Ihussi (Goma) ressemble à une cession pure et simple du Nord-Kivu au CNDP. En effet, tous les officiers militaires qui commandent l’armée au Nord-Kivu sont des rwandophones issus du CNDP avec à la tête Bosco Ntaganda recherché par la CPI. Les autorités politiques et administratives qui s’expriment sous le sceau de l’anonymat se disent impuissants devant cette architecture militaire du CNDP qui donne l’air d’utiliser l’accord de paix avec Kinshasa pour poursuivre autrement la guerre de Laurent Nkunda ! Seul l’avenir nous expliquera le pourquoi de la recrudescence de la violence au Nord-Kivu après les accords d’Ihussi (Goma).
Le coup de force du 24 Décembre à la prison centrale de Kakwangura/Butembo démontre en effet que les officiers du CNDP sont au-dessus de lois de la République et des institutions de la Province. Ce sont eux qui font la loi au Nord-Kivu. Les unités issues du CNDP sont non seulement bien équipées mais aussi bien payées. Cette différence de traitement explique aussi la supériorité militaire des anciens militaires CNDP par rapport aux militaires congolais dans l’exercice de leur fonction. Ainsi un officier du CNDP peut désarmer les gardiens de la prison centrale de Butembo, garder en détention provisoire la directrice de prison, trier des criminels Tutsi parmi les autres prisonniers et s’en aller avec, sans que l’Administrateur du Territoire, le Maire de Ville, le Gouverneur de Province et la haute hiérarchie politique et militaire de Kinshasa n’en disent mot. Il en est déjà ainsi des massacres des populations civiles au Nord-Kivu comme au Sud-Kivu, les autorités politiques et administratives se taisent pour ne parler que de cinq chantiers, de la paix retrouvée à l’Est du pays, et j’en passe.
Le Quartier de la Prison Centrale de Butembo/Kakwangura
Voici les faits du coup de force du spectaculaire du Jeudi 24 Décembre 2009. Aux environs de 16 h, heure de Butembo, un officier militaire rwandophone venant de Kanyabayonga et qui serait chargé des opérations de la zone qui va de Kanyabayonga à Iringeti (selon certains) ou de la Zone appelée « secteur Nord » (selon d’autres), arrive à la prison de Kakwangura dans une jeep remplie des militaires armés jusqu’aux dents avec des fusils d’assaut, des lances roquettes, etc. Sans tarder, ses militaires encerclent le bâtiment de la prison de Kakwangura. Cet encerclement est suivi du désarmement des policiers de garde. La directrice de prison ainsi que les autres agents gestionnaires de ce centre pénitencier sont mis en détention provisoire avec interdiction de communiquer avec l’extérieur. Toutes ces précautions du hold-up ayant été exécutées à la lettre, l’officier militaire dirigeant l’opération entame le triage de 5 prisonniers Tutsi tous arrêtés au Sud de Lubero pour divers crimes. D’après nos sources qui ont requis l’anonymat, parmi les 5 prisonniers Tutsi libérés il y avait le Capitaine Karajika Innocent poursuivi pour meurtre, l’Adjudant Bushiri et le Lieutenant BAGABI tous deux poursuivis pour violation des consignes, et un soldat de rang du nom d’Eric Mwana Djuma poursuivi pour viol des femmes. Le nom du cinquième pensionnaire libéré n’était pas encore connu de nos sources. La spéculation est ainsi répandue en ville de Butembo que le cinquième bandit libéré pourrait être celui qui avait été capturé la veille lors de l’opération bâclée contre la résidence du commerçant NGULU qui a eu la vie sauve parce qu’il n’était pas chez lui. Le cinquième prisonnier libéré de force peut ainsi avoir été celui qui aurait provoqué le coup de force pour éviter qu’on ne le présente au public comme la population le demande et enfin mettre un nom et un visage derrière le monstre derrière les assassinats dans la ville de Butembo. Il n’y a que les autorites judiciaires qui peuvent éclairer la lanterne de la population sur l’identité de l’assaillant capture chez le commerçant NGULU. Etait-il toujours en prison, oui ou non, et quand sera-t-il présenté au public ?
Prison Centrale de Butembo/Kakwangura ( Photo d’Archives BLO)
D’après la directrice de prison Mme NGOMBA ILUNGA interrogée par Radio Moto de Butembo, sans la coopération des policiers gardant la prison, Butembo aurait assisté à quelque chose de plus dramatique, tellement les militaires venus de Kanyabayonga étaient décidés à réussir leur opération. Quant à la suite à réserver à ce coup de force, la directrice remet tout à l’hiérarchie, une hiérarchie qui jusque n’a même pas réagit à cette nouvelle qui s’est répandue à travers la ville comme une trainée de poudre.
Quelques heures après le coup de force à la prison centrale de Butembo, les habitants du centre ville étaient précipités dans leurs lits vers 21h, interrompant ainsi leur réveillon de Noël, suite aux crépitements des balles partis du quartier commercial.
Après c’était le tour du quartier KITULU où les bubolais étaient réveillés de leur sommeil vers 3h du matin par une salve des balles partie de la résidence du Coordonnateur de l’ONG locale « CEPROSSAN ». Au matin de Noël, on apprendra qu’une maman de cette résidence avait été blessée à l’épaule par les assaillants et que plusieurs biens de grande valeur avaient été emportés !
Ces événements tristes du 24 Décembre préparaient d’autres plus tristes encore le jour de Noël, à savoir l’assassinat crapuleux de l’étudiant Jean-Louis Kambale (27 ans, G3 en Gestion des Entreprises) à Katsya et l’écrasement du Jeune Samuel Mumbere (15ans) sur l’avenue président, intersection avec l’avenue du Centre, par un chauffeur qui avait probablement noyé ses soucis dans un verre de bière de trop.
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