





Génocide du Peuple Nande !
Arrêtez de provoquer le peuple par des arrestations inutiles!
En consultant mes messages ce matin, j’ai été surpris d’apprendre que les services de sécurité ont arrêté hier soir le musicien de Raga Yira, Mayaya. D’autres alertent sur l’éventuelle arrestation de Mr Yotama dans les heures qui suivent ! J’ai été tellement choqué par ces nouvelles que je me suis exclamé : Arrêtez de provoquer la population !
Jusqu’à présent, je ne connais pas encore le crime qu’on leur reproche. Mais les connaissant, je serais déçu si je venais d’apprendre qu’ils seraient des ADF (oh excusez-moi, le chef Saambilii Bamukoka persiste et signe que les tueurs de Beni ne sont pas des ADF).
Savoir diriger c’est savoir discerner ! Et savoir discerner c’est savoir écouter son peuple ! Et savoir écouter c’est s’abstenir de toute parole, de tout geste, de tout acte qui touche aux symboles sacrés d’un peuple.
A considérer les événements qui sévissent aujourd’hui dans le Grand-Nord, notamment à Beni et à Butembo, je crois que le régime a perdu une des facultés importantes pour diriger, à savoir l’écoute !
Point n’est besoin de le rappeler : le 13 août dernier il y a eu des massacres à Beni dans le quartier périphérique de Beni et qui ont coûté la vie à au moins 127 personnes. La population a crié leur ras-le-bol. Et pour la première fois, des populations sont parties des villes et cités environnantes pour pleurer avec leurs frères et sœurs à pieds jusqu’à Beni ! Mais le régime a empêché ces populations de pleurer leurs frères et sœurs ! Ils ont touché là à un symbole : le deuil !
Mais cela ne s’est pas arrêté là ! Le régime a décrété un couvre-feu que la population a refusé d’observer. Elle s’est exprimée à travers des réseaux sociaux pour expliquer son refus ! J’en ai trouvé un de très parlant dans cette conversation de deux enfants:
– Les assaillants sont entrés en ville en pleine journée ! Où étaient les forces de l’ordre ? S’interroge un enfant.
– Et son camarade de répondre : ils marchaient derrière, loin derrière les assaillants. Et ils sont arrivés le matin quand les assaillants étaient partis !
– Alors, conclut l’autre : nous n’allons pas couvrir le feu ; nous allons l’allumer pendant que nos forces sont dans la forêt ! Ainsi, l’ennemi n’entrera plus en notre insu. Sinon, l’histoire nous accusera de n’avoir pas veillé!
Alors la population est descendue dans la rue non seulement la nuit mais aussi dans la journée pour faire entendre sa voix ! Mais là non plus le régime n’a pas écouté. En revanche, il a fermé ses oreilles et étouffé cette voix par des arrestations, des crépitements des balles, des hélicoptères dans l’air, loin des champs où vit l’ennemi depuis plus de deux ans !
Comme si cela ne suffisait pas, le régime commence maintenant à toucher à des symboles. Ces symboles ne se fabriquent pas ! Ils ne sont pas faits de main d’hommes ! Ils naissent comme tout homme, mais au fil de temps, ils deviennent des monuments, des phares au milieu de la cité ! Leur parole draine des foules ! S’en prendre à eux c’est allumer un feu qui sera par la suite difficile à maîtriser !
Alors, arrêtez de provoquer la population ; mais écoutez sa voix ! Vous êtes avertis !
Kasereka Ndioka
Butembo
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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