





L’après-midi de mercredi était très agité à ALUNGUPA, localité située en groupement Malambo, dans le Secteur de Ruwenzori, à environs 25 Km-Est de Beni-ville. A la base de cette agitation, l’assassinat en plein jour du manutentionnaire Jean de Dieu KASIDI (37 ans, père de 2 enfants), par un militaire-FARDC de la 2e Brigade, déployés dans cette localité située après le pont Semuliki sur la route Beni-Kasindi.
Vue du pont Semuliki, route Beni-Kasindi
C’était au tour de 15h00, heure locale, lorsque ce tueur de l’armée régulière a tiré à bout portant sur ce civil innocent, lui logeant une balle au coup. La victime a succombé sur le coup. La seule faute commise par ce paysan est d’avoir refusé de partager sa cigarette avec cet homme de troupe qui la lui demandait sans moindre courtoisie. Cet acte a ravivé la colère de la population qui a réussi à mettre la main sur l’assassin. Elle l’avait conduit au Bureau de la police pour qu’il ne se sauve. Mais, pour ajouter l’insulte à la blessure, le Commandant du Bureau de la Police a refusé de détenir le Fardc tueur et d’autre part, les militaires-FARDC d’Alungupa ont voulu par une preuve de force sauver leur collègue de mains de la population qui s’était bien comportée en laissant en vie le militaire tueur.
Devant cette non-violence récompensée en monnaie de singe, la population a saccagé les locaux de la police (Bureau, cachot,…), celui de l’ANR (Agence Nationale de Renseignement) avant de mettre en feu les dix casernes des militaires déployés dans la localité. Personne ne pouvait réussir à contenir les milliers de manifestants en colère, jusqu’à ce que la hiérarchie-FARDC vienne récupérer le criminel et son complice. Les deux ont été remis à l’Auditorat de Beni le jeudi dernier pour qu’il réponde de leurs actes devant la justice militaire.
Aperçu de Bâtiment de l’Auditorat Militaire de Beni
A en croire le Major MAKELELE SUMAILI, Auditeur près le Tribunal Militaire de Beni qui s’est confié au Président de la Société Civile Territoire de Beni, un dossier judiciaire vient d’être ouvert ce vendredi en charge du criminel présumé et son collègue qui avait assisté à son forfait sans l’en empêcher.
Le constat est le même : Les militaires congolais déployés dans la région sur le compte de l’opération Amani Leo, sont les auteurs des graves violations des droits humains auprès des paisibles congolais qu’ils sont censés protéger contre les hypothétiques rebelles étrangers ADF/NALU. Le fait que cette insécurité entretenue par l’armée régulière perdure dans l’impunité fait conclure à un génocide en cours qui viserait le dépeuplement de la région au profit des retournés du Rwanda et de l’Ouganda. Notez que ces retournés , contrairement aux congolais, jouissent de la protection et de la sollicitude de cette même armée, des ONG onusiennes, de la Monusco, etc.
Obède Bahati
Beni
©Beni-Lubero Online





