





Les Assassinats et aux autres violations des droits humains des civils congolais par les militaires Fardc intégrés dans les villes, cités, villages, zones minières continuent d’endeuiller Beni-Lubero sans que les autorités dites compétentes ne prennent des mesures appropriées pour y mettre fin. Au Contraire, c’est la population civile victime qui continue d’être accuser d’être à l’origine de son propre malheur. Cette population civile qui fait les frais des tueurs est accusée de posséder des armes qu’elle doit échanger contre 50 US$ l’arme pour avoir la paix. Au lieu de désarmer les tueurs en tenue militaire, on s’acharne contre la population civile autochtone. Pourtant la réalité sur terrain démontre le contraire à tout observateur sérieux. Les tueurs des civils congolais sont pour la plupart des militaires engagés dans les opérations très médiatisées pour la consommation occidentale telles que Kimya I, Kimya II, Rudia, Amani Leo, etc.
La dernière preuve de l’incrimination des militaires vient du quartier Kyavuyiri, Commune de Bulengera, en ville de Butembo. Les Gardes du Corps de l’inamovible Général Mayala Vainqueur, Commandant de la Huitième Région Militaire du Nord-Kivu depuis l’insurrection de Nkunda, ont lâchement abattu à bout portant Mr Kasereka Mukohe Faustin (50 ans) à 300 m de son domicile.

R.I.P.
Faustin Kasereka MUKOHE (1960 – 7. 3. 2010)
Les présumés assassins de Kasereka Mukohe sont arrivés de Goma dans la suite du Général Mayala le samedi 6 mars 2010 dans le cadre de l’opération conjointe Fardc-Monuc Amani Leo. Moins de 24 h après, en lieu et place d’Amani Leo, c’est la mort, les pleurs, les jambes fracassées, les extorsions d’argent et d’autres biens de valeur. Tous ces crimes étaient commis à quelque 200 mètres du Q.G d’Amani Leo établi à l’Hôtel Auberge, Butembo. Les gardes du corps ont donc tué un civil innocent à un jet de pierre du bureau du Général Mayala comme s’il s’agissait d’un crime organisé. Cet assassinat odieux dans le périmètre de l’Auberge de Butembo met de nouveau à nu le gros mensonge de l’imputation des assassinats et autres violations des droits humains aux seuls et hypothétiques FDLR. La recherche de l’identité et mobiles des tueurs impunis qui répriment violemment les populations civiles de l’Est de la R.D. Congo, pointe toujours dans la direction des autorités compétentes de la RDC et de la Communauté Internationale représentée au Congo par la Monuc.

Nous sommes dimanche 7 mars 2010. Il n’est que 20h00, heure de Butembo. Les groupes électrogènes qui éclairent le quartier sont encore en marche, ce qui donne l’impression aux habitants du quartier que l’heure des tueurs n’est pas encore arrivée. Erreur d’appréciation car certains bandits du Kivu n’ont plus peur de la lumière. Ils commettent des crimes en plein jour, au vu et au su de tous ! En effet, après 20h00, heure locale, les fins limiers du Quartier Muchanga, Cellule Kyavuyiri constatent un va-et-vient de quatre militaires surarmés dans l’avenue qui relie le quartier Muchanga à la cellule Kyavuyiri, à une vingtaine des mètres du pont Saghasa. A 20h50, ils voient ces militaires se positionner sur la clôture de Mr Samu Kasumbakali, de la famille de Mwami Kalemire. Un moment ils pensent que le Chef Kalemire serait dans les parages et que ses militaires assureraient sa securité. Mais tel n’est pas le cas ! Cinq minutes plus tard, ces fins limiers assistent à partir de leur point d’observation au passage à tabac de la première victime qui n’est autre qu’une fille du quartier, Mlle Edith LUSAMBO. Celle-ci était sortie pour accompagner une amie venue lui rendre visite. Au retour, elle est tombée entre les mains des assassins. Sans tarder, Edith est dépouillée de tout ce qu’elle pouvait avoir sur elle. Quand les assassins comment à la dépouiller de ses vêtements pour la violer, Edith trouve la force de crier au secours. Les assassins font crépiter des balles pour l’effrayer et pour dissuader les voisins de lui venir en aide. Au même moment, un papa surnommé ROITELET qui se précipitait chez lui après le crépitement des balles, tombe dans le même filet. Les assassins sautent sur lui abandonnant Edith en sanglots. La fouille de Papa ROITELET permet à Edith de s’éclipser dans un champ des haricots non loin du lieu du crime. Incroyable mais vrai, les plantes des haricots ont réussi à dissimuler la présence d’Edith aux yeux des tueurs. De sa cachette de fortune, Edith assiste au dépouillement de papa Roitelet de tout ce qu’il avait. D’autres victimes tomberont dans ce même filet non loin de l’Auberge Butembo en l’espace d’une vingtaine des minutes.

Lieu du crime en Cellule Kyavuyiri

A 21h10’, papa Faustin Kasereka Mukohe revenant de la ville à moto tombe lui aussi dans les filets de tueurs. Il l’oblige de parquet sa moto au bord de la route. Faustin obtempère, croyant qu’il avait à faire à des patrouilleurs. Sans tarder, les tueurs l’entourent et l’oblige à donner tout ce qu’il avait comme argent et biens de valeur. De constitution robuste, Faustin n’a pas voulu cédé aux menaces des bandits. Au contraire, il engage une discussion avec eux. C’est pendant cette discussion qu’un de 4 présumés assassins lui logera deux balles dans ses hanches. Le vaillant Faustin tombe et saigne abondamment. Devant le corps de Faustin gisant dans son sang, les assassins prennent peur. Ils essaient de prendre sa moto de marque « Freedom » mais n’arrivent pas à la faire démarrer. La moto de Faustin continue et réussit la résistance aux présumés assassins. Pris de peur, les 4 présumés assassins monteront tous acrobatiquement sur une même moto pour s’éloigner du lieu du crime. Edith qui a suivi ces événements de sa cachette ne se lèvera que quand les jeunes du quartier arriveront sur le lieu du crime pour porter secours à Faustin. Dépêché au centre hospitalier WANAMAHIKA, les médecins de garde voyant la gravité de son cas, demanderont que le blessé soit plutôt dépêché à l’hôpital général de MATANDA. Il est trop tard. Faustin succombera à ses blessures en cours de route.

Selon les témoignages recueillis de l’Auberge par les fins limiers de BLO, les assassins sont des militaires de la garde du Général Mayala. Ils auraient abandonné leur poste pendant toute la journée du dimanche pour s’acclimater chez une femme libre arrivée récemment dans le coin et qui est soupçonnée de vendre de la drogue à part son commerce officiel de la bière. Parmi les éléments irréfutables qui lient les assassins à ce débit de drogue et de boisson, il y a la moto utilisée par les 4 assassins et quelques cartouches laissées derrière eux. Aussi, les gardiens de l’Auberge témoignent avoir vu une moto couverte de sang au parking de l’Auberge, une preuve que les tueurs sont bel et bien logés à l’Auberge.

La population bubolaise est sous le choc et espère que ces présumés assassins seront arrêtés et traduits en justice. S’il s’avère que ces présumés assassins sont engagés dans le Programme Amani Leo, le temps serait venu pour sécuriser autrement les populations civiles de toute la région. Les ONG locales et internationales ne cessent de dénoncer les Fardc intégrés, autrement dit, les Fardc issus du CNDP, comme auteurs des violations graves des droits humains au Kivu. Il est temps que le gouvernement congolais prenne ses responsabilités car la patience du peuple congolais atteindra un jour sa limite.
Pour les dirigeants locaux, il est étonnant qu’aucune initiative ne soit encore prise dans les communes et quartiers pour sécuriser les bubolais et leurs biens après près de deux ans de calvaire.
La dame chez qui les présumés assassins se seraient retranchés toute la journée durant avant d’opérer, repose la question des infiltrés- éclaireurs dans les villes, cités, et villages de Beni-Lubero. Ces infiltrés-éclaireurs rachèteraient des fermes, des villas ou des maisons un peu partout dans la région et les utilisent au moment venu, comme point de chute des clandestins armés qui endeuillent toute la région. Une vigilance tous azimuts de la population, et surtout des opérateurs économiques du secteur immobilier est de rigueur. Autrement, le commerce que les beniluberois connaissent mieux que quiconque pourrait devenir le vecteur d’une infiltration dangereuse pour la région. Avant de vendre une concession, une villa ou une maison à quelqu’un, il s’avère nécessaire de bien vérifier bien son identité, sa profession, son commerce, etc. Autrement, la série des assassinats continuera à dépeupler Beni-Lubero de sa jeunesse au profit de l’occupant.

Au domicile de la victime Faustin Kasereka
La victime de ce dépeuplement que nous déplorons aujourd’hui, à savoir Mr Faustin Kasereka Mukohe est né en 1960, à Isale-Mutendero. Il avait donc 50 ans d’âge. Veuf depuis quelques années, Papa Faustin laisse lui 3 enfants, toutes filles orphelines de mère et de père. Faustin, l’illustre était chauffeur international pour plusieurs sociétés de Beni-Lubero. Il était un habitué de la route Butembo-Mombasa (Kenya) via Kampala (Uganda) et Nairobi(Kenya). Lui qui avait toujours bravé le grand banditisme des routes du Kenya et de l’Ouganda, a tiré sa révérence à 300 m de chez lui sans démérité en essayant de faire raisonner des inciviques qui prétendent travailler pour le retour de la paix à l’Est du Congo.
Adieu Faustin ! Que ton âme repose en paix !
Kakule Mathe
Butembo
©Beni-Lubero Online





