





Encore un assassinat commis par un policier congolais au Centre d’Enrôlement de Vulindi en ville de Butembo ce Jeudi 9 juin 2011. Les policiers déployés dans les centres d’enrôlement s’avèrent être des tueurs et des agents d’une insécurité organisée à Beni-Lubero, sans doute pour décourager les beniluberois à s’enrôler massivement. Mlle Kavugho SIFA (20 ans) vient d’en faire les frais.
Il était 13h00, heure de Butembo. Un de deux policiers commis à l’insécurité des centres d’enrôlement abandonne son poste pour la parcelle en face du Centre du Centre d’Enrôlement de Vulindi. Il commande comme tout gentleman quelques bouteilles de bière de bananes appelée « KASIKSI » en Kinande. Une facture de 400 FC soit 0,4 US$ lui est présentée. Le Policier sort de sa poche les 400 FC. Une seconde après, le policier demande à Mlle SIFA de lui remettre ses 400 FC. La première réaction normale de la vendeuse SIFA est de dire non car cet argent ne lui appartient pas. Le Policier décide de tirer sur SIFA dans le dos. SIFA tombe et meurt sur le champ ! Pour 40 centimes de dollar américain, le policier congolais donne la mort. Pour montrer que les 40 centimes n’étaient qu’un prétexte, le policier tueur n’a pas pris les 40 centimes de mains de sa victime avant de s’enfuir. Il avait une mission du tuer. Son compagnon resté au poste s’est enfui aussi comme s’il était complice.
Les Journalistes recueillent les témoignages des parents et voisins de Feu Kavugho
Comme la cellule Vulindi est voisine de la cellule de Furu, les premiers qui ont accouru au lieu du crime n’étaient autres que les parlementaires debout de FURU. Ils y ont rencontré le corps de la jeune fille gisant dans son sang. Sur le lieu, il y avait un député provincial du Nord-Kivu du nom de Jeannot Lukambo. Les habitants du quartier ont aussi accourus. Folle de colère mais aussi d’impuissance devant le corps sans vie de la jeune dame sur le sol, la foule a tabassé le député Provincial Jeannot Lukambo en criant que l’assemblée provinciale est complice des tueries des civils et qu’elle n’a jamais rien fait pour la population. Le député Provincial n’a pas voulu tenir à son rang d’honorable devant la menace de jet des pierres. Il s’est éclipsé dans la bananeraie pour prendre le large.
Sur le lieu du crime, des pneus ont été brulés en signe de colère. Le hangar des policiers était démoli et mis en feu!
La trace de la balle assassine au dos de Feu Kavuo!
Cherchant un responsable de la mort de Mlle SIFA, la population de Vulindi appuyée par les parlementaires de FURU a pris la décision de faire de la CENI le responsable de cette bavure. Pour la foule, la CENI ne fait rien pour sécuriser les électeurs. C’est ainsi qu’une expédition punitive de la CENI est partie de Vulindi au Nord de la Ville de Butembo pour le quartier VUNGI où se trouve le bureau central de la CENI. Avec des morceaux de bois, des feuilles vertes aux cous et aux hanches, des pierres comme des intifadistes, cette expédition en colère a traverser la ville avec comme objectif d’incendier le bureau central de la CENI. Lors de leur marche de colère, les slogans de toujours contre le régime de Kinshasa étaient scandés : « Kabila zoba atarudi Rwanda, Ba polisi bana zani batatumaliza ! Wangoye wa Mai-Mai wako njiani ! Wa Mai-Mai watatupigania na kutuchunga»
Les manifestants se dirigent vers le bureau central de la CENI de Butembo
Ceux qui n’avaient pas encore appris la nouvelle, ont pensé à une incursion des Mai-Mai dans la ville pour en découdre avec les policiers issus du CNDP. En effet, la tension connue dans la ville se trouve entre les policiers issus des Mai-Mai qui sont clochardisés et ceux issus du CNDP qui jouissent de tous les avantages du métier. Craignant un affrontement entre ces deux factions de la police, plusieurs magasins ont fermé avant l’heure pour protéger leurs biens.
L’impunité observée dans les cas des premiers policiers qui ont semé la mort dans les centres d’enrôlement et dans les rues de la ville fait dire aux bubolais que ces policiers tueurs remplissent une mission reçue de leur hiérarchie. Le parlement national, l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, le gouvernorat du Nord-Kivu, l’administrateur du Territoire de Butembo, le Maire de la ville de Butembo, tous assistent silencieux au carnage dans les centres d’enrôlement de Beni-Lubero. La population conclut qu’il s’agit d’une insécurité organisée pour un but. C’est ainsi que la population demande le droit de porter des armes pour se sécuriser contre les policiers et les militaires congolais. C’est cela l’ironie de la sécurité en RDC. Elle est la chose la moins partagée entre les congolais !
Adieu Kavugho! Repose en paix dans la terre de nos ancêstres!
Tembos yotama
Butembo
©Beni-Lubero Online





