





La cité d’Oïcha est restée sous tension ce mardi 20 juillet à la suite de l’assassinat ignoble de Madame MASIKA NDALIKO Chantal (29 ans) vers 2h00 du matin par des hommes en armes et en treillis militaire Fardc et policiers PNC. L’illustre disparue était mère d’un enfant, enseignante à l’Ecole Primaire MALEKI, mariée à Kambale KAKOKO, résidente sur 15, Avenue MWANGAZA, Cellule des Ecoles, Quartier PAKANZA, Cité d’Oïcha.

Feu Masika NDALIKO Chantal de son vivant
Les génocidaires ont fait irruption au domicile de la victime pour la réveiller de son sommeil par des coups de pieds à la porte de la maison qui n’arrivait pas à céder. A haute voix, les malfrats demandaient au mari de la victime de se rendre. Notez que le mari de la victime est le Préfet de l’Institut MABASELE à MAVIVI. Dans la panique, Mme Masika a ouvert la fenêtre de sa chambre pour dévisager les malfrats. C’est alors qu’elle a constaté que c’étaient des militaires et des policiers. Elle a criée très fortement pour demander le secours des voisins, en disant que des hommes en armes étaient devant sa porte. Se sentant découverts et craignant l’arrivée d’un secours des voisins, les malfrats qui n’avaient pas réussi à forcer la porte, ont tiré pêle-mêle plusieurs coups de balles à travers la fenêtre entrouverte. Mme Masika attrapera une de ses balles dans sa poitrine et elle en ait décédée sur le coup.
Son époux qui était la plus grande cible des militaires tueurs a été sauvé par les cris de sa femme qui a malheureusement pris sa place. Tout s’est passé très vite. Quand les voisins se sont réveillés, l’irréparable était déjà commis et les tueurs avaient déjà pris le large dans l’obscurité.
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Selon les habitants du quartier, plusieurs policiers et militaires avaient déjà extorqués plusieurs biens de valeur aux passants pendant les heures vespérales de lundi. Pour les habitants du quartier, ce fait signifie que c’était le tour de leur quartier à goûter à la mort distribuée par l’armée et la police, et cela dans toute impunité.
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Un policier du nom de MANDIKE, commis à la garde de la station de Carburant LUBENDA qui avait abandonné son poste à 22 heures sans autorisation de sa hiérarchie a été retrouvé vers 5h00 du matin endormi devant la porte de Monsieur Kambale VENANT, à moins de 100 mètres du lieu de crime. Il était armé, balle en chambre et sérieusement ivre ou drogué. Il aurait été vite récupéré par son Etat-major juste avant que le quartier ne se mette en ébullition, barricadant les routes, brulant des pneus, et jetant des pierres aux policiers déployés dans le quartier pour contenir les manifestants en colère.
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Les manifestants, parmi eux plusieurs écoliers, élèves et étudiants, exigeaient la démission de toutes les autorités administratives, policières et militaires d’Oïcha estimant que celles-ci ont failli à leur mission de sécurisation des Civils et leurs biens.
La Cité d’OICHA était fantôme toute la journée de mardi. Les Boutiques, Magasins, officines pharmaceutiques et alimentations étaient fermés. Le transport local a été également paralysé. Les manifestants menaçaient d’amener la dépouille mortelle au Bureau de l’Administrateur de Territoire qui est jugé incompétent.

Chef-Lieu du Territoire de Beni à OïCHA, Cité Fantôme ce mardi 20 juillet 2010
La Société Civile Coordination Territoriale de Beni ainsi que les ONG des Droits Humains de la place demandent l’implication de l’Auditeur Militaire dans cette affaire pour que non seulement le policier ou le militaire suspect soit déféré devant lui, mais surtout pour que des enquêtes sérieuses devant aboutir à établir les responsabilités soient menées pour ce cas et tous les autres cas d’assassinats dont la population du Territoire de Beni est victime.
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Correspondance Particulière d’Oïcha
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©Beni-Lubero Online





