





Alors que les audiences d’instruction du procès des présumés assassins de notre confrère Patient MONTIGOMO CHEBEYA se poursuivent, l’insécurité entretenue par les Fardc est loin d’être endiguée dans la Ville et le Territoire de BENI. Les observateurs se demandent s’il s’agit d’un terrorisme d’Etat et pour quel motif l’Etat congolais s’en prendrait aux paisibles congolais de la ville et du Territoire de Beni.
Pas plus tard qu’hier Vendredi 16 avril 2010, Madame SIDONIE NYEPANDA (47ans) et mère de 4 enfants, résidente du Quartier KASABINYOLE, en Commune de Ruwenzori et vendeuse des beignets, a été assassinée quand elle sortait de sa parcelle vers 5h du matin pour préparer comme d’habitude des beignets chauds que ses clients adorent.
Le malheur de la pauvre, c’est d’avoir crié « Mina kufa » ( Je meurs) , lorsqu’elle s’était aperçu brusquement que des militaires armés étaient cachés dans un coin de sa parcelle. Ces derniers l’ont froidement abattu sans échanger aucun mot avec elle, avant de disparaître dans le noir. Le secours apporté à la victime a été vain tellement qu’elle avait perdu beaucoup de sang.
Conduite au Centre Hospitalier NYAKUNDE de Beni, Mme SIDONIE n’a pas survécue à ses blessures en dépit des interventions chirurgicales de la par des médecins qui ont tenté par tous les moyens à sauver sa vie.
L’assassinat de cette maman bien connue dans son quartier a crée une grande émotion perceptible lors de son enterrement. Comme dans les cas d’autres assassinats, Mme SIDONIE NYEPANDA a été assassiné sans motif apparent. La mort des citoyens de ce coin du territoire national semble avoir été décrétée car rien n’est fait pour y mettre fin et vu que ses exécutants sont des agents de l’ordre et de la securité.
Pendant que la ville de Beni pleure ses multiples morts, en Territoire, les habitants ayant fui les localités au tour de MBAU, à la suite d’une insécurité permanente dans leurs villages ne savent pas y rentrer malgré les nombreux messages des autorités administratives cherchant à les rassurer que la sécurité y est de retour.
Au total mille cent dix-neuf (1900) ménages ont été enregistrés parmi ceux qui ont fui leurs habitations à NTOYI, KANGWAYA, TEPIAOMBI, MUSULUKWEDE, BELLA… et ne savent pas regagner leurs domiciles.
Des vols à mains armées, des extorsions, des braquages, et des coupures de la route, sont signalés ça et là sur les axes routiers du Secteur de Beni-Mbau.
Ainsi par exemple, le Mercredi 14 avril courant, deux motos de marque SENKE ont été ravis à des motards par des hommes armés identifiés comme militaires des Fardc.
– Le premier motard, KASEREKA MWERA César (domicilié à OICHA, Quartier MBIMBI) arrêté à LINZO-SISEN, s’est fait ravir sa moto par 2 militaires armés qui lui avaient demandé une course comme clients. Ces derniers l’ont grièvement blessé par baïonnette avant d’emporter son engin.
– Le second, intercepté à MUKOKO (6km-Nord d’OICHA), proche de May-Moya a été surpris lorsqu’il se libérait de son client qu’il avait amené d’OICHA (Chef-lieu du Territoire de Beni).
Ces malfrats ont ravi argent et moto au pauvre motard qui a reçu nombreux coups de baïonnettes a la tête, aux bras et aux autres parties du corps.
Les deux motards malheureux sont admis à l’Hôpital Général d’Oïcha pour des soins appropriés.
En territoire comme en ville, l’insécurité est l’œuvre des agents dits de l’ordre. Les autorités administratives se rendent compte petit à petit de cette triste réalité que les forces de l’ordre déployées dans leurs entités administratives sont les auteurs de l’insécurité déplorée par les civils. Comme dans un régime militaire, les autorités administratives du coin disent que le contrôle de l’armée ne fait pas parti de leurs prérogatives parce qu’en R.D. Congo, l’armée, la police ainsi que les services de securité dépendant directement de Kinshasa. C’est donc à Kinshasa que se trouve la clef de compréhension de l’insécurité entretenue dans la région par les militaires et les policiers. Les autorités administratives, les députés nationaux et provinciaux issus de ce coin en danger de génocide, les forces vives de la nation et les organisations citoyennes doivent ainsi se liguer pour faire pression sur le gouvernement central pour mettre fin à l’insécurité qui a trop duré dans ce coin de la République. On remarque que les forces déployées dans le cadre de l’opération « Amani Leo » soi-disant pour pourchasser les FDLR dans les forêts du Kivu, pourchassent plutôt les paisibles citoyens congolais. La chasse aux FDLR couvrait ainsi une autre entreprise criminelle sur le territoire congolais.
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Obède Bahati
Beni
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