





La nuit de vendredi à samedi 19 février 2011 était cauchemardesque pour la population de la localité de KANYIHUNGA, à 30 km de la ville Beni, Chefferie de Bashu, au sud du Territoire de Beni.
Cette nuit-là vers 2h00 du matin, un groupe d’hommes en armes ont investi la localité de Kanyihunga pour y semer terreur et désolation. Ils y ont perpétré un pillage indescriptible de porte à porte, emportant chèvres, poules, sommes d’argent, téléphones portables et autres biens de valeurs dans les habitations visitées.
Aperçu de la colline de KANYIHUNGA
Au cours de ce raid, les assaillants ont fait parler leurs armes non seulement pour semer la panique mais aussi pour tirer à balles réelles sur certaines personnes du village. Le bilan du raid est lourd : 1 mort et 5 personnes grièvement blessées. La victime mortelle du jour s’appelle Paluku Muhongya (30 ans), marié et père de deux enfants. Il était abattu à bout portant par en présence de ses enfants et de son épouse par deux balles dans la poitrine. Feu Paluku Muhongya a été porté en terre durant la journée du même samedi 19/2 à Kanyihunga, un village plusieurs fois la cible des tueurs. Après l’enterrement de Feu Muhongya, les femmes et les enfants ont cherché refuge à Maboya. Les blessés graves ont été admis au Centre de Santé de Référence de Maboya où ils luttent entre la vie et la mort.
La localité de Kanyihunga sur le flanc du Mont Muleke figure parmi les lieux d’accueil des retournés du Rwanda tels que concoctés par le PNUD/HCR. A part la fertilité de son sous-sol, Kanyihunga contiendrait aussi d’autres minerais stratégiques. Le nombre de délégations d’expatriés sous l’escorte de la défunte Monuc qui ont visité cette localité bien avant ce qu’on peut déjà appeler « la guerre des retournés du Rwanda », démontre l’intérêt que présente Kanyihunga pour certaines multinationales. Localement, les paysans disent qu’il y a du mercure à Kanyihunga. Mais l’on sait aussi que depuis les années 1970, la RDC n’a pas publié à l’intention du grand public une nouvelle carte minéralogique. C’est ainsi que les manuels scolaires encore d’usage en RDC, n’ont pas le coltan comme minerai de la RDC. Pourtant les multinationales allemandes exploitent le Coltan au Sud-Kivu depuis les années 1980. Le secret derrière les attaques répétitives de Kanyihunga ne tardera donc pas à éclater au grand jour. En Territoire de Rutshuru et au Sud de Lubero, le secret des villages attaqués plusieurs est sorti avec le projet de la multinationale qui veut exploiter le pétrole du Graben Albertine. C’est ainsi que Kiwanja, la cité martyre où un massacre sans nom avait eu lieu à quelques encablures de la Monuc, est le lieu choisi pour abriter la cité du pétrole du Nord-Kivu. Au Sud-Lubero, plusieurs villages attaqués plusieurs fois correspondent, si l’on en croit le même projet, aux endroits prévus pour les bornes pétrolières. Aussi, celui qui survivra les massacres en cours, saura-t-il pourquoi Kanyihunga, Maymoya, Mwighalika, Bundi Buyo, etc. sont aujourd’hui des lieux des massacres des populations congolaises.
Le fait que l’armée congolaise ne soit pas en guerre dans un pays où l’insécurité est l’ordre du jour, suffit pour démontrer que l’insécurité est entretenue à l’Est du pays pour un objectif autre que la securité des personnes et de leurs biens.
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online





