





L’Assassinat du Chef coutumier TAHERA MWERU (73 ans) du groupement KATAMBI dans la localité de KIPESE en Territoire de Lubero par des hommes en armes et en uniforme militaire Fardc vient s’ajouter à la longue liste des chefs coutumiers fauchés dans la guerre d’occupation en cours. Cet assassinat ignoble a eu lieu le 5 mai 2011 à la tombée de la nuit. Après l’assassinat du Chef qui laisse derrière lui une veuve et plusieurs enfants et petits enfants, tout le village de Katambi a été pillé de ses biens et de son bétail. Dans une famille, les tueurs ont pillé 270 US$.
Le chef coutumier MWERU né en 1938 était un des chefs terriens qui refusent de brader la terre de ses ancestres. En 73 ans, le chef coutumier MWERU est de la génération fidèle à la tradition Nande et pour qui il y a une procédure à suivre pour avoir un lopin de terre à location. Cette coutume ne plait pas aux occupants qui veulent être les nouveaux chefs terriens ou dans le cas écheant, tuer ou remplacer les vieux chefs par des plus jeunes chefs viveurs, usurpateurs, et corruptibles.
Les collines de Kipese vues de Masereka
Kipese, le plus haut village en altitude de la RDC (2500 m d’altitude) est sur la fameuse carte du PNUD/HCR comme possible site d’accueil des retournés du Rwanda et de l’Ouganda. Comme on l’a déjà constaté, tous les villages figurant sur cette fameuse carte connaissent des assassinats de chefs coutumiers et chefs terriens, des attaques attribuées faussement aux Mai-Mai ou aux FDLR si on est en territoire de Lubero; et aux ADF-NALU ou Mai-Mai si on est en Territoire de Beni. L’axe KIPESE–Masereka-Magheria-Kyondo-Isale est dans le collimateur des assaillants.
Les assassinats au quotidien rappellent aux incrédules qu’une occupation meurtrière est en cours. Quand on veut disperser un peuple, on tue son chef. La lenteur dans la réalisation de ce plan machiavélique explique le retard dans l’organisation des élections et la violence dans les centres d’enrôlement des localités devant accueillir les retournés du Rwanda et de l’Ouganda.
Il est dommage de constater qu’aucun parti politique ne s’intéresse à cette violence qui, plus que la constitutionalité du calendrier électoral, constitue la menace la plus sérieuse au processus électoral en cours.
©Beni-Lubero Online





