





Le Territoire de Beni est de nouveau en deuil. Il pleure l’un de ses fils, Le commerçant Dominique KATIRI KAVUTIRWAKI (56 ans) assassiné par des militaires congolais dans la nuit de lundi au mardi 7 juin 2011, à LINZO-SISENE, localité située à environ 52 Km-Nord de la ville de Beni, non loin d’ERINGETI, dans le groupement de Bambuba-Kisiki, en Secteur de Beni-Mbau.
Feu KAVUTIRWAKI était père de 16 enfants. Il était 1h du matin quand les tueurs ont forcé la porte de sa boutique où il passait pour protéger ses affaires. Sans tarder, les tueurs lui demandent de dollars, et son téléphone. Avant qu’il ne dise mot, un des militaires a tiré plusieurs balles dans ses deux jambes. Feu Kavutirwaki s’est écroulé dans une marre de sang. Les tueurs ont alors pillé sa boutique de tout ce qu’ils voulaient, emportant aussi le coffre-fort de la boutique et le téléphone. L’opération a duré une demi-heure, le temps que les tueurs emballent les articles pillés et quittent le lieu du crime en tirant à l’air pour effrayer les voisins.
Vue de la localité LINZO-SISENE (sur axe Oïcha-ERINGETI)
Les voisins sont venus secourir la victime après le départ des assaillants, mais à la suite d’une forte hémorragie, il a succombé quelques minutes après son arrivée au centre hospitalier de la place. Il a au moins eu le temps de raconter avec des bouts de phrases l’identité de ses tueurs, c’est-à-dire des militaires en tenue militaire des Forces Armées de la RDC (Fardc en sigle).
Le Président de la Société Civile en Territoire de Beni, Maître Omar’ KAVOTA, a confirmé cette nouvelle nécrologique en indiquant que jusqu’à présent les criminels courent encore et qu’aucune poursuite n’est engagée pour les retrouver. Maître Omar’ KAVOTA qui se dit de nouveau choqué par cet acte ignoble déplore une insécurité qui a élue domicile dans ce groupement. Il a indiqué qu’au cours de la même nuit vers 1 h00 du matin, le Centre Médical du village d’UPENDE, à l’ouest de MBAU (Chef-lieu du Territoire de Beni), a été visité par des hommes en armes et en uniforme militaire qui y ont crépité plusieurs coups de feu. De l’argent, des téléphones de l’infirmier responsable ont été ravis par les assaillants qui se sont volatilisés dans la nature.
Aperçu du tronçon routier MBAU-UPENDE
Ces tueries quotidiennes rapportées ne représentent pas toute la réalité d’insécurité de la région. Les nouvelles des coins très reculés ne sont pas connues. Il faut rappeler que ces tueries se passent dans une région supposée bénéficière du programme de stabilisation appelée « STAREC », une région où la Monusco est supposée protéger la population civile. Mais sur terrain, il n’y aucun signe de STAREC ni de la MONUSCO dont l’action se limite à des visites ou des randonnées ou caravanes à travers ces villages sinistrés avant ou après les tueries, mais jamais en temps pour prévenir ou empêcher la tuerie d’un seul congolais. Le tribunal de l’histoire jugera sévèrement ces organisations qui accompagnent par leur inaction l’extermination à petits feux des populations congolaises de l’Est de la RDC.
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online





