





Hier mercredi 28 septembre 2011, un des premiers Nande à installer son commerce dans la ville de Goma, papa Mumbere Kitsongo alias « Kiberin » a été assassiné par un gang de 5 hommes en tenue civile et armés jusqu’aux dents. C’était en son domicile à coté de la station de MODIN, Rond Point SINYERSE, à 20h00, heure de Goma. Ses tueurs ont sauté le mur de la parcelle pour forcer leur entrée au salon de Papa Mumbere qui était dans la douche en ce moment là. Sur un ton menaçant les tueurs ont demandé aux enfants de leur montrer où se trouvait leur papa. Les enfants ont répondu que papa n’était pas à la maison. Les tueurs ont rétorqué qu’ils savaient que papa Mumbere était bel et bien dans la maison. Ne sachant pas que des tueurs s’étaient déjà introduits dans son salon, Papa Mumbere est sorti de la douche pour se retrouver nez à nez avec ses tueurs. Sans tarder, ils lui ont tiré une balle dans la jambe, puis une autre dans le thorax. Papa Mumbere est tombé mort sur le champ.
Ayant constaté qu’ils avaient accompli leur forfait, les tueurs ont disparu dans le noir sans rien emporter.
Une rue de Goma au Nord-Kivu
L’illustre disparu était un véritable Mumbere c’est-à-dire fils ainé du commerce Nande en ville de Goma. Son sobriquet de « Kiberin » vient probablement de la transformation par les Gomatraciens de son Nande de Mumbere qui se dit parfois «Kimbere » ou « Kambere »… Comme fils ainé du commerce Nande en ville de Goma, papa Mumbere avait acquis plusieurs parcelles à travers la ville, notamment à Kesero, Lac Vert, et à Mugunga. Une de ces parcelles était en conflit. Dans la journée d’hier mercredi 28 septembre 2011 il était au parquet où il avait brillamment prouvé que l’autre partie au conflit tentait tout simplement une expropriation, profitant de son appartenance à l’ethnie qui contrôle le tout puissant gouvernement parallèle de la province et de ses enfants bien positionnés dans l’armée d’occupation. Quelques heures après, les tueurs sont venus l’achever à son domicile et ont opéré sans aucune peur de se faire inquiéter. S’il y avait encore une justice au pays, une piste intéressante des tueurs est donc connue.
Depuis quelques temps, les Gomatraciens constatent qu’il y a au moins un assassinat par jour et que plus souvent les victimes sont les ayant-droit dans les conflits fonciers. Les parcelles du Lac Vert sont les plus convoitées par les usurpateurs. Une part de responsabilité est attribuée au cadastre et au parquet, deux institutions dont la spécialité est de ne conclure aucun conflit par un jugement en bonne et due forme. Les animateurs de ces deux institutions utilisent les conflits fonciers comme leurs vaches à lait. Ce déni de justice profite ainsi à ceux qui jouissent actuellement de la force des armes dans la province et qui depuis le début de l’agression de la RDC défient la justice nationale et internationale. Mais ils butent toujours à la loi du nombre. Les 8 millions des morts congolais ne suffisent pas pour que la poignée des XY soit majoritaires en RDC voire au Kivu ! Comme au Rwanda, il leur faudrait un génocide au Kivu pour y être majoritaires. Les congolais qui ne sont pas dupes de cette menace ont donc une opportunité à ne pas louper, à savoir les prochaines élections pour libérer la justice congolaise de sa captivité qui a trop duré. Actuellement, l’arme précieuse des congolais c’est, mine de rien, la démocratie électorale. Le renversement du régime actuel par la loi du nombre sonnera le début de la solution congolaise qui seule peut faire de la RDC un état de droit.
La communauté Nande de Goma ainsi que les habitants de Birere saluent le courage de l’illustre disparu qui a tenu tête jusqu’au martyr et par la force de la loi, à ses adversaires, quelles que soient leurs connexions au gouvernement parallèle et d’occupation qui endeuille le Nord-Kivu. L’illustre disparu nous lègue un héritage de détermination et de courage. Il nous l’a prouvé dans la gestion de ses Ets Bel Œil spécialisés dans l’agro-alimentaire en ville de Goma. Son courage inspirera pour toujours les congolais engagés dans la lutte pour leur libération et leur auto-détermination, et cela, jusqu’à la victoire.
Correspondance particulière de Goma
©Beni-Lubero Online





