





La révision du fichier électoral n’est pas du tout apaisée au Nord-Kivu, et plus particulièrement au Sud de Lubero. Les Fardc issus du CNDP sont soupçonnés de mener des opérations d’intimidation de la population pour l’empêcher de s’enrôler. Depuis une semaine, cette intimidation s’est élargie aux policiers congolais commis à la garde des centres d’enrôlement.
Après l’assassinat du policier de garde du centre d’enrôlement de Luotu au Nord du Territoire de Lubero, on vient d’assister à un désarmement de trois policiers commis à la garde d’un centre d’enrôlement de Kirumba au Sud du Territoire de Lubero.
Les faits se déroulent dans la nuit du dimanche 16 au Lundi 17 avril 2011. Des militaires Fardc débarquent nuitamment au centre d’enrôlement de Kirumba-Centre appelé aussi « CACUDEKI ». Usant de leur surnombre, ils ravissent l’arme au policier de garde.
Le lendemain, un autre groupe des militaires Fardc lourdement armés reviennent au même centre d’enrôlement, cette fois-ci pendant la journée. Dans leur arrogance, ils somment les trois policiers de garde de déposer leurs armes. Ces derniers résistent. Un échange des tirs s’en suit. La supériorité numérique des Fardc assaillants tourne la bataille à l’avantage des Fardc. Les deux autres policiers commis à la garde du centre d’enrôlement « CACUDEKI » sont aussi désarmés.
Entre la première et la deuxième attaque du centre d’enrôlement CACUDEKI le commandant de la Police de Kirumba n’avait pas renforcé le dispositif sécuritaire du centre. Après les deux attaques, il n’y a pas non plus de chasse à l’homme pour retrouver les Fardc assaillants qui mettent en péril la révision du fichier électoral dans ce coin du pays.
Une vue de Kirumba au Sud de Lubero
Le silence et l’indifférence du gouvernement congolais vis-à-vis de ces attaques aux centres d’enrôlement et les assassinats des civils congolais est un arbre qui cache la forêt de l’occupation du Nord-Kivu par les Forces Armées Rwandaises Déployées au Congo (Fardc en sigle).
Selon les observateurs, l’intensification de l’insécurité constatée actuellement dans les territoires de Rutshuru, Lubero et Beni où la majorité de la population est Nande s’explique par la résistance de cette communauté au déploiement des colonies de peuplement en provenance du Rwanda et de l’Ouganda. Cette donne constitue un caillou dans les souliers des balkanisateurs dont le projet est de faire du Nord-Kivu une zone rwandophone. La stratégie utilisée est celle de l’enrôlement massif des retournés du Rwanda et de l’Ouganda au détriment des congolais. C’est pour cette raison que les bureaux de vote du Nord-Kivu ont été réduits de 75% par rapport au nombre de 2006 et que la CENI a instauré des bureaux d’enrôlement mobiles pour favoriser l’enregistrement des retournés avant mémé qu’ils ne retournent au Congo.
Des nouvelles non confirmées par nos sources font état de l’enrôlement des rwandais à Goma, Gisenyi (Rwanda), Miriki, Rubare, etc. Des FDLR jadis rapatriés par la MONUC reviennent à Luofu, Kanyabayonga et se font appeler des HUTU-NANDE pour avoir appris le Kinande quand ils étaient refugiés au Nord-Kivu.
Les attaques contre les bureaux d’enrôlement s’expliquent par la peur des rwandophones de perdre les prochaines élections au Nord-Kivu, des élections qu’ils comptent utiliser pour proclamer l’auto-détermination du Nord-Kivu. Le problème que rencontrent les cerveaux moteurs de cette balkanisation est la résistance des populations civiles du Rwanda d’émigrer au Nord-Kivu. La crainte de ces populations civiles du Rwanda en majorité des HUTU est que les Tutsi ne les utilisent encore comme chair à canon sur le sol congolais. Ces Hutu du Rwanda savent qu’ils sont indésirables au Congo et que, quelle que soit la securité qu’on leur promet, ils rencontreront les congolais sur leur route. Si les congolais du Nord-Kivu sont menacés d’extermination pour laisser la place aux rwandais dits par euphémisme « retournés », les Hutu du Rwanda sont acculés contre leur gré par les « extrémistes Tutsi » pour émigrer au Nord-Kivu afin d’y « concrétiser le plan de la balkanisation de la RDC au profit de puissances et de firmes étrangères » (cfr. Charles ONANA, Ces Tueurs Tutsi au Cœur de la Tragédie Congolaise, éditions DUBOIRIS, 2009, p. 28).
Il y aurait ainsi une course contre la montre dans le camp des balkanisateurs depuis que la CENI a commencé la révision du fichier électoral au Nord-Kivu. La CENI ne devrait plus attendre car le retard dans sa mise en place et dans le démarrage du processus électoral de 2011 commençait à mettre à nu la complicité de Kinshasa avec ce que cela comporte comme conséquences sur la réélection de Joseph Kabila. Or si Joseph Kabila n’est pas réélu, le projet des balkanisateurs subirait un coup fatal duquel il se remettrait difficilement. La recrudescence de l’insécurité au Nord-Kivu, l’attaque des centres d’enrôlement, les bureaux d’enrôlement mobiles, les attaques contre les membres des partis politiques d’opposition qui veulent s’implanter au Nord-Kivu sont autant de signes de la nervosité des balkanisateurs qui ne voudraient plus rater l’occasion en or des prochaines élections pour accomplir leur coup contre la RDC.
Correspondance particulière de Kirumba
©Beni-Lubero Online





