





Les attaques perpétrées contre les populations civiles prennent de l’ampleur à l’Est de la R.D. Congo. Le cri du peuple congolais dénonçant les violations massives de ses droits ( assassinats des paisibles congolais, infiltration quotidienne des clandestins étrangers armés, incursions intempestives des troupes rwandaises et ougandaises, incendies des villages, les braquages sur les routes, et déplacement forcé des populations) tombe dans des oreilles des sourds. Les élus du peuple ne veulent pas aborder le problème de cette invasion du territoire national par des clandestins armés qui chassent les congolais autochtones de leurs villages et maisons. Pour preuve, l’annonce de la session extraordinaire du parlement qui débute ce vendredi 15 janvier ne fait aucune mention de cette invasion du territoire national et du déplacement forcé des populations. Cela n’est pas une surprise car le Chef de l’Etat et ses thuriféraires ne cessent de dire que la paix est revenue sur toute l’étendue de la République.
Et pourtant à Lubero, Beni, et Dungu, les populations civiles congolaises attaquées par des hommes en armes et poussées dans la forêt, ne savent plus à quel saint se vouer. D’aucuns se demandent si le plan de déstabilisation de toute la partie orientale de la R.D. Congo qui circule à l’internet n’est pas déjà entrain de se réaliser.
1. Territoire de Lubero
Le mercredi 13 janvier, un véhicule de marque FUSO a été attaqué par des hommes en armes et en tenue militaire Fardc sur la route KANYATSI- KIRUMBA au Niveau de Mbughavinywa, en territoire de Lubero. Les malfrats ont tiré des balles pèle et mêle sur le véhicule transportant essentiellement la nourriture, farine, haricots,….. Bilan : plusieurs personnes gravement blessées dont Mr Mwanamanzi, Anicet Kasereka, et Kavira Kambale Nzumwa. Tous les autres passagers n’ont trouvé leur salut qu’en fuyant dans la forêt. Des nouvelles non encore vérifiées disent que certains blessés auraient succombé de leurs blessures dans la forêt, faute des soins appropriés. Comme si cela ne suffisait pas, les malfrats ont incendié le camion avec toute la nourriture qui constituait son chargement. Comme les autres attaques, celle-ci visait tous les aspects de la vie : Les congolais, leurs moyens de ravitaillement, la nourriture de leur survie, etc.

Depuis le début de janvier 2010, au Sud du Territoire de Lubero, on assiste à un pillage systématique des bêtes : chèvres, vaches, moutons, dans des fermes par des hommes en armes et en tenue militaire. D’après certains éleveurs avec lesquels nous avons échangé, ce sont les militaires FARDC qui sont auteurs de ces pillages du bétail. La preuve en est que, tous les fermiers du Sud de Lubero se sont réunis pour voir comment faire face à ce fléau. Dans leur démarche, ils sont allés voir le comandant de KASEGHE pour lui demander de leur venir en aide. Ce commandant leur avait demandé de l’argent. Les fermiers se sont mobilisés pour réunir le montant exigé pour la securité de leurs fermes. Lors de la première patrouille initiée par le commandant de Kaseghe, le premier voleur n’est rien d’autre que le commandant FARDC/ CNDP basé à MBUGHAVINYWA qu’on a retrouvé avec plus de 100 vaches. L’interpellation verbale de ce voleur n’a eu pas eu d’effet durable car il continue son travail dans le même secteur où il pillait les vaches. La preuve c’est que trois après l’attaque du mercredi passé a eu lieu dans le secteur qu’il dirige. La tolérance zéro n’est pas encore appliqué en Territoire de Lubero !
Le Lundi 11 janvier 2010, deux papas de Butembo qui revenaient de Musienne sur moto sont tombés dans les filets des hommes en armes au niveau de Kimbulu. Après leur avoir dépouillé de tout : argent, téléphones, argent,…, ces criminels les ont ligotés. Pendant qu’ils les ligotaient avec menace de les tuer par balles, un camion est venu. Les malfrats se sont sauvés sur la moto de leurs victimes, emportant avec eux tous les biens qu’ils avaient pillés. Libérés par les passants, ces deux rescapés qui ont vu leur mort arriver à grands pas, suivent des soins appropriés au Centre Hospitalier de Katwa.
A Butembo ville, la sécurité est loin de dire son dernier mot. La trêve de la visite du gouverneur aura été de courte durée. Dans la soirée du mardi 10 janvier 2009, la parcelle numéro 219, au Quartier Mukuna a été visité par des hommes en armes non autrement identifiés. Après avoir emportés plusieurs biens de grande valeur avec une rondelette somme d’argent évaluée à 4 500 $, ils se sont volatilisés dans le noir, après avoir menacé de tuer toute personne qui oserait crier au secours.
Ailleurs dans la ville de Butembo, des assaillants en armes et en tenue militaire, ne cessent de troubler la quiétude des paisibles citoyens de cellules suivantes : Kalemire, Muhayirwa, Muhiti, Muchanga, etc. Ces assaillants opèrent comme d’habitude à partir de 19h30, et dépouillent de tout, toute personne qui tombe dans leurs filets.
2. Territoire de Beni : INCURSIONS OUGANDAISES TOUJOURS DECRIEES
Quelques jours seulement après l’incursion Ougandaise stoppée par la population de la Chefferie de Watalinga la veille de Noël, les bruits de bottes continuent à être entendu en Territoire de BENI.
Cette fois, les envahisseurs viennent de choisir d’autres axes d’entrée. La Collectivité Secteur de Ruwenzori qui partage également ses frontières avec l’Ouganda est l’actuelle cible des ceux qui cherchent à occuper notre Territoire après leur échec sur l’axe KAMANGO.
Les habitants du groupement Bolema (Secteur de Ruwenzori) qui se sont livrés à notre rédaction le matin de mercredi 13 janvier 2010, ont fait part des infiltrations en localité de MWENDA et KIKINGI, à 9 et 33 Km au Nord de Mutwanga, Chef lieu du secteur de Ruwenzori.

A part les incursions des militaires ougandais, on constate d’autres mouvements des clandestins aux apparences des civils mais armés qui se déplacent nuitamment et cela depuis le week-end passé. Nul ne sait exactement leur destination finale et où ils se cachent durant la journée. Selon d’autres sources, des colonnes des clandestins ont été observées dans la nuit de mardi 12 janvier se dirigeant vers le Parc National des Virunga.
Ailleurs, toujours dans le secteur de Ruwenzori, une milice Ougandaise qui ne dit pas encore son nom serait entrain de s’implanter à NTABI (plus de 40 km-Est de Mutwanga), depuis le dimanche 10 janvier, en localité de KIRIVATHA, dans le Groupement MALAMBO, toujours en Secteur de Ruwenzori. Leur nombre s’élèverait à une centaine. Déjà cette milice ougandaise qui s’organise au vu et au su des congolais commence à sévir contre les populations civiles du coin qui n’ont aucune protection.
La population déplore l’absence de l’autorité de l’Etat dans le Secteur de Ruwenzori pour s’occuper de la securité et arrêter ces malfrats à la frontière.
3. Territoire de Dungu : une Cité à l’assaut des éléments de la LRA
Dans la nuit du mercredi au jeudi 14 janvier, les habitants de Dungu ont passé une nuit animée d’inquiétude suite aux tirs nourris d’armes légères dans le quartier BAMUKANGI sur la rive gauche de la cité de Dungu. Selon le chef de ce quartier, les éléments de la LRA ont fait incursion dans ce quartier vers 18 heures 30 minutes et ont tué un jeune garçon.

Rond point quartier Bamukangi
Signalons que le Quartier Bamukangi est situé sur la route qui mène vers l’aéroport de DUNGU et par conséquent vers la route du Soudan voisin. Selon un agent du PAM que nous avons contacté sur place, tous les agents de la MONUC ont passé la nuit dans l’enclos inter-agences où sont installés les bureaux des agences de Nations Unies. Remarquons que cet enclos est situé à face du Camp du contingent marocain. Toute la nuit du mercredi 13 janvier au jeudi 14 janvier, les casques bleus marocains ont renforcé leur patrouille dans tous les quartiers de la cité de Dungu mais apparemment incapables de voir les LRA.

Aéroport Dungu
Pendant ce temps, un important mouvement de population a été signalé de la rive gauche de la rivière Kibali vers la rive droite et la procure du Diocèse de Dungu en passant par le quartier Uyé et Rakete. Ces populations fuient les menaces des LRA.

Pont rivière Kibali
Rappelons nous que la semaine passée, le président de la société civile de Dungu avait fait remarqué au micro de la radio okapi que la diminution des effectifs militaires de Dungu pour un renforcement des positions des FARDC à Dongo créerait la recrudescence des exactions des éléments des LRA qui étaient pourtant presque anéantis par les FARDC congolais. Ces vaillants congolais envoyés à Dongo n’ont pas été remplacés sur place à Dungu. Réagissant à cette inquiétude, le porte- parole du gouvernement, le Ministre Lambert MENDE avait rappelé à cet acteur de la société civile que les questions de stratégie militaire dépassent largement la compétence de la société civile. Comme si le président de la société civile prophétisait le malheur des habitants de Dungu, sa prophétie se réalise aujourd’hui. Après le déploiement des Fardc congolais au front de Dongo, les LRA reprennent du service à Dungu. Notez que les Fardc congolais déployés à Dungu étaient des patriotes qui venaient de maitriser la région et qui étaient commandés par des congolais aguerris.
Dépêches de Eugide Lalé Mbunda ( Dungu), Tembos Yotama ( Lubero) , Obède Bahati (Beni)
Beni-Lubero Online





