





Après Beni, le Kasaï, le Bas-Congo… c’est maintenant l’Ituri! Et le pays s’embrase peu à peu.
Les tensions intercommunautaires et les actes de représailles réciproques qui s’observent depuis quelques jours entre les tribus Lendu et celle Hema ne sont nullement des faits ordinaires ni banales. Le phénomène de massacre des civils dans la région de Beni est en réalité un plan général monté pour transformer en poudrière à la fois le Nord-Kivu et l’Ituri.
Des armes, des troupes clandestines, des immigrés envahisseurs en destination de l’Ituri sont le fruit d’autant d’effort de préparation du bain de sang qui doit encore couler en Ituri selon le dessein fixé par le régime au pouvoir dans le pays. C’est un travail de longue alène qui avait débuté par les mains du général Fall Sikabwe (avant son transfert à Beni toujours comme agent de terreur contre les civils) et dont la continuité est assurée aujourd’hui par le général Rugahi, commandant second de la 32e Région Militaire à Bunia.
Qu’est-ce qui se passe?
Joseph Kabila a déjà acheminé une quantité inestimable d’armement à Bunia pour que le général Rugahi en ravitaille ses escadrons préparés non seulement pour mener une guerre d’invasion sur la ville de Bunia et toute la province de l’Ituri, mais encore pour déclencher les massacres de la même envergure que l’horreur qui sévit à Beni.
A cet effet, Kabila et le Rwanda ont réussi à installer leurs troupes génocidaires dans les coins stratégiques de la périphérie de la ville de Bunia de manière à maintenir cette dernière sous la pression de son étau. Ces troupes sont ces multitudes des Rwandais dont Kabila a imposé la migration et l’installation dans le territoire d’Irumu, en Ituri, sous la vigoureuse protection du général Rugahi, avec la complicité politico-administrative du Gouverneur de province Abdallah PENEMBAKA.
La menace d’instaurer le chaos total en Ituri est soutenue par une coalition formée de:
– tueurs issus du CNDP infiltrés au sein des FARDC et encadrés par le général Rugahi à Bunia, à Djugu, à Irumu et à Mahagi;
– toujours sous l’encadrement de Rugahi, des génocidaires Hutu Rwandais dont, outre les positionnements dans les contrées de Tchabi, Bukiringi, Mitego et Boga en territoire d’Irumu, les troupes armées jusqu’aux dents sont déjà infiltrées aux alentours de la ville de Bunia à Shari, Walu, Nyangara, Lipri, Liseyi etc.
– la milice du FRPI constamment armée par le gouvernement congolais à travers le général Rugahi – et le colonel Cobra Matata – qui leur canalise armes, minutions et moyen financier.
Stratégies:
La mission primordiale de Rugahi, après l’installation des génocidaires rwandais en Ituri, consistait à négocier une alliance entre ces envahisseurs et les milices locales, dont le FRPI et les résidus de l’UPC, du PUSIC et du FNI, tout en fournissant des armes nécessaires à ces derniers.
Cette tâche s’avère hardie dans certains cas, tel que celui du FRPI. Cependant, le marché semble bien aboutir pour d’autres cas, spécialement auprès des ghettos Hema qui sont restés nostalgiques de la vieille époque du soutien du Rwandais dans les année 2002-2003. D’emblée, certains notables très influents dans le milieu semblent mordre au mensonge et à la ruse des Rwandais qui ont jadis excité les Ituriens à s’entremanger jusqu’à occasionner environ 60.000 morts par des affrontements intercommunautaires entièrement vide d’intérêts pour les « Ituriens » eux-mêmes. Ces sympathisants du plan d’extermination élaboré par le régime Kabila sont mandatés pour sensibiliser les membres de leurs communautés en vue de relever et d’aiguiser leurs armes pour un nouveau génocide contre leurs propres frères (bien sûr d’autres ethnies contre lesquelles ils sont excités).
Sur ce, BLO est en possession des informations confirmées faisant étant d’acheminement régulier vers Bunia des armes par les agents secrets de Joseph Kabila utilisant des voies officieuses, pour le ravitaillement desdits collabos. Le dernier lot de ce genre de fourniture en expédition, qui devait quitter Goma en destination de Bunia, a été signalé ce mercredi 21 juin 2017, avec la probabilité d’atteindre Bunia dans les trois jours qui suivraient. Cet armement est stocké non pas au niveau des installations militaires officielles, mais chez des particuliers dans la ville de Bunia. BLO s’abstient d’indiquer immédiatement les complices de cette opération tout en soulignant que tout se déroule sous la garantie sécuritaire du général Rugahi.
Où trouver l’élément déclencheur?
Etant donné que les milices les plus fortes de l’Ituri se méfient de s’engager dans une alliance avec les génocidaires ou immigrés Hutu Rwandais, le pouvoir a décidé de muser sur la fragilité des rapports interethniques en rouvrant les cicatrices des guerres de 1999-2003 en Ituri.
Les Hutu qui égorgent à Beni doivent commencer à tuer des civils en Ituri, parmi la population Hema et/ou parmi les Lendu. Ce genre de tuerie sera médiatisé sous un langage tribal, c’est-à-dire de manière à exciter les uns contre les autres: au cas où ils tuent un Lendu, ils en accuseront les Hema et vice-versa. Entretemps, les souffleurs en profitent pour envenimer la tension. C’est de cette façon que, partant de la mort non bien éclaircie du prêtre Lendu le jour de Pentecôte à la Paroisse catholique de Drodro (territoire de Djugu), les tueries accompagnées par des actes de représailles réciproques sont en train d’alimenter ces jours une tension croissante entre la communauté Lendu et celle Hema.
La situation qui profile à l’horizon sur l’Ituri, c’est le chaos total, un chaos voulu, une tragédie planifiée par Joseph Kabila avec l’appui des Rwandais. Les deux objectifs de l’ennemi de la paix dans l’Est de la RDC sur l’Ituri, c’est de relancer la guerre interethnique et de lancer une guerre d’occupation qui passera par le contrôle de la capitale de cette jeune province, la ville de Bunia, avant de s’étendre sur ses territoires ruraux.
Le peuple de l’Ituri devrait s’inspirer du modèle de résistance de ses frères voisins du grand Nord-Kivu. Toute la population de Beni-Lubero s’est levée comme un seul homme, avec un langage uniforme et unifié, pour résister au plan de massacre en exécution dans la région de Beni. Peut-être que le grand Nord-Kivu devrait sa réussite au caractère homogène de sa population. Malgré tout, les Ituriens devraient s’engager à dépasser leur pluralisme ethnique en se soudant en frères pour l’intérêt suprême et commun de leur belle jeune province, qui porte en elle-même un grand espoir pour sa génération future. Du Nork-Kivu à l’Ituri, le peuple doit se mettre debout pour assumer son destin devant le grand complot d’extermination dont le pouvoir en place le menace.
NGADJOLE SINBGA M.
Bunia
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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