





Après des années d’appels sans réponse au gouvernement congolais de restaurer la securité des personnes et de leurs biens dans la ville de Butembo, la population de Butembo a finalement résolue de constater l’absence de l’autorité de l’Etat et de se prendre en charge. C’est ainsi que les habitants de chaque quartier attendent de s’organiser suivant le modèle du Parlement de FURU pour assurer leur propre securité. Au début de cette expérience d’auto-prise en charge au quartier FURU, les bandits attrapés étaient remis entre les mains de la police. Mais à chaque fois, la police libérait le bandit que l’on retrouvait de nouveau sur les rues de Butembo. C’est pourquoi la population a décidé d’appliquer la loi du talion, en tuant ceux qui tuent par les armes et qui jouissent de l’impunité caractérisant le régime en place. Il ne se passe plus un jour sans qu’on apprenne qu’un tueur armé a été tué par les habitants d’un quartier.
Après la lapidation du weekend du tueur qui a voulu tuer le journaliste Léon SHAHAVA de la Radio Vulumbi/CBCA à Katwa, c’est le tour aujourd’hui dans la nuit du 25 au 26 janvier 2011 d’un autre tueur au Quartier Kasongomi, Cellule KIKUNGU. Trois tueurs armés de fusils, d’une machette et d’une hache ont encerclé la maison de maman Kanyere. Ils ont forcé toutes les portes extérieures au moyen de leur hache mais celle de la maison principale n’a pas cédée. Devant cet échec, les trois tueurs ont usé comme par le passé des menaces verbales de mort si les occupants n’ouvraient pas la porte. Moyennant un téléphone portable, les enfants de Maman Kanyere ont alerté les jeunes du quartier qui n’ont pas tardé à s’organiser pour encercler les tueurs en pleine opération. En l’espace de quelques minutes, c’est tout le quartier qui était en effervescence. Sentant l’étau des voisins se refermer sur eux, deux des tueurs munis chacun d’un fusil ont pris la fuite. Le troisième muni de hache est tombée dans le panneau des civils venus au secours de maman Kanyere. Les civils en colère l’ont d’abord ligoté avant de l’interroger sur son identité. Ce tueur, grand de taille et brun n’a pas voulu ouvrir la bouche pour répondre aux questions lui posées. Même si le tueur donnait des fausses réponses aux questions, sa façon de parler aurait trahi son origine. Très souvent les bandits aux origines déjà soupçonnées d’être derrière les tueries dans la région n’ouvrent pas la bouche, acceptant la mort au lieu de trahir leur origine. Devant le silence du tueur, ce qui devait arriver arriva, à savoir l’acharnement de la foule sur lui. Le tueur succombera quelques temps après aux coups de pierre et de bâton lui administrer par une foule en furie.
En 2010, les tueurs avaient tué deux jeunes de ce même quartier au cours d’une même nuit, en l’occurrence Mr ADOUZE et Mr KITARA. D’où la colère des habitants du quartier qui se sont acharnés sur le tueur tombé entre leurs mains.
Près de 24 heures après la lapidation à mort, le corps sans vie du tueur tué repose toujours dans la morgue de Matanda parce que personne ne l’a réclamé ou identifié.
Maman Kanyere a remercié ses voisins du quartier qui ont sauvé la vie de toute sa famille. Il faut aussi dire que la construction solide de sa maison a permis aux tueurs de ne pas défoncer la porte. L’usage du téléphone n’est pas à oublier non plus. Ce qui manque toujours au rendez-vous de la sécurisation de la région c’est le manque de volonté politique de la part des dirigeants.
Correspondance particulière de KASONGOMI-VUTARA/Butembo
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