





Dans la nuit du Vendredi 28 au Samedi 29 juin 2011, un militaire Fardc a été lapidé à mort par la population du Quartier Mbogho, Avenue Kasusuki de Kirumba au Sud du Territoire de Lubero.
L’infortuné faisait partie d’un gang de 5 militaires Fardc qui défonçaient la porte d’entrée d’une résidence familiale de l’Avenue Kasusuki. Pendant que le gang défonçait sa porte à coups de crosse de fusil, menaçant de tuer les occupants si on ne lui ouvrait pas la porte, de l’intérieur de la maison, le papa appelait certains et envoyait des sms à d’autres voisins de quartier à partir de son téléphone portable pour les alerter de l’attaque dont il était victime. Aussitôt, tout le quartier était réveillé pour porter secours à la famille attaquée. Les femmes et les enfants ont fait du bruit en tapant sur des casseroles ou tam-tams pour ceux qui en avaient. Les hommes ont fait une ceinture dissimulée tout autour de la maison attaquée. Se sentant découverts à cause du vacarme dans tout le quartier, les 5 militaires tueurs et voleurs à mains armées ont tenté de prendre la fuite. Quatre ont réussi mais le cinquième a été appréhendé par des vaillants hommes qui ont sauté sur lui, le lapidant jusqu’à ce qu’il rende le dernier soupir. A part sa tenue militaire, l’infortuné n’avait sur lui aucun autre identifiant.
Les membres de la famille attaquée qui de l’intérieur se préparaient déjà à une mort atroce sont reconnaissants à l’égard des voisins qui leur ont sauvé d’une mort certaine. Ils n’oublient pas non plus les bienfaits de Celtel et Vodacom, car sans le téléphone, le secours de voisins ne serait jamais venu. La solidarité africaine a eu besoin du téléphone occidental pour se mettre efficacement en route ! Ceux qui ont appris la bonne nouvelle du salut par les voisins et par le téléphone, ont résolu d’acheter un téléphone et d’y avoir toujours quelques unités d’appel avant de dormir pour être en mesure d’appeler les voisins au secours en cas d’attaque !
Une vue de la Cité de Kirumba au Sud de Lubero ( Photo Archives BLO)
L’ironie du téléphone cellulaire à Kirumba est que l’insécurité qui y est entretenue est consécutive à la guerre du coltan qui entre dans la fabrication du téléphone portable. Le cas de Kirumba parmi tant d’autres démontre que le produit de ce qu’on appelle « coltan de sang », c’est-à-dire le téléphone portable, peut sauver les survivants en réorganisant et en rendant efficace leur réseau communautaire détruit par la guerre d’agression. Ainsi le coltan a-t-il le pouvoir de faire tuer mais aussi de sauver, d’enrichir les uns et d’appauvrir les autres, de diviser mais aussi de rassembler, etc. Mais les habitants de Kirumba, s’ils avaient le choix, opteraient pour le pouvoir qu’a le coltan de rassembler les voisins pour une cause juste !
Correspondance particulière de Kirumba
© Beni-Lubero Online





