





Apercu de 18 accusés à l’audience
ls étaient 18 prévenus au procès, tous formellement poursuivis pour :
– Terrorisme, infraction prévue et punie par le Code Pénal Militaire à ses articles 5, 6, 157alineas1et2, 158 et conformément à l’article 23 du Code Pénal Ordinaire (Livre II);
– Détention illégale d’armes ou munition de guerre, faits prévus et punis par les articles 5 et 203 du Code militaire ainsi que le Code Pénal Ordinaire(Livre1) à ses 23.
Le Ministère Public, organe poursuivant qui en avait saisi le Tribunal et qui était entrain de charger tous les prévenus avait dans son réquisitoire, sollicité du Juge, la peine de mort contre tous les prévenus.
Plus de 20 autres suspects courent jusqu’à l’instant. La plupart qui avaient été cueillis s’étaient évadés de l’Etat- major des FARDC-Beni moyennant semble-t-il des espèces sonnantes et trébuchantes. L’absence au Tribunal des officiers militaires accusés d’avoir facilité l’évasion de la majorité des prévenus, soit 20 sur 38, a jeté un discrédit sur le verdict du mercredi 22 septembre. La défense exigeait sans succès que ces officiers militaires comparaissent devant le Tribunal. L’identité des évadés et de leurs complices militaires intéresse depuis lors l’opinion locale qui demande toujours que tous les criminels qui endeuillent le Territoire de Beni soit traduits en justice mais qui découvre que la justice peut ne pas être juste.
Depuis la nuit du 24 au 25 avril 2010, jour de l’attaque de Nyaleke, d’aucuns s’interrogent sur la vraie identité des assaillants. La plupart des prévenus qui ont été condamnés à Beni sont les habitants des villages situés non loin du camp de Nyaleke, tel Mayangos, Kitobi, etc. Parmi eux on a des chefs terriens ou Kapita des villages, et une femme. Certains prévenus auraient été associés à l’attaque parce qu’ils avaient tenté de fuir leur village à l’approche des militaires. Ces derniers ont essayé de dire que dans la région tout le monde se cache à l’approche d’un militaire sans nécessairement être coupable. D’autres jeunes gens pour avoir pleuré abondamment lors de leur arrestation ont été pris pour malfaiteurs, les pleurs étant semble-t-il un signe de culpabilité.
L’après-midi de mercredi 22 septembre courant était décisif pour le Capitaine Jean René ZINGI, Juge Président du Tribunal Militaire de Beni qui a résolu finalement de rendre sa sentence en présence d’une foule nombreuse qui était curieuse de voir la Justice militaire s’exprimer sans moindre bégaiement.
Le Capitaine Jean René ZINGI (à face au milieu) prononçant le verdict
Dans sa sentence, le Juge du siège a condamné 6 prévenus (dont une femme et deux Chefs coutumiers de la Collectivité de Beni-Mbau) à la peine de mort, 10 à vingt ans de prison et 2 ont été acquitté faute de preuves. Les chefs coutumiers sont : Mwami BUKALYANZI CHAMABENE Dieudonne, Mwami BAKOKOLI ALISABYA, et Mwami MBUNGUMA André (Condamné par défaut). La femme KAVIRA MITABU(épouse de KAVASELI, comdamné aussi par défaut) est accusée de ravitailleuse en munitions, médicaments… sans aucune preuve.
Ruines d’une maison d’habitation du Camp militaire de Nyaleke
Les commentaires des Benitiens vont bon train. Tous se réjouissent du jugement et encouragent la justice militaire à ne pas s’arrêter en si bon chemin mais à juger aussi les officiers militaires qui avaient organisé l’évasion de 20 prévenus sur les 38. Le souhait de tous est que les nombreux militaires FARDC de la 6ième Brigade qui sont impliqués dans les actes quotidiens de pillages et de vandalisme, et ceux qui ont commis des exactions contre les civils lors des opérations dites de traque contre les ADF-NALU à Vulambo et Mwighalika (Groupement Isale en Chefferie de Bashu) puis à KOKOLA, MAMUNDIOMA, TOTOLITO, MBUTABA et MANGOKO (en Secteur de Ruwenzori) aillent à la barre pour répondre de leurs actes pour ne pas donner l’impression d’avoir une justice à deux vitesses et ethniquement orientée au sein de l’armée congolaise.
Obède Bahati
Beni
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