





RAPPORT DE LA SITUATION D’INSECURITE VECUE A BENI DANS LA PROVINCE DU NORD KIVU PAR DOCTEUR LOMBALE Jean Paul, MEDECIN COORDONNATEUR DE LA SOUS- COORDINATION PNLS BENI-BUTEMBO
Dans la nuit du 21 au 22 Février 2011 vers 1h45’, dans mon habitation sise sur Cellule RIZERIE, Avenue KATEMBI N°15, Quartier MABAKANGA, Commune de RUWEZONRI dans la Ville de BENI, j’ai été victime d’une attaque des hommes opérant avec des uniformes militaires.
Dans leurs manœuvres, les Bandits ont réussi à casser brutalement la fenêtre du salon, la chute des morceaux de vitre ayant produit des bruits, ca m’a directement réveillé et tout de suite j’ai réalisé qu’une opération était en cours dans mon habitation. Sachant que les éléments de la Police Nationale étaient placés à la garde d’une Résidence à environ 30m, j’ai eu le reflexe de commencer à crier au secours.
Ayant été alerté par des cris qui appelaient au secours, ces éléments de la Police Nationale sont venus en intervention en tirant plusieurs coups de feu de sommation, les Bandits se sont enfuis mais ils ont réussi à emporter mon sac à Ordinateur portable contenant mon Lap top et des documents importants de service, tiré à l’aide d’un long crochet à travers la fenêtre cassée.
Voici les dégâts matériels de la première Opération. Il faut dire qu’à ce stade, l’opinion pensait encore aux Petits bandits à la recherche du vécu quotidien et comme ils ont eu à faire face aux coups de feu des Policiers, ils devaient avoir juré au nom de leurs mères de ne plus y revenir.
Quelques Sept jours plus tard, dans la nuit du 01 au 02 Mars 2011 vers 24h30’, une deuxième attaque s’opère avec une brutalité et détermination jamais vécues, ont déclaré plusieurs habitant de Béni. Tout le monde et indépendamment est arrivé à la conclusion selon laquelle c’est la vie de quelqu’un qui était visée, à voir la détermination et le sacrifice consenti pour produire ces dégâts.
Il faut dire que depuis la première attaque, le sommeil n’était plus paisible. Chaque nuit, comme par reflexe à 24h00’, c’est l’insomnie totale et de cette façon les oreilles étaient très attentives aux moindre bruits de l’extérieur ce qui m’a encore permis d’écouter la cassure d’une vitre.
Encore une fois les cris de secours et le numéro de téléphone d’un des Policiers rendu disponible après la précédente attaque ont constitué les moyens à ma disposition pour obtenir l’intervention de ces braves éléments de la Police Nationale. Mais pour cette fois, les assaillants ont résisté aux coups de feu de sommation. Il avait fallu des échanges des tirs en rafale pour venir à bout de la résistance des assaillants.
Ayant réussi à les repousser, un des Policiers en stratégie avancée, est arrivé jusqu’au lieu du dégât et a fait le constat ci-après :
– La grille de la fenêtre complètement arrachée et posée contre le mur de la maison.
– La fenêtre démolie, la vitre cassée ce qui fait qu’il ne restait plus qu’aux assaillants de faire leur incursion dans la maison.
Devant cette situation, le Policier a jugé prudent de m’évacuer sans délai de cette maison et j’ai trouvé refuge dans la clôture voisine ou j’ai passé le reste de la nuit en train de méditer sur ce qui allait m’arriver. Les deux braves Policiers se sont partagé les taches l’un est resté dans leur poste d’attache et l’autre est rentré chez moi pour sécuriser certains de mes biens restés dans la maison. Une heure plus tard, les assaillants sont revenus encore. Devant cette ténacité, malgré les rafales d’arme à feu, en apprenant cela, l’opinion a déclaré qu’ils doivent avoir perçu de l’argent de quelqu’un pour accomplir cette mission. Quelle mission ? Chacun a la réponse au bout des lèvres.
J’ai compris que la vie d’un homme est comme un ballon gonflé de vent dont il en sort la tempête. Il suffit d’une piqure, d’une toute petite pointe pour faire éclater l’orage. Dieu a voulu que l’orage ne s’éclate pas encore.
Le Chef de Quartier, le Bourgoumestre de la Commune, le commandant de la Police et les habitants des environs qui sont venus, le matin, voir ce qui s’est passé ont déclaré n’avoir jamais vu de la sorte. Au moins eux, ils ont eu la chance vivre cela, chacun pour la première fois de sa vie.
Voici les images qui illustrent l’étendu du désastre que nous avons vécu lors de la deuxième attaque.
L’impact de balle réelle sur la vitre de la fenêtre
Cette violence a visé cet homme, ce visage inquiet et innocent. On lui reproche d’accepter de servir la nation partout ou il est appelé. Il considère tout le Congo comme chez lui.
HOMO SUM, HUMANI NIHIL AME ALIENUM PUTO
Fait à Beni, le 02/03/2011
Dr Jean Paul LOMBALE
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