





ORGANISATION DE DEFENSE DES DROITS HUMAINS
«Convention pour le Respect des Droits Humains»
COORDINATION NATIONALE A OICHA
Numéro d’Impôt: A 1510601 Q
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LES ASSASSINATS D’OICHA: UNE IMPUNITÉ INACCEPTABLE
Alors que l’Etat-Major Militaire du Commandement des Opérations « Sokola 1″est établit à Oïcha, Chef-lieu du Territoire de Beni, Province du Nord-Kivu en RDC, on constate la présence d’une grande *machine de mort* qui est en train de broyer les vies humaines.
La Convention pour le Respect des Droits Humains, étant une structure qui se bat pour la promotion des droits de l’homme est censée surveillé la situation des droits humains dans la zone qu’elle couvre. C’est dans ce cadre qu’elle déplore les assassinats ciblés de la population en toute impunité dans la commune rurale d’Oïcha.
Le nombre des cas d’assassinats dans cette entité administrative attire notre attention particulière au plus haut point et nous pousse à croire à une *boucherie humaine* où les citoyens sont exposés à l’abattoir sans une moindre enquête et poursuite judiciaire contre les auteurs.
Depuis le mois d’octobre 2017, les hommes armés vêtus en tenue militaire de l’armée loyaliste, commettent des actes d’atteintes à l’intégrité physique des citoyens Oïciens en toute impunité. Les autorités militaires et politico- administratives se contentent seulement de calmer la tension de la population à colère qui se soulève pour dénoncer le crime en promettant d’arrêter et traduire les bourreaux devant les instances judiciaires mais sans avoir le temps de revenir vers les souverains primaires pour donner l’issue de leurs enquêtes.
Pour nous en convaincre, les éléments ci-dessous prouvent qu’il y a un crime en tout impunité à Oïcha:
1. En date du 04 Octobre 2017: Mr. MUHINDO MASHAHURI a été tué à côté de sa parcelle au quartier PAKANZA, par un élément vêtu en uniforme de l’armée loyaliste alors qu’il revenait de l’hôpital pour visiter sa femme. Quelques matériels ayant servi à commission du crime ont été retrouvés sur le lieu de drame ;
2. La nuit du 05 au 06/03/2017: Trois jeunes garçons du quartier MASOSI, cellule NGOBI ont été tués par 3 éléments armés vêtus en tenues de l’armée loyaliste vers 21 heures au quartier MBIMBI, après quelques minutes d’échanges des paroles. Il s’agit de: MUMBERE BAHATI Charité, KAMBALE MBARANGANIA et KASEREKA MUKENYE;
3. La nuit du 20 au 21/11/2017: Un autre jeune de TENAMBO nomméKAMBALE KABUYAYA Toté âgé de 25 ans, a été abattu dans sa petite boutique par 3 éléments vêtus en tenues de l’armée loyaliste;
4. En date du 15/02/2018: Monsieur MUHINDO KOMBI Innocent a été blessé par une balle à la jambe par un élément armé vêtu en tenue de l’armée loyaliste vers 20h25 minutes dans le quartier Oïcha premier. Il a été dépêché à Goma pour des soins appropriés;
5. Le 06/03/2018: Mr. ADO ANGWANDIA MAPALAKA âgé de 43 ans, a été abattu chez lui àTenambo, par les éléments armés vêtus en tenues de l’armée loyaliste.
Considérant les cas énumérés ci-haut et en faisant le simple calcul, on a le bilan de *six* personnes tuées, une autre grièvement blessé, à l’espace de 6 mois. Donc en moyenne une personne est tuée chaque mois dans la Commune rurale d’Oïcha en tout impunité.
Qui sont les auteurs ?
D’après les témoignages recueillis par la CRDH au sein des familles des victimes d’assassinats et d’autres sources à Oïcha, les auteurs de tous ces crimes seraient les éléments de l’armée loyaliste qui échappent au contrôle de leurs autorités hiérarchiques. Ces éléments mal encadrés par l’État Congolais et leurs Commandants dans la zone opérationnelle où ils sont appelés à neutraliser les ADF et autres groupes armés qui martyrisent la paisible population, profitent des heures vespérales pour se faire payer autrement à-travers les actes de barbarie et c’est dans ces occasions qu’ils tirent à bout portant contre tous les souverains primaires qui les opposent une résistance.
Le gouvernement Congolais a la responsabilité de sécuriser la population et ses biens et de protéger les vies humaines. Il est donc urgent d’enquêter sur tous les cas d’assassinats d’Oïcha et de poursuivre les auteurs pour mettre fin à l’impunité. Cela permettrait de rétablir encore la confiance entre la population et l’armée.
En Conclusion :
Nous dénonçons, condamnons avec véhémence, les assassinats ciblés contre les civils. Les autorités militaires des Opérations Sokola1 doivent mettre fin à l’impunité en dénichant et en arrêtant les suspects qui utilisent les moyens de l’État pour broyer les vies humaines à Oïcha car, en s’abstenant d’arrêter et poursuivre les auteurs, c’est installé tout un système d’impunité et exposer d’autres citoyens à la mort forcée. La population commence à se poser la question de savoir: Quelle différence y a-t-il entre ADF et FARDC dans le contexte ci haut élucidé.
La CRDH rappelle que, personne n’a le droit de tuer un autre, quelque soient les circonstances. Être dans une zone opérationnelle ne justifie pas le crime. L’Etat doit respecter et protéger le droit à la vie de toute personne humaine.
Fait à Oïcha, 05/04/2018
Le Coordonnateur national de la CRDH
©Beni-Lubero Online.





