





La situation qui sévit à Beni mérite une révolution populaire de deux territoires de Beni et de Lubero dabord, du Nord-Kivu en suite et enfin de tout le pays si tous les congolais ont encore du coeur. D’ici là, si nous ne faisons pas attention, la RD Congo ne va plus exister. La nation est en danger.
Tenez, je rentre de Beni juste après les massacres d’avant-hier jeudi 04. Ceux-ci adviennent après ceux qui ont eu lieu dans la même agglomeration il y a deux semaines. Pour ceux qui connaissent la ville, nous sommes dans la commune du Rwenzori, à l’est de la ville, et qui s’étend sur trois kilomètres carrés. Ce qui m’a étonné, c’est cet appel urgent que nos militaires nous ont lancé, nous demandant de vider immédiatement cette zone pour nous rendre dans des zones sécurisées, à savoir la partie ouest de la ville qui va de BUTSILI à MANGINA. Car de Kitahomba jusqu’à Mutwanga, de Boiekene à Eringenti, l’ennemi à déjà planté sa tente et y règne en maître… Nul n’ignore que cette agglomération ouest de la ville de Beni est aujourd’hui déclarée zone rouge en raison de l’Ebola. Et c’est là que toutes ces populations de la Commune de Rwenzori sont en train de se diriger. Derrière elles, les écoles et les hôpitaux sont vidés. Les maisons abandonnées. Et quiconque résiste est tué. Cela au su et au vu de la communauté internationale présente par toutes ses organes: FAO, PNUD, MONUSCO, etc.
En voyant ce mouvement, j’ai eu la sensation d’assister à un déplacement d’un troupeau de brebis sans berger que l’on mène à l’abattoir qu’est l’Ebola…
Y aurait-il un agenda caché derrière cet exode, de la partie Est vers la partie Ouest qui constitue aujourd’hui l’épicentre d’Ebola?
Je sens encore raisonner en moi cet appel de Lambert Mende au début des massacres à Mbau: « nous demandons à toute la population de quitter immédiatement leurs champs et leurs maisons vers des zones de grande agglomération pour permettre à l’armée de nettoyer les zones ». Ces zones n’ont jamais été nettoyées. Bien au contraire, des populations étrangères s’y sont installées, protégées par des hommes armés non autrement identifiés mais vêtus en uniforme de nos Fardc. Et pendant ce temps, les populations vivent en réfugiés en ville où faute de soins et de nourriture sont en train de s’éteindre à petit feu… De la même manière, ces populations de la partie Est de la ville de Beni vont s’éteindre aussi à petit feu dans cette zone, épicentre d’Ebola, pendant que l’ennemi aura occupé ses champs et ses maisons. Cela s’appelle un crime contre l’humanité!
Mais attention! La situation qui sévit dans la commune de Rwenzori à Beni ne concerne pas que les populations de cette ville. Il n’y a pas de doute et l’ennemi à bien pensé son plan, d’ici là cette population va faire face à l’Ebola dans cette zone Ouest de la ville. Des contaminations vont s’en suivre. Cependant, ce fléau ne va pas s’arrêter là. Il va, à la manière d’un incendie dans une aire avec trop de vent, se reprendre au sud, en passant par Butembo, Lubero, Kirumba jusqu’à Goma. Et comme un ver de terre qu’on transporte dans un sac de fruit sans le savoir, il va voyager jusqu’à Lubumbashi, Kinshasa, Mbujimayi, Bandundu, Matadi…
Congolaises et congolais, levons-nous et sauvons Beni. Il en va de la vie de la nation tout entière!
MALIGHE LUHOLO
Kinshasa
©Beni-Lubero Online.





