





Le très célèbre Colonel TIPI ZIRO ZIRO, commandant du 312e bataillon de la 31e brigade de l’armée basé à Eringeti est dans le viseur de la justice militaire de Beni-Butembo qui vient d’ouvrir une information judiciaire à sa charge. Il lui est reprochéde n’avoir pas suffisamment protégé les civils d’Eringeti lors de l’attaque du 29 novembre 2015 qui avait fait 24 morts et des dégâts matériels importants.
La décision de l’auditeur militaire de garnison de Beni-Butembo d’ouvrir une enquête judiciaire à l’encontre d’un commandant au front d’Eringeti est louable et à encourager. La population locale a toujours demandé en vain l’ouverture d’une enquête provinciale, nationale, internationale pour savoir qui tue en Ville et Territoire de Beni et pourquoi? L’auditeur militaire de garnison de Beni-Butembo est donc à féliciter pour son courage d’appeler à la barre des militaires FARDC très souvent accusés par la population locale d’être FARDC la journée et ADF/NALU la nuit.
La population locale est aussi contente d’apprendre qu’après l’audition du commandant bataillon Tipi ZIRO ZIRO, d’autres officiers militaires pourraient passer à la barre pour répondre de la facilité avec laquelle les présumés ADF/NALU avaient occupé Eringeti pendant quelques heures. Quand il y a faille, il est normal qu’on commence par la tête.
Dans l’opinion locale, le Colonel TIPI ZIRO ZIRO est le soldat du peuple. Depuis l’escalade des massacres en Territoire de Beni, depuis l’assassinat ignoble de Mamadou et la mort suspecte de BAUMA, c’est le Colonel TIPI ZIRO ZIRO qui incarne la vraie lutte contre l’ennemi ADF/NALU. En apprenant sa traduction en justice, l’inquiétude de la population locale est que le Colonel TIPI ZIRO ZIRO ne subisse le sort de ses vaillants prédécesseurs Mamadou et de BAUMA au front de BENI, CHEZ Kasikila au front de Rutshuru, Prosper Nabyolwa et Mbuza Mabe au front de Bukavu. En effet, il est connu que tous les officiers qui défendent les congolais contre l’occupation rwandaise sont soit tués, soit rappelés à Kinshasa.
Le parcours du Colonel TIPI ZIRO ZIRO est parsemé des hauts faits d’armes qui parlent à sa faveur et qui le met sur les traces de tous les vaillants congolais susmentionnés.
Le 4 octobre 2014, jour du premier massacre de grande envergure à Mukoko sur l’axe routier Eringeti-Oïcha, le Colonel TIPI ZIRO ZIRO était commandant bataillon àOïcha. En apprenant le massacre des 3 civils, le kidnapping de 15 autres civils et le vol des plusieurs chèvres et poules, le Colonel TIPI ZERO ZERO mobilisa sa troupe pour traquer les tueurs. Le lendemain, sa troupe pris en sandwich les tueurs au moment où ces derniers préparaient à manger avant de poursuivre leur route vers le Parc National des Virunga. Il eut un échange des tirs entre les tueurs et les FARDC du colonel TIPI ZIRO ZIRO. Devant le feu des FARDC, les tueurs s’enfuirent dans la brousse, abandonnant leurs otages, le bétail volé, les casseroles fumantes de viande et de riz.
Cette libération d’otages avec leur bétail, la capture d’un tueur blessé comme prisonnier de guerre, fit du Colonel TIPI ZIRO ZIRO un héros dans la région. Les radios locales rivalisèrent d’ardeur pour décrocher une interview avec celui qu’elles appelaient l’incarnation de Mamadou et de Bauma.
Dans une interview à la radio Moto d’Oïcha, on posait la question au Colonel TIPI ZIRO ZIRO de savoir s’il n’avait pas peur de subir le sort de Mamadou de la part de sa hiérarchie militaire. Il répondit qu’il n’avait pas peur de remplir la mission pour laquelle il était au front d’Oïcha. Originaire de la Province Orientale, il répondit : « comme Mamadou, je défendrai la population jusqu’au bout. Nous, fils de la Province Orientale n’avons peur de la mort ». Le lendemain de cette interview, c’est-à-dire, le 7 octobre 2014, c’était le massacre de Mamiki en plein cœur de la cité d’Oïcha. On apprit que le Colonel TIPI ZIRO ZIRO avait été interpellé par sa hiérachie pour ses déclarations aux medias. En effet, il avait volé la vedette au Général MUNDOS, son boss, et risquait d’être un autre Mamadou. Il disparut d’Oïcha. C’est plus tard qu’on apprendra qu’il était à Eringeti.
Lors du massacre de MAYIMOYA en juin 2015, le Colonel TIPI ZIRO ZIRO est celui qui avait délogé les tueurs ADF/NALU qui venaient d’occuper la cité de MAYIMOYA pendant plus de 5 heures. Sa Jeep fut calcinée par les tueurs avant leur fuite.
Au lendemain du massacre d’Eringeti du 29 novembre 2015, c’est le commandant TIPI ZIRO ZIRO avec son homologue de la Monusco Jean Baillaud qui avaient pris la décision combien louable de présenter au public et aux médias pour la première fois et pendant plusieurs heures, les cadavres des tueurs rwandais tombés àEringeti ainsi que les capturés rwandais d’Eringeti. La population locale pensait que pour la première fois des ADF/NALU capturés au front allaient être jugés publiquement à Beni pour qu’ils disent publiquement qui est leur patron et pourquoi ils tuent les civils. Malheureusement, ils furent transférés comme d’habitude à Goma et la suite de leur situation n’est pas connue. Ont-ils déjà été jugés ? Personne ne sait ! Reviendront-ils à Beni pour être juger en même temps que TIPI ZIRO ZIRO ? C’est le souhait de la population locale. Quand c’est un Nande qui est arrêté pour ceci ou cela, son procès public est vite organisé et avec grand bruit sur place à Beni. Quand c’est un rwandais ou un ougandais, il est vite transféré à Goma. On se rappelle le cas de l’ADF/NALU soupçonné dans l’assassinat de Mamadou et qui avait comparu à BENI cagoulé, et son nom n’a jamais été révélé au public. Tout cela pour cacher la connexion rwandaise aux massacres en cours et faire avance la thèse officielle selon laquelle les Nande se tuent eux-mêmes.
Le Colonel Tipi ZIRO ZIRO qui a permis aux populations de Beni d’avoir la preuve que ceux qui sèment mort et désolation dans la région sont des rwandais qui parlent kinyarwanda, n’est-il pas poursuivi pour avoir permis à la population locale de confirmer ses propos de l’implication des rwandais dans les massacres de Beni? Dans l’opinion locale, TIPI ZIRO ZIRO serait le moins complice des tueurs parmi les commandants des opérations SUKOLA 1 en Ville et Territoire de Beni. Laissons la justice militaire faire son travail.
L’ouverture d’une information judiciaire contre le Général MUNDOS, le Colonel Tito BIZURO, les commandants Fardc de Mavivi, Ngadi, MAYANGOSE, MAYIMOYA, LINZO, etc., aurait été plus applaudie par le public car les massacres les plus atroces ont eu lieu dans leurs entités respectives qu’ils ont toujours abandonnées à l’arrivée des tueurs ou avant l’arrivée des tueurs, laissant les civils à leur triste sort.
On espère que l’auditeur militaire de garnison de Beni-Butembo ne s’arrêtera pas en si bon chemin, que les vrais complices des tueurs au sein des Fardc, de la PNC, et de l’ANR passeront à la barre et que les coupables seront punis sévèrement. La population de BENI qui ne s’est jamais remise de la déception de la parodie de justice dans l’assassinat de Mamadou attend mieux de l’information judiciaire ouverte contre tous les présumés complices du massacre d’Eringeti du 29 novembre 2015, une pratique qui devrait, pour être crédible, s’étendre sur les massacres de LINZO, MAYIMOYA, TENAMBO, MAVIVI, NGADI, MAYANGOSE, etc.
Said Inchimatata
Beni/Malepe
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