





En territoire comme en ville de Beni, les services du cadastre et des titres immobiliers ravissent les terres aux populations congolaises, foulant au pied toute la réglementation provinciale en la matière. Depuis plus d’un trimestre, des nombreux congolais se voient arraché la terre de leurs ancêtres. Cela en dépit de l’arrêté du Gouverneur de Province, Son Excellence Julien Paluku KAHONGYA, exigeant l’autorisation provinciale pour tout nouveau lotissement sur toute l’étendue de la Province du Nord-Kivu pour mettre fin à l’anarchie des années antérieures. Mais en Territoire comme en Ville de Beni, cet arrêté de l’Exécutif Provincial est tout simplement foulé aux pieds de manière flagrante par les services fonciers.
Vue du Bâtiment administratif abritant les services des Titres immobiliers/Beni
Notez que depuis plus de 6 mois, le service foncier est patronné en Ville et en Territoire de Beni par un cacique du CNDP, en l’occurrence Mr ELIABE MUNYEMBABAZI, sorti de la prison de Goma pour être promu à Beni. Dans une région où la question des envahisseurs qui se disent « retournés» dans un territoire où ils n’ont jamais vécu auparavant, et où le CNDP bien qu’il soit devenu parti politique est mal vu, Mr MUNYEMBABAZI joue avec du feu. Les victimes de cette spoliation des terres le soupçonnent de créer des terrains pour les envahisseurs dont l’arrivée massive est plusieurs fois annoncée mais retardée. Mr Munyembabazi est en effet celui qui délivre le Titre de propriété. Pour réussir un coup pareil, il doit être en complicité avec le responsable du Cadastre. Devant cette violation des lois de la république, la Gouverneur de Province ainsi que le gouvernement de Kinshasa gardent le silence. Ainsi, les congolais aux terres spoliées ne savent plus à quel saint se vouer.
Dans certains villages, les habitants propriétaires se réveillent un bon matin et voient des lignes tracées dans leurs palmeraies ou champs de riz (paddy), lignes délimitant les diverses parcelles. Après, ils voient de personnes inconnues débarquées au village avec des titres parcellaires ou des titres des concessions en mains sur les espaces ainsi délimités. Certaines de ces heureuses inconnues prétendent venir de la ville de Beni, du Sud-Lubero, ou carrément de Goma.
Cette situation inquiète les hommes épris de paix de la région qui craignent un affrontement entre ces usurpateurs et les congolais dérivés de leurs terres. Les chefs terriens locaux qui dans la tradition rendent ce service, sont aussi écartés de ces manœuvres de spoliation des terres et des lotissements anarchiques. Le mécontentement est perceptible dans les zones les plus affectées. Les autorités provinciales et nationales doivent s’impliquer rapidement pour éviter le pire dans ces zones où après les attaques nocturnes, les incendies des maisons, les viols des femmes, les pillages des biens des populations congolaises, on assiste aujourd’hui à la spoliation des terres.
Pour les artisans de paix de la région, ces genres d’actions arrogantes de la part des extrémistes et radicaux du CNDP n’aident pas du tout les efforts de réconciliation dans la région. Mr Munyembabazi qui est d’ailleurs un repris de justice, doit être rappelé à l’ordre et au respect du décret provincial en la matière pour ne pas provoquer un soulèvement inutile de la population lésée. Comme il a été souvent dit, la ligne rouge que les occupants doivent se garder de traverser c’est la spoliation des terres qui constituent le moyen de survie de la population depuis la nuit des temps. Tant que les occupants pillaient le coltan, la cassitérite, l’or, etc., les populations locales qui, pour la plupart n’ont jamais vu la couleur du coltan ou de la cassitérite, se résignaient devant l’insécurité espérant que demain la paix viendrait. Mais maintenant que la spoliation des terres s’ajoute à l’insécurité, c’est une autre phase de la guerre d’occupation qui commence, selon les observateurs.
La zone la plus touchée par cette spoliation des terres c’est la localité très fertile pour l’agriculture et riche en minerais de KITHOKOLO, dans le Groupement de Batangi-Mbau, en Collectivité de Beni-Mbau, proche de MABALAKO.
Aperçu de l’entrée dans la localité de KITHOKOLO, sur route MABALAKO
Les agriculteurs de cette localité mettent à garde contre toute manœuvre visant à leur ravir leurs terres et annoncent qu’ils s’y opposeront jusqu’au bout. Ils en appellent à l’implication de tous pour arrêter ce mal.
La politique de MUNYEMBABAZI et ses complices seraient entrain d’être décriée aussi en Ville de Beni où il s’est mis à lotir de force plusieurs concessions. Si ce lotissement est passé sous silence par les autorités locales, provinciales, et les élus provinciaux, c’est peut-être parce que ces derniers ont reçu des parcelles dans ce nouveau lotissement. A part leur piètre mandat à la représentation provinciale, ces élus provinciaux se rendent complices de la spoliation des terres à la veille des élections. Ils n’ont pas peur de la sanction du souverain primaire. Peut-être comme disent les sources généralement bien informées, savent-ils que les élections tant attendues par le peuple seront bientôt reportées sine die.
La question qui se pose est de savoir à qui le peuple peut-il encore recourir quand les autorités politiques, administratives, militaires, policières, etc. foulent elles-mêmes les lois du pays?
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online





