





Depuis Dimanche 28 mars, des centaines des familles habitants les villages de NTOYI, KANGWAYA, MATUKAKAKA, TEPAIAOMBI, MATIBA, ADJUNA et BELLA dans les localités de NGITE, MBAU Ier et KELEKELE en Territoire de Beni, sont forcés de fuir leurs maisons et leurs villages. A la base de ce déplacement forcé il y a la menace des clandestins armés qui tuent, violent les femmes, pillent les biens, détruisent ce qu’ils ne peuvent pas emporter, capturent des jeunes filles pour en faire des esclaves sexuels et des jeunes garçons pour en faire leurs transporteurs. Ces violations graves des droits humains se passent en Groupement de Batangi-Mbau, à seulement 7 km de la cité de Mbau.
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Dans la nuit de vendredi à samedi 27 mars, une dizaine des bandits armés, vêtus en uniforme militaire Fardc et masqués en cagoules ont investi la localité de NTOY avant de la piller porte après porte. Dans la foulée, 11 femmes ont été violées et parmi elles une fille de 13 ans de la famille de Mr. Baudouin WIKEMO, membre de la Commission Paroissiale Justice et Paix. Apres avoir violé sa fille, les malfrats avaient demandé un cadeau d’argent. Ils extorqueront 60 US$ de cette famille dévastée par l’attaque et le viol sauvage de la fille.
Après NTOY, les malfrats avaient attaqué KANGWAYA, un village voisin où ils ont commis les mêmes atrocités qu’à NTOY. C’est ainsi que Mr MBOMA, boucher de la place a été criblé des balles pendant que les malfrats emportaient 580 US$ de la caisse de sa boucherie.
Après ces forfaits, les paysans sans défense et sans défenseur n’ont pas eu d’autre choix que de se réfugier vers Mbau-Centre où nombreuses familles passent nuit à la belle étoile.

Eglise de MBAU-Centre en Territoire de Beni
En même temps, une insécurité sans pareille s’observe à l’Ouest du Territoire de Beni où les pratiques similaires ont été vécues la nuit de lundi à mardi 30 mars, entre 19h et 1h00 du matin dans les localités d’IRANGO, MAMBALE et BUNA. Les mêmes bandits armés ont pillé les maisons, porte après porte, dans ces localités, soumettant leurs victimes à des actes cruels inhumains et dégradants. Ici, un bilan provisoire fait état de 11 blessés dont un grièvement qui a écopé d’une balle dans sa cuisse gauche. La victime a été admise au Centre de Santé de Kyanzaba au petit matin de ce mardi 30 mars 2010.
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En Territoire de Lubero, 52 maisons ont été réduites en cendres dans le village de KALEVERIO à 18 km de LUOFU, dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 mars 2010.
Les clandestins armés qui parlaient Kinyarwanda ont fait irruption dans le village vers 2h15 du matin. Les paisibles congolais qui dormaient ont été réveillées par le feu au-dessus de leurs têtes. Du coup c’était le sauve-qui-peut ! Ainsi les petites économies des habitants de Kaleverio sont parties en fumée. Comme d’habitude, les militaires du camp de Kaleverio n’ont rien fait pour protéger la population et quatre jours après l’incendie, ils ne sont toujours pas revenus à Kaleverio même pour une enquête bidon.

Un site d’une maison incendiée et abandonnée dans la localité de Luofu
L’heure choisie pour incendier le village est significative. 2h du matin est une heure de profond sommeil. C’est souvent ce moment là que choisissent les malfrats pour incendier les maisons et ainsi déshumaniser leurs habitants. Notez que la déshumanisation systématique et intense d’une population donnée par le viol, le déplacement forcé, la soumission à la famine par la destruction des récoltes sont les éléments de définition d’un génocide. Pour qu’il y ait génocide, les victimes ne doivent pas nécessairement mourir sur le champ. Leur mort programmée entre déjà en compte du fait de génocide. Ainsi ce qui se passe à Beni-Lubero est un génocide des Nande.
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Correspondance Particulière de Kirumba (Territoire de Lubero) et d’Obède Bahati de Beni (Territoire de Beni)
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©Beni-Lubero Online





