





Aujourd’hui Jeudi 21 juillet 2011, il fait exactement 3 semaines depuis que le Médecin Directeur de l’Hôpital Général d’Oïcha a été pris en otage par des hommes en armes et en uniforme militaire des Fardc. Dr PALUKU MUKONGOMA était enlevé de son lieu de service le vendredi 1er juillet, vers 16h00, heure locale. Jusqu’à l’instant, les sources officielles sur place attribuent l’enlèvement de ce médecin aux rebelles ougandais de l’ADF-NALU. Les témoins de l’enlèvement disent pourtant avoir vu des hommes en tenue militaire Fardc. D’où la confusion de toujours dans l’identification des ravisseurs et des autres malfrats qui endeuillent la région. La version des autorités qui arrivent toujours très tard sur les lieux des crimes est toujours différente de celle des témoins oculaires du crime.
Dr Paluku Mukongoma, Otage en Territoire de Beni
Dans le cas de l’enlèvement du Dr Mukongoma, les autorités locales qui disent connaitre l’identité des ravisseurs ne font cependant aucune démarche connue pour libérer l’otage.
Face à ce laxisme des autorités locales, les médecins de la Ville et du Territoire de Beni ont manifesté leur désarroi le lundi 18 juillet par une marche pacifique. Ils voulaient ainsi interpeller les autorités locales ayant en charge la sécurité des personnes et leurs biens.
La marche avait commencé à 10h00 au Rond-point du 30 Juin en ville de Beni. Les médecins avaient répondu en grand nombre à l’appel de leur syndicat, le SYNAMED. Ils étaient venus d’Oïcha, Eringeti, Mbau, Mavivi, Mutwanga, Mangina, Maboya, et de la Ville de BENI.
Accompagnés de membres de la Société Civile et du Kyaghanda Ville et Territoire de Beni, les manifestants étaient porteurs d’un Mémorandum dans lequel ils exigent des autorités locales, notamment le Maire de la ville de Beni et l’administrateur du Territoire de Beni, la libération du Dr Mukongoma et la sécurisation des personnes et de leurs biens en Territoire de Beni.
A l’arrivée des manifestants à l’Hôtel de Ville de Beni, les deux autorités en charge de la Ville et du Territoire de Beni ont accueilli leur Mémorandum. Elles ont à l’occasion conviée les délégués du SYNAMED/Ville et Territoire de Beni, les Représentants des Forces Vives et la Presse locale à une réunion de sécurité extraordinaire.
Vue de l’Hôtel de Ville de Beni
Une copie de ce mémorandum a été déposée au bureau de la Monusco/Beni sur le boulevard menant vers l’Hôtel de Ville.
Aperçu du Quartier Général de la MONUSCO-Beni
A en croire les participants à la réunion de sécurité extraordinaire de ce lundi, certaines dispositions auraient été prises par les autorités locales pour retrouver le Dr MUKONGOMA. Un appel à la patience a ainsi été fait pour que la vie de l’otage ne soit pas exposée pendant que les démarches sont en cours. Les ravisseurs demanderaient 50 000 US$ en échange de la libération du Dr Mukongoma. Mais à l’heure qu’il est on ne sait pas qui, entre l’Etat et l’Hôpital d’Oïcha payera cette rançon.
Ce que l’on sait, cependant, est la création d’une commission de suivi pour éclairer l’opinion de l’évolution des démarches de libération du Dr Mukongoma. Cette commission de suivi est composée des autorités locales de la ville et territoire de Beni, 2 membres de famille du Dr Mukongoma, 2 médecins du SYNAMED, 2 membres du Kyaghanda Ville et Territoire de Beni, et de 2 membres de la Société Civile Ville et Territoire de Beni.
On constate que la police et l’armée congolaise n’ont pas été associées aux démarches visant la libération du Dr Mukongoma. Cela est peut-être un signe qu’aucune action armée n’est envisagée pour libérer le Dr Mukongoma. Le paiement de la rançon de 50 000 US$ est peut-être la seule solution sur la table. Mais aussi, depuis que l’insécurité qui sévît en Territoire de Beni est l’œuvre des policiers et des militaires, il était peut-être sage de ne pas les associer aux démarches de la libération du Dr Mukokonga.
Obède Bahati





