





Il faut seulement observer l’agitation des habitants chaque soirée pour se rendre compte que les Benitiens sont obligés de se terrer dans leurs habitations au même moment que les poules. Déjà à 18heures, les bouchers, les pharmaciens et les boutiquiers ferment leurs portes. Même les tenanciers des alimentations, bars et bistrots interrompent les activités malgré la présence des clients.
Un calme apparent s’impose aussitôt que les éléments de l’armée et de la police commencent la patrouille à 19 heures. En ce moment, seules les forces de l’ordre circulent dans les artères. Aucun mouvement des civils n’est perceptible même dans des endroits jadis très mouvementés. C’est seulement le vrombissement des groupes électrogènes et la lumière des lampes qui font espérer la vie.
Des citoyens qui tentent de se promener au delà de 19 heures sont arrêtés et jetés au cachot. Leur libération s’obtient après payement d’une amende allant de 50 mille à 100 mille francs congolais. Selon quelques habitants contactés à Beni le week-end dernier, les patrouilleurs n’épargnent pas les biens et les engins des personnes qu’ils arrêtent. Parfois, ils perdent les clés de contact des motos qu’ils ravissent, se fâche un réparateur de motos. Ce dernier venait de payer une amende de 40 dollars pour récupérer deux motos emportées par les policiers samedi dernier dans son garage situé au quartier KANZULI dans la commune de Bungulu.
Ce qui énerve de plus, ce qu’il arrive parfois que ces éléments de l’ordre arrêtent des civils même dans leurs propres parcelles pour le simple motif qu’ils ne sont pas encore allés au lit. Et des intimidations militaires s’en suivent pour faire peur aux victimes, témoignent nos sources en ville de Beni. Un cas de ce genre a été enregistré samedi dernier au quartier BUTSILI en commune Mulekera. Les éléments FARDC ont voulu arrêter un père de ménage dans sa maison. Ayant constaté que l’homme résistait à l’arrestation, les éléments FARDC ont crépité des balles rien que pour le terrifier.
Un témoin de l’événement affirme qu’un militaire a même braqué l’arme à feu, sureté ouverte, contre la poitrine du pauvre papa rencontré en train de suivre un match de football dans son salon. Les patrouilleurs l’ont abandonné suite aux alertes des voisins qui ont tambouriné pour dénoncer cette arrestation arbitraire. Entre temps, des habitants se plaignent beaucoup en cette période du déroulement de la CAN. Les amoureux du football, les disciples de Bacchus et tous les autres promeneurs nocturnes sont vraiment inquiets car les portes des cachots sont grandement ouvertes pour accueillir toute personne arrêtée au delà de 18 heures 30 minutes.
JM Vianney MUTULIRANO
De retour de Beni-ville
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