





Un rescapé (Mr RESCAPE) d’une embuscade mortelle sur l’axe routier Eringeti-Mayimoya est formel : « FARDC =ADF/NALU sur l’axe routier Eringeti-Mayimoya ». Pour ce dernier, tous ceux qui commettent des atrocités sur cet axe routier opèrent sous l’identité des militaires FARDC (tenue, véhicule). Et comme le commandement des Fardc dans les opérations sukola 1 ne s’est jamais pleint de l’usurpation de ses insignes et comme il n’a jamais voulu changer les insignes( tenue, véhicule) de ses éléments au Front de Beni, on peut conclure qu’il y a amour entre FARDC et ADF/NALU et que le mariage FARDC-ADF/NALU est consommé.
Lors de l’entrevue du Président Joseph Kabila avec la population d’Oïcha, la synergie de l’opposition politique en Territoire de Beni avait dit presque la même chose en ces termes : « Le 809ème Régiment ainsi que le 34041ème bataillon basés sur l’axe Oïcha-Eringeti, au nord du territoire de Beni sont considérés par la population locale comme complices de l’ADF/NALU. » (Cfr Memo remis à Joseph Kabila le samedi 19 décembre 2015)
On se rappelle aussi des propos bien mesurés du Général Jean Baillaud de la Monusco le 5 décembre 2015 après la dernière attaque d’Eringeti, lesquels propos faisient allusion, pour la première fois de la part d’un haut cadre onusien, à l’infiltration de l’ADF/NALU dans la population civile, l’armée congolaise y compris ses troupes envoyées au front :
« Les combattants ne sont pas congolais car leur façon de combattre n’est pas propre à la RDC. Ils opèrent complètement en uniforme FARDC, ou complètement en civil. Ils se mêlent aussi à la population et peuvent même éventuellement s’imbriquer dans des opérations conduites par les forces congolaises ». (site internet radio okapi, 5 décembre 2015)
Massacre d’enfants à Kokola/Beni 2015
Le témoignage de Mr RESCAPE, vient corroborer ce que la population locale a toujours dit et que l’opposition politique, la Monusco, et l’exilé politique nande Son Excellence Antipas Mbusa Nyamwisi n’a cessé de dire sur les radios du monde, à savoir, les massacres des Nande de Beni-Lubero sont l’œuvre des complices au sein des FARDC, un fait qui ne peut pas se passer à l’insu du Président Joseph Kabila et de son gouvernement.
Mr Rescape est l’infortuné Chauffeur du camion FUSO attaqué à KOKOLA, route Eringeti-Oïcha, le mardi 24 novembre 2015.
Le camion Fuso qu’il conduisait venait de NDALIA pour Butembo avec 4 personnes à bord, notamment le chauffeur, l’aide-chauffeur, et deux passagers.
Arrivé à KOKOLA, le Fuso était tombé dans une embuscade. Des tireurs embusqués tirèrent sur la cabine tuant sur le champ les deux passagers qui s’y trouvaient. Le chauffeur quant à lui reçut une balle dans la jambe droite mais ne mourut pas. L’aide-chauffeur qui était perché comme d’habitude sur la marchandise, fut descendu mort par trois balles dans le thorax. Dans la panique, le chauffeur à la jambe droite saignante réussit à quitter la cabine pour se réfugier dans la brousse du côté droit de la route Eringeti-Oïcha. A quelques 50m de la route, il croisa nez à nez une grande dame à la physionomie rwandaise, la trentaine révolue, armée d’un fusil AK47, et habillée en jupe noire, T-shirt vert, avec une bandelette rouge autour de sa tête. Cette dame lui demanda d’où il venait et où il voulait aller. En sanglots, le seul rescapé du FUSO lui démontra que c’était lui le chauffeur du FUSO qui venait d’être attaqué par des bandits. Il n’osa pas dire des NALU ou ADF ou encore les FARDC car il ne savait pas à qui il avait à faire. Le rescapé était tellement souffrant qu’il n’eut pas honte de demander de l’aide à cette géante dame armée. Dans un humour sadique, la dame lui répondit que l’aide qu’elle pouvait lui donner c’était de l’achever par balles pour le délivrer une fois pour toutes de ses souffrances atroces ! Le rescapé la supplia de lui donner une chance de se faire soigner et de l’aider avec sa bandelette rouge à bander la plaie pour tenter d’arrêter l’écoulement du sang. A la grande surprise du rescapé, la dame accepta de donner la bandelette qu’elle portait à sa tête pour bander la plaie du rescapé. Mais le bandage de la plaie ne suffisait pas. Le rescapé voulait, en effet, retrouver un chemin non miné vers la route. Il supplia la dame de l’aider. Après une longue minute de silence, et visiblement émue de voir un papa en sanglots demander de l’aide à son possible bourreau, la dame lui dit « Tu as de la chance Mr. Mais si tu traines ici, les autres vont arriver et ils ne t’épargneront pas ! Suis-moi ! » Le rescapé hésita un peu de suivre la dame car il se disait en lui-même, sûrement que cette dame m’amène malignement là où se trouve son commandant pour interrogatoire et exécution. Mais la dame insista : suis-moi. Le rescapé sautilla sur une jambe suivit la dame car il n’avait pas d’autre choix dans cette jungle où seul le rebelle armé a le dernier mot. A une centaine des mètres plus loin, la dame lui montra un sentier qui le ramènerait sur la route.
A quelques 30 mètres de la route, le rescapé est arrêté par un peloton de 10 hommes armés et habillés en tenue militaire des FARDC assis dans la brousse. Sont-ils des Fardc ? Difficile à dire malgré la tenue FARDC. Le premier de ces hommes en armes qui le vit s’écria « NALU NALU ». Le rescapé en sanglots qui marchait difficilement à cause de sa jambe droite saignante, eut la force de crier « Niko Chauffeur ». Le commandant du peloton s’approcha de lui et lui demanda : D’où viens-tu ? Qui t’a blessé ? Le rescapé raconta toute sa mésaventure en démontrant qu’il était le chauffeur du camion-FUSO qui venait de tomber dans une embuscade des bandits. De nouveau il prit garde de ne pas parler de NALU, ADF, FARDC. Comme test, on lui demanda d’écrire sur un bout de papier le numéro de la plaque de son camion- FUSO. Il écrit le numéro qu’il connaissait si bien et remit le bout de papier au commandant. Cinq membres de ce peloton l’accompagnèrent jusqu’au Camion-FUSO pour vérifier la véracité de son numéro et de ses propos. Il raconta comment l’attaque s’était passée et comment il avait miraculeusement réussi à s’échapper et comment une dame armée lui avait donné la bandelette rouge pour empêcher l’écoulement du sang de sa plaie à la jambe !
Ces hommes armés et en tenue militaire FARDC s’étonnèrent. Eux aussi, à leur tour, lui dirent « Mungu iko na wewe kabisa ». Arrivés au lieu du crime, leur constat était que le rescapé était bel et bien le chauffeur du camion FUSO.
De nouveau, le rescapé leur demanda de l’aider à retrouver le poste de santé le plus proche. Ils lui répondirent qu’ils ne pouvaient pas l’amener à l’hôpital pour le faire soigner mais qu’ils allaient lui chercher un motard. A la minute, un motard sorti de la brousse avec une moto HAOJIN, à quelques encablures du lieu du crime. Aux frais de ses hommes habillés en tenue militaire FARDC, le motard prit le rescapé et l’amena dans un petit poste de santé à l’entrée de TENAMBO/Oïcha. Le motard lui disait qu’il ne pouvait pas entrer à Oïcha et qu’il ne pouvait pas arriver au poste de péage de TENAMBO.
Le rescapé rendit grâce à Dieu qui venait de sauver sa vie par le canal de ses bourreaux. Il reçut les premiers soins d’urgence à TENAMBO. Deux heures après, il fit appel à un taxi spécial d’Oïcha qui l’amena chez lui à Butembo où il est, jusqu’à ces jours, interné danss un structure sanitaire dont nous taisons le nom pour des raisons de sécurité. D’après les médecins, son état de santé est stable mais qu’il devra encore passer quelques semaines à l’hôpital avant de regagner son domicile.
De son lit d’hôpital, le rescapé dit clairement que tous ceux qui lui avaient sauvé sa vie n’étaient pas des militaires congolais bien qu’ils étaient habillés en tenue militaire FARDC. Ils parlaient un swahili qui n’est pas celui de Beni-Lubero. La dame rencontrée en brousse avait une physionomie rwandaise. Il en est de même du commandant et d’au moins trois autres membres du peloton. Selon le rescapé, ses sauveurs de fortune ne s’étaient pas comportés comme des militaires congolais venus intervenir sur le lieu du crime. Il pense avoir eu la vie sauve parce qu’il les prenait pour des FARDC en leur demandant de l’aide. Contents qu’un rescapé les prenne pour des militaires congolais, ils avaient peut-être voulu que le rescapé aille dire du bien des Fardc de l’axe Eringeti-Oïcha pour entretenir le mythe de l’ADF/NALU qui tue et des FARDC qui libèrent. Selon le rescapé la dame était probablement celle qui avait tiré sur son camion-FUSO, raison pour laquelle elle était encore isolée du groupe de tueurs. Les remords accompagnant l’acte de tuer est peut-être ce qui lui avait permis de ne pas achever le seul rescapé du FUSO.
Pourquoi les sauveurs du rescapé ne sont-ils pas des FARDC ?
S’ils étaient des Fardc, ils ne se seraient pas cachés dans la brousse. Au contraire, ils auraient immédiatement accourus sur le lieu du crime pour initier une première enquête. Ils auraient fait appel à des renforts pour sécuriser le coin en faisant un ratissage dans les environs immédiats du lieu du crime. Aussi, s’ils étaient des Fardc, ils n’auraient pas eu peur de l’amener jusqu’à OICHA. Les Fardc en mission de sauvetage n’auraient pas eu peur du poste de péage de TENAMBO. Il en est de même de leur chauffeur. Pourquoi un chauffeur agissant sur ordre des Fardc aurait-il peur D’OÏCHA?
La conclusion du rescapé est que sans aucun doute ADF/NALU et FARDC sur l’axe Eringeti-Mayimoya entretiennent des relations amoureuses ou incestueuses, selon qu’on est pour ou contre.
Selon les analystes de la situation qui prévaut actuellement au Kivu-Ituri, les tueurs de Beni feraient partie d’une force d’occupation rwandaise qui se chercherait encore un nom vierge (certains de ses éléments étant issus du défunt M23), aurait un appui du gouvernement congolais et qui serait l’auteur des massacres des Nande dans les deux territoires de Beni et de Lubero, et ailleurs au Kivu-Ituri.
De l’entretien avec le rescapé de KOKOLA/Territoire de Beni
Saidi Inchimatata
@Beni-Lubero Online
Email : benilubero@benilubero.com





