





La Tolérance zéro tarde à se concrétiser en R.D. Congo et d’une manière particulière au Nord-Kivu où tout semble permis pour une catégorie des personnes qui semblent être au-dessus de toutes les lois de la république et de la communauté internationale.
Le peuple congolais se rappelle l’amnistie et le refus de livrer à la justice nationale et internationale compétente des rebelles accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et responsables de plus de 6 millions des morts congolais. La raison de cette amnistie disait-on était de favoriser la paix nationale. Cette paix n’est pas encore visible à l’Est du pays où les amnistiés d’hier continuent de tuer et de piller les ressources naturelles du pays.
Aussi, on assiste au retour des refugiés dits congolais qui rentrent du Rwanda et de l’Ouganda armés jusqu’aux dents au vu et au su des organismes de l’ONU. Ces refugiés armés qui s’infiltrent clandestinement dans les régions minières du Kivu y chassent les congolais de leurs terres par la violence et prennent le contrôle des carrés miniers. Pour cacher la vraie identité de ces réfugiés armés qui endeuillent les populations civiles congolaises, les discours des stratèges de cette occupation à peine voilée habillent ces refugiés armés de la fausse identité des FDLR, ADF-NALU, LRA, etc., des mouvements rebelles étrangers qui ont été jadis actifs dans la région et dont les actions étaient dirigées non contre les congolais mais contre leurs pays d’origine, à savoir le Rwanda et l’Ouganda. Notez aussi que les refugiés congolais retournant du Rwanda et de l’Ouganda sont les seuls refugiés au monde à porter des armes et à s’installer eux-mêmes où ils veulent au vu et au su des organismes de l’ONU.
Comme si cela n’était pas suffisant, un membre du CNDP, rwandophone, ex-prisonnier pour stellionat et livraison des faux titres d’occupation parcellaire dans la ville de Goma, en l’occurrence Mr ELIABE MUNYABAMBAZA, vient d’être promu chef de cadastre de la ville et territoire de Beni où plus de 200 000 congolais sont toujours confinés dans des camps pour déplacés parce que leurs terres sont occupées par des retournés armés qu’on fait passer pour des rebelles ougandais ADF-NALU. Selon un rapport du CAD (Centre d’Accueil des Déplacés) d’Oïcha en Territoire de Beni, 31 congolais que la famine a poussé de retourner dans leurs champs occupés pour se ravitailler en nourriture, ont été assassinés ou sont portés disparus. C’est dans ce territoire où des concessions des terres et des champs sont occupés que Mr MUNYABAMBANZA, un ancien fraudeur hypothécaire des terres d’autrui, qui vient de passer 6 mois dans la prison de Munzenze pour stellionat et livraison des faux titres d’occupation parcellaire, est nommé Chef du Cadastre de la ville et territoire de Beni pour régler les conflits liés à la terre. Munyabambaza remplace DENIS KALIMIRA KATOTO très apprécié par la population pour son professionnalisme et le règlement équitable des questions liées à la terre. C’est ce bon et irréprochable Conservateur des Titres Immobiliers qui est remplacé par un homme dont le passé récent n’inspire pas confiance dans une région où les conflits terriens risquent d’être exacerbés par les refugiés armés qui s’octroient des terres d’autrui par les armes. Ce remplacement qui indigne les populations civiles du territoire de Beni ressemble à ceux au sein des Fardc tout au long du régime de Joseph Kabila. Quand un commandant militaire se montrait brave et capable de repousser l’ennemi, le cas de Mbuza Mabe et de She Kasikila pour ne citer que ceux-là, il était remplacé par un qui laissait progresser l’ennemi. Un regard rétrospectif démontre, s’il y en avait encore besoin, que cette pratique préparait l’occupation militaire rwando-ougandaise de l’Est de la R.D.Congo à laquelle on assiste aujourd’hui.
La nomination comme Chef de Cadastre de Munyabambaza soulève ainsi mille et unes questions sur son opportunité dans le contexte particulier de Beni où la question de la terre devient de plus en plus sensible.
Pour la population sinistrée de la ville et territoire et Beni, la promotion de Munyabambaza la viole le principe de la Tolérance Zéro édicté par le Chef de l’Etat. C’est pourquoi, en vertu du principe de la Tolérance Zéro, la population de la ville et territoire de Beni demande à qui de droit de geler cette nomination qui risque d’exaspérer un feu qui couve sous la cendre et que tous voudraient éteindre avant qu’il n’explose. Tous refusent qu’un honnête homme comme Kalimira Katoto soit remplacé par un récent pensionnaire de la prison de Munzenze dont le redressement n’est pas encore prouvé et convaincant. Aussi, il n’est pas prudent de nommer un rwandophone chef de cadastre dans un territoire où les rwandais sont accusés de tentative d’occupation des terres appartenant aux autres tribus. Comme le Congo ne manque pas de spécialistes en la matière, pourquoi ne pas nommer un Tshokwe ou un Mutandu chef de Cadastre à Beni et un rwandophone Masimanimba ? La même question se pose depuis des années par rapport aux commandants de l’armée et des services de securité de l’Est du pays. Pourquoi concentrer les rwandophones à l’est du pays foulant ainsi au pied le principe du brassage au sein de l’armée et des services de securité ?
Obède Bahati
Beni-Lubero Online
Ci-dessous la lettre d’indignation des Forces Vives du Territoire de Beni





