




Pendant que les dirigeants congolais visiblement complices et dépassés par les événements naviguent à vue, les rwandais et les ougandais consolident leurs positions d’occupation au Nord-Kivu. Cette occupation progressive se fait visiblement avec l’aide de la Monuc, les consuls des grandes puissances présents à Goma, la multitude des ONG affairées en beaucoup des secteurs sauf la résolution de crise congolaise, etc. .
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D’après le mensuel de Beni « Les coulisses » N° 198-199 du 1er au 30 novembre 2008, 800 ménages Ougandais avec troupeaux des vaches occupent déjà le Secteur de Ruwenzori, en Territoire de Beni, Province du Nord-Kivu, où ils viennent d’acquérir 15 km² de terre par la complicité des services congolais de renseignement et migration du territoire de Beni. Les terres occupées se trouvent dans la contrée de LUBIRIHA à KANYATSI en passant par THAKO, KABAROLE et MASAMBO en Groupement BASONGORA. Notez que Mbusa Nyamwisi, actuel ministre de la décentralisation du gouvernement Muzito, est de ce coin.
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A cette colonie ougandaise, il faut ajouter celle des Tutsi à Rutshuru et au Masisi, une colonie que Nkunda vient de se tailler après avoir massacré des milliers des congolais à Kiwanja, à Rutshuru et ailleurs, laissant dans la brousse 2 millions des congolais. Quand on voit l’armada de la Monuc à Goma, les consuls des grandes puissances, la multitude des ONG présentes à Goma et l’escalade de la violence et de la crise humanitaire, on se rend bien compte que le salut de la R.D. Congo ne viendra pas de l’étranger et combien l’humanitaire est on ne peut plus politique. Les humanitaires comme la Monuc entretiennent chez les victimes congolaises le faux espoir que la Communauté Internationale ou l’ONU se préoccupe de la situation catastrophique. En réalité, les ONG, les casques bleus que d’aucuns appellent « cache-sexe des enjeux des grandes puissances » sont au Nord-Kivu pour empêcher aux congolais de faire valoir leurs droits pour accepter un jour un fait accompli, la raison du plus fort aidant. C’est une leçon de darwinisme politique que les congolais viennent d’apprendre à la suite de la chute de Rutshuru et du Masisi : La survivance du plus fort.
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Le plus à plaindre c’est le gouvernement congolais qui donne l’air d’être pris au dépourvu comme si la crise du Nord-Kivu est née de la dernière pluie. Depuis que les rwandais occupent le Territoire de Rutshuru et une grande partie du Territoire de Masisi, les habitants de Beni-Lubero assistent perplexes à l’apathie du gouvernement. L’actuel Premier Ministre a déplacé tout son cabinet à l’Est du pays. Une fois rentré à Kinshasa, il s’occupe du budget de l’année prochaine. De leur cote, plusieurs congolais lasses de Kinshasa et craignant de passer sous les armes de Nkunda, écrivent à Barack Obama, président-élu des USA. D’autres écrivent à Ban-Kimoon. Des femmes congolaises vont à Kigali chez Kagame… Les Ministres du gouvernement s’apprennent à Karel De Gucht… Rares sont les congolais qui apprennent à s’organiser pour refonder le pouvoir du congolais.
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Profitant de cette distraction des congolais, les rwandais jouent leurs cartes des Faux FDLR et des Faux Mai-Mai pour préparer l’opinion internationale aux prochains massacres. Les Medias internationales qui jouent un rôle nocif dans cette diversion de l’opinion internationale commencent à donner leurs microphones aux miliciens du Pareco dont ils se gardent très souvent de donner les noms des chefs. Il en est de même de la Monuc qui dit souvent être en pourparler avec les Mai-Mai sans donner les noms de leurs chefs, un fait qui entretient le flou autour de la nébuleuse Mai-Mai. Ainsi par exemple, la montée en puissance de ce qu’on appelle Pareco au Sud de Lubero, un mouvement hétéroclite dont personne ne connait ni les tenants et les aboutissants, parait de plus en plus comme une intrigue des rwandais et de leurs collabos congolais. L’attaque possible du Sud de Lubero par Nkunda sera ainsi justifiée comme un nettoyage du coin des forces négatives que sont les éléments du Pareco. Le jour de cette attaque, le complice Pareco ne perdra aucun de ses chefs complices un peu comme les faux Mai-Mai qui ont donné l’alibi du massacre de Kiwanja. Les victimes de Nkunda sont toujours des civils congolais, des Fardc loyalistes, mais jamais des autorités politiques, militaires, et administratives de la R.D. Congo. La raison est simple : la plupart des autorités politiques, militaires, et administratives ont trahi leur pays en affaiblissant de l’intérieur sa capacité d’auto-défense au profit de Nkunda, laquais des grandes puissances anglo-saxonnes.
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Les nouvelles de Vitshumbi, bord du Lac IDI AMIN, rapportent que la cité portuaire de Vitshumbi serait tombée entre les mains des FDLR. Ce qui est curieux est que les Tutsi disent toujours que les FDLR sont des alliés des Fardc. Quelque chose vient de se passer à Vitshumbi. Les Fardc qui s’y trouvaient et qui ont fui par le lac vers Kyavinyonge l’avancée des Tutsi de Nkunda viennent d’apprendre que les Tutsi qui occupent la cité s’identifient comme FDLR.
Même alibi et même stratégie de massacre. Les Faux FDLR aujourd’hui à Vitshumbi peuvent ainsi préparer l’opinion internationale à mettre un éventuel prochain massacre à Vitshumbi sur le compte du nettoyage de la cité des forces négatives que sont les éternels FDLR.
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Cette stratégie rwandaise en R.D. Congo ne réussit que parce que les congolais sont naïfs et superstitieux, prêts à mettre leur confiance dans une force, un leader, un mouvement dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants. C’est pourquoi les vrais congolais dans toutes les provinces doivent se mettre ensemble pour créer les vrais résistants congolais qui ne dépendront ni de Nkunda ni de Kinshasa. Il n’y a qu’une résistance réellement congolaise et indépendante qui viendra à bout de l’occupation rwandaise et ougandaise avant de remettre le pouvoir congolais entre les mains du souverain primaire, le peuple. Il n’est pas encore tard d’agir.
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Edgar Kahindo
Racodit-Butembo
Beni-Lubero Online



