





Le vendredi 18 novembre 2016, l’armée congolaise déployée en opération Sokola 1 à Beni promettait présenter dans les heures qui suivraient des otages ayant été relâchés par des présumés ADF. Benilubero Online, qui se penche avec dévouement sur la question d’insécurité récurrente dans la région depuis un certain temps, a manifesté un intérêt particulier à suivre de près cet événement. En définitif un extrait audio en a été tiré qui permet d’en tirer avec perspicacité ce qui se trame, malgré la qualité médiocre de la capture.
De prime abord, toutes les déclarations desdits otages libérés apparaissent comme des surprises invraisemblables suscitant mille et une questions plutôt que d’édifier les opinions. On peut y découvrir avant tout une sorte de plaidoyer en faveur de ces bourreaux de la communauté Nande. Ensuite, on y aperçoit le colportage d’une histoire pleine de diversions portant intentionnellement à désorienter les opinions sur la réalité, le fond et la responsabilité des massacres génocidaires en cours. Enfin, il y a lieu d’y détecter un effort à dédouaner les autorités de lourdes accusations qui les pointent ouvertement dans la complicité avec les auteurs « pratiques » de la tragédie qui a déjà causé cruellement plus de 1500 morts et plus de 1000 personnes disparues.
Cependant, BLO qui mène une investigation systématique, après avoir infiltré ses enquêteurs dans tous les aires présumés être le théâtre des exactions et massacres perpétrés par des présumés ADF dénonce avec véhémence ce énième mensonge des autorités monté à travers un scénario savamment tissé pour continuer à couvrir la vérité au sujet du génocide anti-Nande en cours. Ci-après quelques points saillants de ce mensonge:
1. De l’identité des égorgeurs:
Le message des otages libérés insiste sur certains traits descriptifs : « …Ils (ceux qui les ont enlevés) parlent Swahili et Kinande de l’Ouganda… » pour faire gober qu’il s’agit effectivement des ADF, des rebelles ougandais. On notera qu’une des principales préoccupation du gouvernement de Kinshasa actuellement c’est de trouver un bouc émissaire devant porter la responsabilité de ses exécutants égorgeurs dont la filière affecte scandaleusement la chaine de commandement des FARDC, d’après tous les rapports (locaux et internationaux) recherchant les auteurs des crimes de massacres à Beni. Combien de fois n’a-ton eu l’évidence selon laquelle ceux qui viennent tuer utilisent la langue Kinyarwanda, qu’ils bénéficient de l’appui logistique, matériel, stratégique voire technique et humain des éléments FARDC?
2. De revendication des tueurs:
En analysant profondément le message porté par les otages, il y a lieu de croire que la principale revendication des tueurs, pour ne pas dire présumés ADF, c’est de faire savoir aux congolais (autorités et dirigés) ainsi qu’à la communauté internationale que l’espace qu’ils habitent leur appartient de droit. Pour légitimer le crime perpétré au nom de leur détermination à « occuper » cet aire, ils citent un acte de cession qui aurait été établi depuis le président Mobutu, puis confirmer par son successeur Laurent-Désiré Kabila. Voilà un autre mensonge ou colportage encore très mal monté. Où a-t-on vu dans le monde un chef de l’Etat s’arroger la prérogative de vendre un lopin de son territoire national à un groupe de rebelles étrangers? Un territoire national n’a nulle part été une propriété privée d’un président de la République qui le céderait à son gré à qui il veut, comme il veut ou quand il veut…
Bien plus, pourquoi a-t-il fallu plus de deux ans pour enfin entendre un mot de revendication des rebelles qui prétendent agir dans leur droit? Et que veulent-ils signifier lorsqu’ils prétendent n’être pas en animosité avec les autochtones ni avec l’armée congolaise, au moment où ils sont en train de tuer des innocents sans merci?… Nettement, il y a lieu de comprendre ici une contrainte des événements et du temps, qui poussent les bourreaux des autochtones et leurs complices au pouvoir à repenser leur stratégie en recourant à tous les moyens se trouvant à leur portée.
3. De motif de massacre contre les civils:
En se référant aux messages qu’ont rapporté les ex-otages, les présumés ADF justifient tous les affreux massacres des civils uniquement comme acte de représailles contre ceux qui dénoncent leurs positions et localisations à l’armée gouvernementale congolaise. Une fois de plus, il y a là une argumentation archi-fausse. Pendant plus de deux décennies, la région de Beni connait le phénomène des ADF/NALU. Cependant, en aucun cas il n’a été observé ce genre de représailles dans leur chef en dépit de nombreuses opérations de traque qu’ils ont subies. En revanche, ils ont quelques fois kidnappé des innocents et ceux qui ont pu périr de leurs mains l’ont été par fusillade, mais jamais par le genre d’atrocité et cruauté actuellement en vogue (égorgement, éventration, inoculation d’objets métalliques ou en bois dans les organes génitaux des femmes, décapitation, cognement des enfants contre les arbres,… utilisant manchette, houe, hache, scie, marteau etc.) qui sont typiquement le mode opératoire des rwandais que le monde a connu lors des différents génocides qu’a enregistrés le Rwanda.
4. Composition desdits tueurs:
Le message des ex-otages a souligné que leurs bourreaux sont composés de personnes de toutes les catégories d’âges (enfants, jeunes, adultes tous les sexes confondus), des groupes des familles entières (papa, maman et enfants). Cette composition est une des vérités dont la population locale a été elle-même maintes fois témoin. Dans la plupart d’opération des égorgeurs, ils s’amènent toujours accompagnés des femmes et des enfants, souvent tous bien armés à fusil ou armes blanches.
Mais alors, il est quasiment impossible qu’une telle foule de troupes (personnes) soient les véritables ADF classifs connus dans l’histoire de la région. Il est vrai que le phénomène ADF imprègne ce milieu depuis au moins 20 ans. Cependant, il est aussi vrai que, plusieurs fois, les ADF ont été systématiquement écrasés par une série de traque pour prétendre qu’ils aient encore actuellement une telle floraison. A titre illustratif, entre 1999 et 2003, le RCD/K-ML en collaboration avec l’UPDF était venu quasiment à bout de ces rebelles, mais il n’a jamais été repéré le genre d’ambiance familiale que connait maintenant ce maquis. Pareillement, après la traque menée récemment par le feu général Bauma contre la même rébellion, il a été officiellement qu’il n’en restait que quelques dizaine en débandade sous la forêt, il n’avait jamais été retrouvé des traces des familles entières telles qu’observées ces jours. D’où viendraient alors ces multitudes de familles (regorgeant des enfants de 0 à 15 ans) qui se sont subitement réinstallées dans les propriétés terriennes des autochtones, en utilisant contre eux des actes de terrorisme affreux? – Mais la vague de mouvement de migration des inconnus parlant Kinyarwanda vers l’Ituri et Beni au cours de ces deux dernières années n’est un secret pour personne. Et, malheureusement, les massacres des autochtones prenaient de l’ampleur à mesure que ce mouvement s’amplifiait…
Le régime de Kabila avec ses agents de l’exécution du terrain vient donc de changer de méthode dans son plan du terrorisme à Beni utilisé comme stratégie du glissement de son pouvoir.
La présentation des prétendus ex-otages de ces jours n’est qu’une diversion destinée à distraire les opinions et à désorienter les observateurs et enquêteurs qui se penchent à creuser la vérité sur les massacres (identification des auteurs) dont tous les rapports déjà rendus publiques inclinent la balance de responsabilité dans le camp du régime en place.
Sur ce, il sied d’annoncer que BLO, qui a entrepris des nouvelles enquêtes, a finalement réussi de pénétrer tous les domaines des soi-disant ADF, et rendra bientôt le résultat de ses investigations devant aider à stopper définitivement le cours de scénarios mensongers dans lequel se passionnent les tenants du pouvoir congolais en moquerie en l’endroit des pauvres victimes autochtones sans défense ni protection.
Investigation BLO
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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